Nigeria : Le COVID-19 a une incidence sur les revenus d’ouvriers agricoles

| septembre 14, 2020

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Nouvelle en bref

Murtala Abbas est un ouvrier agricole de l’État de Kano, au Nigeria, qui travaille dans des rizières depuis presque 20 ans. Mais, en raison du COVID-19, le gouvernement a demandé aux gens de rester à la maison cinq jours par semaine entre mi-avril et début juillet. Monsieur Abbas et d’autres travailleurs(euses) agricoles pouvaient travailler seulement deux jours par semaine, et ce, durant des heures limitées. Son revenu a diminué. Sa famille a dû réduire ses repas quotidiens à deux. Pour faire face au COVID-19 et se préparer à un éventuel deuxième confinement, monsieur Abbas compte démarrer des activités pouvant l’aider à gagner un revenu en période difficile.

C’est dimanche, il est tôt, il fait environ 25 degrés Celsius, et la saison pluvieuse vient de commencer. L’air grave, Murtala Abbas, 40 ans, attache une petite radio et un bâton destiné au battage du riz à son vélo et pédale tout doucement tout en écoutant la radio. Monsieur Abbas va travailler dans une rizière à 10 kilomètres environ de sa maison.

Il déclare : « Avant, j’étais très enthousiaste au début de chaque saison pluvieuse, car je trouvais plus de travail à faire dans les exploitations et je gagnais plus d’argent pour subvenir aux besoins de ma famille. Mais cette année, la situation est différente, car le COVID-19 a un impact négatif sur mon travail et mon revenu. »

Monsieur Abbas est un ouvrier agricole qui vit dans le quartier de Bari, dans la collectivité locale de Rogo, dans l’État de Kano, au Nigeria. Il a trois femmes et 13 enfants et travaille dans des rizières depuis près de 20 ans.

Il affirme que le gouvernement a demandé aux gens de rester à la maison cinq jours par semaine entre mi-avril et mi-juillet. Cela signifie que monsieur Abbas et d’autres ouvriers et ouvrières agricoles ne pouvaient travailler que deux jours par semaine dans les rizières.

Selon lui, son revenu a considérable diminué, et jamais il n’a vécu une situation aussi difficile. Monsieur Abbas explique : « Avant le COVID-19, mon revenu journalier s’élevait à 900 nairas (2,32 $ US), mais au début du confinement, je gagnais 400 nairas (1,03 $ US) par jour. » Son taux journalier a diminué, car le confinement a entraîné la réduction du nombre d’heures pendant lesquelles il pouvait travailler à la ferme même durant ses journées de travail.

Sa famille a dû réduire ses repas quotidiens à deux. Il ajoute : « Le prix de la nourriture a également augmenté à cause de la pandémie du COVID-19 et le gouvernement n’a prévu aucune aide pour nous les ouvriers agricoles. »

Sagiru Rogo est un ouvrier agricole de Liman, un village de l’État de Kano. Il soutient que la diminution du volume de travail sur les exploitations à cause du confinement a durement touché sa famille et qu’il ne pouvait plus acheter de quoi manger.

Monsieur Rogo explique : « Avec dix enfants, je pouvais à peine offrir trois repas à ma famille en raison de la baisse de revenu causée par le COVID-19. J’avais une bicyclette que j’utilisais pour aller travailler dans les exploitations, mais j’ai dû le vendre pour faire face aux dépenses quotidiennes à cause de la baisse de revenu que j’ai enregistrée. »

Il ajoute : « La situation était très difficile, car je devais également reporter le mariage de ma fille en raison de la pandémie et du confinement. »

Jumalo Ado est une ouvrière qui travaille dans des exploitations agricoles dans l’État de Kano. À ses dires, elle ne croyait pas au COVID-19 au départ, mais elle a changé d’avis après avoir écouté la radio. Désormais, elle respecte les mesures préventives, telles que le lavage des mains au savon, le respect de la distanciation sociale et le port du masque où qu’elle aille travailler.

Madame Ado raconte que les exploitations où elle travaille ont des difficultés financières à cause du COVID-19 et, pour cela, les ouvriers et les ouvrières reçoivent de la nourriture plutôt que de l’argent.

Monsieur Abbas affirme que c’est un grand soulagement que le confinement ait été levé. Il soutient qu’il travaillera dur pour gagner plus d’argent afin de subvenir aux besoins de sa famille, mais il a toujours peur. Il explique : « Même si j’essaie de travailler dur pour gagner plus d’argent en tant qu’ouvrier, j’ai peur, car le coût de la vie a augmenté en raison du COVID-19 et il me faut encore attendre de voir si j’aurai suffisamment d’argent pour acheter de la nourriture et d’autres articles. »

Pour faire face aux répercussions du COVID-19 et se préparer à un éventuel reconfinement, monsieur Abbas soutient qu’il démarrera des activités pouvant l’aider à gagner un revenu durant les périodes difficiles.

Il explique : « Pour me préparer à de futurs confinements, outre mon travail dans les fermes, je vais démarrer une petite activité de vente de bois de chauffe et de charbon. »

La présente nouvelle a été produite grâce au soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.

Photo: Les agriculteurs au nord du Ghana, 2015. Credit: Jesse Winter / Farm Radio International