Stanley Nyakwana Ongwae | février 2, 2020
Nouvelle en bref
Au lieu de vendre les cannes à sucre brutes, l’agriculteur kényan Joseph Onsinyo les transforme en jus pour gagner plus de revenus. Monsieur Onsinyo a acheté un broyeur manuel qui extrait 95 pour cent du jus auquel il ajoute parfois de l’ail, du gingembre, de la betterave et du citron. Il peut vendre une canne mature à 20 shillings kényans, mais la même canne transformée en jus peut lui rapporter jusqu’à 150 shillings. Sa plantation de cannes à sucre d’un quart d’acre génère environ 800 000 shillings par saison, ce qui représente bien plus les 50 000 shillings qu’il gagne avec son quart d’acre de cannes brutes.
Il est environ 8 heures du matin et Joseph Onsinyo s’active à préparer du jus de canne à sucre pour ses client(e)s. Il introduit des morceaux de canne à sucre dans un broyeur manuel et appelle son assistant : « Dépêche-toi mon frère! »
Son collègue retire rapidement un récipient en plastique presque bien rempli sous le broyeur, puis verse le jus dans un jerrican de 10 litres déposé tout près.
Monsieur Onsinyo vit à Nyansiongo, un village du comté de Nyamira, au sud-ouest du Kenya. Il habite à 70 mètres du dispensaire de Boruba et près du principal marché. C’est un cultivateur de canne à sucre qui vend le jus principalement aux malades et aux commerçant(e)s qui s’adonnent à différentes activités au centre de santé.
Monsieur Onsinyo utilise une simple machine manuelle pour écraser et presser la canne à sucre afin d’en extraire du jus. Le broyeur a deux rouleaux en acier inoxydable longs de six pouces. Il affirme que ces rouleaux peuvent extraire 95 pour cent du jus.
Pour plus de saveur, il mélange souvent le jus avec de l’ail, du gingembre, de la betterave et du citron, en les ajoutant à la canne à sucre brute dans le broyeur.
Il déclare : « Le jus peut être immédiatement bu après l’extraction. On n’y ajoute rien. »
Selon monsieur Onsinyo, l’ajout de valeur à la canne est le meilleur moyen pour générer le maximum de revenu de sa plantation. Il explique : « Ma plantation de canne à sucre d’un quart d’acre me rapporte environ 800 000 shillings kényans (7 850 $ US) en une saison. C’est un montant qu’il me serait impossible d’avoir si je vendais directement la canne à sucre brute au marché. »
Une canne à sucre mature coûte jusqu’à 20 shillings kényans (0,20 $ US). Mais en y ajoutant de la valeur par l’extraction de son jus, la même canne rapporte à monsieur Onsinyo 150 shillings (1,47 $ US). Il vend le jus dans de petits bols en plastique de 150 millilitres, au prix unitaire de 50 shillings (0,49 $ US).
La majorité des producteurs et des productrices de sa région commencent à valoriser la canne à sucre en produisant du jus. Monsieur Onsinyo affirme en avoir inspiré plus de 20. D’autres localités kényanes le sollicitent pour apprendre aux cultivateurs et aux cultivatrices comme apporter une valeur ajoutée à la canne à sucre.
Mary Obonyo de la ville de Kisii s’est inspirée de monsieur Onsinyo. Elle achète la canne chez les planteurs et la transforme en jus. Elle a un petit restaurant où elle vend en moyenne 20 litres de jus par jour.
Samuel Onchangwa cultive la canne à sucre à Sotik, une localité du comté de Bomet. C’est également monsieur Onsinyo qui l’a formé. À l’instar de madame Obonyo, monsieur Onchangwa achète un supplément de canne à sucre moins cher chez de petits planteurs et en extrait du jus qu’il vend à profit.
Monsieur Onchangwa déclare : « Je peux réaliser un bénéfice de 80 000 shillings kényans (785 $ US) chaque mois en vendant du jus de canne à sucre. »
Le Dr Ernest Nyachieo est diététicien et expert en nutrition au Kenya. À ses dires, le jus de canne à sucre est meilleur pour le corps, surtout pour les malades. En plus de fournir de l’énergie instantanée, il affirme que le jus aide aussi à combattre les organismes qui causent des maladies lorsque les gens consomment la canne nature, contrairement au sucre raffiné.
David Munyi est le directeur de l’agriculture du comté de Nyamira. Selon lui, les autorités du comté encouragent un plus grand nombre de planteurs à valoriser la canne à sucre pour maximiser leurs bénéfices. Monsieur Munyi déclare : « Avant, on avait des problèmes avec les intermédiaires qui profitaient des producteurs. Mais, maintenant, les cultivateurs ont eux-mêmes découvert une nouvelle façon de résoudre le problème et ils s’en sortent bien. »
Monsieur Onsinyo se réjouit du fait que la canne à sucre l’aide à subvenir aux besoins de sa famille. Le jus de canne lui rapporte plus de cinq fois ce qu’il aurait gagné avec la canne à sucre brute. Il déclare : « Avant je ne réalisais aucun bénéfice après avoir vendu ma canne à sucre par le biais des intermédiaires. Je pouvais vendre la canne provenant de mon quart d’acre à environ 50 000 shillings kényans (491 $ US) seulement. » Désormais, le revenu de son quart d’acre est passé à 800 000 shillings (7 850 $ US).