Tanzanie : Un jeune agriculteur crée son propre emploi en démarrant une activité de culture de haricot

| mars 20, 2017

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Joram Elia se tient dans un champ de haricot, muni d’une houe pour le sarclage dans une main et d’un téléphone et un carnet de notes dans l’autre. Cela fait deux saisons qu’il cultive du haricot avec ses trois partenaires. Il raconte : « C’est mon train-train quotidien. Je m’assure toujours que notre champ de haricot est entretenu et que mes partenaires travaillent bien au niveau des autres activités. »

L’homme de 27 ans vit à Sakina, une bourgade située à environ sept kilomètres au nord-ouest d’Arusha, au nord de la Tanzanie. Il se déplace trois fois par semaine de son domicile pour aller s’occuper du champ d’une demi-acre dans le village d’Arcedo, à près de six kilomètres au nord-est d’Arusha.

Après avoir cherché du travail pendant quatre ans, M. Elia et ses amis ont trouvé une occasion favorable de démarrer une agroentreprise, et c’est ainsi qu’ils formèrent le Groupement des jeunes pour le développement Keranyi. L’agriculture est leur principale activité, mais ils interviennent également dans le tourisme culturel et l’art. M. Elia explique : « Nous avons choisi l’agriculture comme activité principale, car l’activité agricole offre des perspectives, et nous disposons d’une grande partie des ressources pour cultiver. »

Il ajoute : « En travaillant en groupe, l’accès aux prêts et aux formations de l’État et des institutions privées est plus facile que lorsqu’on travaille seul. » Le groupement a obtenu deux prêts substantiels pour financer ses activités, dont un de trois millions de shillings tanzaniens (1 314 $US) du gouvernement et un autre de 400 000 shillings tanzaniens (175 $US) accordée par l’ONG Vision for Youth (Vision pour la jeunesse). Ils doivent rembourser le prêt de l’ONG avec 25 % d’intérêts.

Ils ont également suivi une formation de Vision for Youth sur des sujets tels que la rédaction d’un plan d’affaires et les techniques de présentation. M. Elia déclare : « L’agriculture est un bon créneau pour les jeunes chômeurs. Je considère l’agriculture comme une activité rentable. Comme toute autre activité, ce n’est pas facile. Elle comporte beaucoup de défis. »

Leur premier défi fut de trouver des fonds. Le deuxième, trouver une terre à louer. L’absence de pluies qui a asséché les canaux d’irrigation fut le troisième défi, mais le problème majeur s’est posé au niveau de leur manque de connaissances sur la façon de cultiver le haricot.

L’an dernier, année de leurs premiers travaux champêtres, ils espéraient récolter 800 à 1 000 kilogrammes de haricot. Toutefois, leur récolte fut très maigre, et ce, surtout parce qu’ils ignoraient les bonnes pratiques agricoles. M. Elia explique : « Nous ne savions pas qu’il fallait respecter un [bon écartement], sélectionner de bonnes semences de haricot, préparer la terre à temps et utiliser des engrais ou des herbicides. »

Malgré la première récolte ratée, M. Elia et son groupe n’ont pas arrêté de cultiver. Il espère que leur dur labeur servira d’exemple aux autres jeunes. Il déclare : « C’est très difficile de rassembler les jeunes de la région. Ils ne voient pas en l’agriculture une possibilité d’affaires. Ils la considèrent plutôt comme un travail pour les personnes âgées et les pauvres. »

Saumu Issa est coordonnateur de programmes à Vision for Youth. Elle aimerait que d’autres jeunes voient l’agriculture comme une bonne activité, et souligne que la région dispose déjà d’une bonne partie des ressources nécessaires pour le démarrage d’une activité agricole. De plus, il y a toujours une demande pour la nourriture.

Vision for Youth aide les jeunes à élaborer des plans et des projets d’affaires, et accorde des prêts pour les bons concepts d’affaires. Mme Issa déclare : « Généralement, les concepts d’affaires que présente la majorité des jeunes concernent la fabrication de savon, de bracelets et de chaussures, et plusieurs autres bons concepts d’affaires. » Elle affirme qu’il est rare de trouver un jeune intéressé par l’agriculture. Elle ajoute : « J’ai été galvanisée en découvrant [que] Joram avait décidé de se lancer dans la culture du haricot. »

Elia a suivi une formation agricole offerte par Anginet Seed Company en vue de s’assurer que sa deuxième récolte serait plus fructueuse. Il cultive désormais son haricot sur des lignes écartées les unes des autres de 40 centimètres, avec 20 centimètres entre les plants. Il utilise de l’engrais d’urée, et commence à désherber une semaine après les semis, et désherbe à nouveau trois semaines plus tard. Il sème tout de suite après les premières pluies et récolte dès que les feuilles commencent à brunir. Il collabore avec Anginet Seed Company pour avoir de bonnes semences de haricot à planter, et la société lui garantit un marché pour son produit.

Grâce à ses nouvelles connaissances, M. Elia est certain d’obtenir de bonnes récoltes durant les prochaines saisons.

Vision 4 Youth est un partenaire d’Uniterra Tanzanie. Uniterra Tanzanie travaille avec des partenaires locaux dans les sous-secteurs des fruits et légumes et du tourisme afin d’aider les jeunes et les femmes à accéder à de meilleures avenues de développement économique. Uniterra a financé la production du présent article. Uniterra reçoit le soutien financier du gouvernement du Canada, octroyé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada, www.international.gc.ca Joram Elia a suivi une formation sur la rédaction d’un plan d’affaire auprès d’un volontaire d’Uniterra Tanzanie. Vous pouvez en savoir plus et suivre Uniterra Tanzanie sur Facebook à : facebook.com/wusctanzania

Photo: Joram Elia