Mali : Des femmes transformant le riz pour réduire les pertes après récolte

| mars 19, 2023

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Nouvelle en bref

Madame Assétou Diallo Traoré, 56 ans, est mère de cinq enfants. Elle vit à Sévaré, dans la région de Mopti, au Mali, où elle transforme le riz en produits tels que les flocons de riz et le attiéké (un produit du manioc) avec une coopérative dénommée Les Fourmis Laborieuses depuis 20 ans environ. Madame Traoré et ses collègues membres de la coopérative ont créé cette activité, en vue de transformer le riz local en différents produits alimentaires. De cette façon, elles contribuent à réduire les pertes après récolte des riziculteurs et des rizicultrices en transformant les produits agricoles invendus en produits commercialisables tels que la brisure de riz, les produits similaires aux flocons de maïs et au attiéké, ainsi que des grumeaux de bouillie, du couscous avec de fines herbes et de la farine pour la préparation de gâteaux ou de biscuits. La coopérative regroupe une douzaine de femmes qui gagnent leur vie en commercialisant des produits de riz. Les profits leur permettent de faire face à leurs dépenses et de subvenir aux besoins de leurs enfants.

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Madame Assétou Diallo Traoré est une dame âgée de 56 ans et mère de cinq enfants. Elle vit à Sévaré, dans la région de Mopti, au Mali, où elle transforme le riz en produits tels que les flocons de riz et le attiéké (un produit du manioc) avec une coopérative depuis une vingtaine d’années.

Nous sommes un lundi matin et, comme à l’accoutumée, madame Assétou Traoré se rend dans le village de Takoudi pour visiter l’unité de transformation agroalimentaire de la coopérative locale dénommée Les Fourmis laborieuses, créée en 1999. Madame Traoré est la présidente de la coopérative et, ce matin, les membres tiennent leur réunion hebdomadaire pour définir les responsabilités de chaque membre.

Madame Traoré et ses collègues ont créé cette activité pour transformer le riz local en différents produits alimentaires. Elles contribuent à réduire les pertes après récolte des riziculteurs et des rizicultrices en transformant les produits invendus en produits commercialisables.

Madame Traoré explique : « Avant la mise en place de notre coopérative, le riz [produit localement] n’était pas mis en valeur. En dehors de celui qui est vendu aux grossistes et aux industrielles, le reste du riz était négligé et gaspillé. »

Pour s’approvisionner en riz, madame Traoré et les transformatrices ont recours aux riziculteurs et aux rizicultrices locaux. Madame Traoré explique : « Nous collaborons avec l’Institut de l’économique et de la recherche de la région de Mopti. C’est ce partenaire qui nous fournit généralement le riz paddy. »

Mais le groupement doit souvent contacter les producteurs et les productrices locaux des villages environnants parce que la production de Sévaré est insuffisante.

Madame Traoré et son regroupement transforment par semaine jusqu’à près de dix sacs de soixante-quinze kilogrammes de riz paddy en différentes gammes de produits, et commercialisent leurs produits un peu partout dans la région de Mopti.

Madame Traoré déclare : « Nous avons plusieurs gammes de produits que nous créons à base du riz notamment. Le riz paddy est transformé en riz étuvé, celui-ci à son tour en brisure. Nous faisons à partir du riz étuvé des produits similaires aux flocons de maïs et en en attiéké. Nous transformons par ailleurs le riz blanc en grumeaux de bouillie, en couscous aux fines herbes ou encore en farine qui peut servir à faire des gâteaux ou des biscuits. »

Le groupe utilise diverses méthodes pour préserver la qualité de leurs produits. Madame Traoré explique : « Lorsque nous récupérons le riz paddy chez les riziculteurs, nous le trions encore une fois afin d’enlever les saletés avant de le faire passer en petit tas à la vapeur. Après l’exposition, nous le mettons au soleil pour le sécher. Ce processus nous permet d’avoir des riz étuvés de premier choix. Nous avons par ailleurs une machine qui nous permet de faire de la brisure de riz sans grand effort, car la technique manuelle est énormément physique. »

Une fois transformés, les produits sont vendus dans des boutiques d’alimentation des villages voisins ou à des particuliers. La coopérative participe également à des foires et des expositions nationales et internationales qui vendent et font la promotion des produits fabriqués à base du riz malien.

Le Dr Adama Bamba est spécialiste en nutrition au district sanitaire de Yorosso. Pour lui, le riz produit localement et les produits dérivés du riz sont très appréciés par les consommateurs et les consommatrices maliens. Selon une organisation responsable de la coordination et de la promotion de la production du riz au Mali, le riz local représente 80 % de la consommation nationale.

Madame Traoré confirme la popularité du riz local et des produits du riz. Selon elle, le stock de riz qu’elles achètent la plupart du temps est insuffisant pour satisfaire la demande régionale pour les produits dérivés du riz.

La coopérative des femmes contribue à accroitre fortement la demande pour le riz local. Cela leur évite le stockage qui est une source de pertes après récolte.

La coopérative regroupe une douzaine de femmes qui gagnent leur vie en commercialisant des dérivés du riz. Les bénéfices leur permettent de prendre en charge leurs dépenses et de prendre soin de leurs enfants. À ces collègues femmes, madame Traoré déclare : « Nous devons travailler avec ardeur, car vous savez que grâce à ce travail, nous gagnons de l’argent que nous utilisons pour satisfaire nos besoins et ceux de nos enfants. C’est également grâce à ce travail que nous pouvons économiser de l’argent. »

Cette nouvelle a été produite grâce à une subvention de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH (GIZ) qui met en œuvre le programme des Centres d’innovations vertes.

De gauche à droite : Mme Korotimi Camara, Mme Koné Awa Sidibé, Mme Traoré Assétou Diallo et Mme Binta Coulibaly, membres des Fourmis Laborieuses.