Au Niger, des agriculteurs laissent pousser des arbres dans leurs champs, et récoltent ainsi de gros bénéfices

| mai 30, 2022

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Notre Nouvelle de Tanzanie présente un effort pour utiliser les forêts de manière plus durable. Notre Texte radiophonique de la semaine traite également de l’utilisation durable des arbres et des arbustes—mais cette fois, dans les champs de culture. 

Au cours des années 70 et 80 de nombreuses publications ont été consacrées à la crise d’énergie dans les pays du Sahel et ailleurs dans les zones arides et semi-arides. Il y avait un écart important entre les besoins en énergie de la population, qui était presque exclusivement fourni par le bois, et la croissance annuelle des plantes et des arbres. En même temps le Sahel traversait une période de crise à cause des années de sécheresses successives. L’agriculture s’étendait de plus en plus sur des zones marginales où la végétation était largement détruite.

La perception était que dans un avenir proche des zones autour des villes au Sahel seraient complètement dénudées à cause des besoins de bois de feu de leurs populations dont le nombre augmentait rapidement.

La perception actuelle reste que la végétation au Sahel est en train de se dégrader à cause d’une surexploitation par la population. Bien que ce phénomène ait été constaté dans certaines régions du Sahel, d’autres semblent au contraire vivre une éclosion de leur végétation. Au Niger, par exemple, les régions de Tahoua, de Maradi et de Zinder connaissent un regain de végétation ligneuse. À Tahoua, la mise en oeuvre de plantations forestières s’est faite par le biais de projects axés sur la réhabilitation de terres stériles, tandis que des agriculteurs ont aussi commencé à protéger les arbres et les arbustes qui repoussent naturellement. Les éleveurs de betail protégent la végétation naturelle comme les espèces d’arbres Acacia raddiana. À Maradi, des ONG aident les agriculteurs à protéger et gérer les arbres et les arbustes qui ont repoussé naturellement sur leurs terres. Cette relance a débuté dans les années 80. Plus récemment, un project dans le district d’Aguié supporte la création d’organisations villageoises qui protégent, gérent et utiliser des arbres qui poussent naturellement sure leurs terres. À Zinder, un agriculteur de grande envergure a réussi une régénération naturelle assistée.

Le présent numéro parle de la Régénération naturelle assistée (RNA). C’est une pratique des cultivateurs qui consiste à protéger et à gérer les repousses dans les champs afin de (re-)créer une végétation ligneuse. La RNA est avantageuse pour les cultivateurs car elle encourage la croissance d’arbres et d’arbustes. Il s’agit presque toujours des espèces ayant une valeur économique.

Il est surprenant de constater que la régénération naturelle sur les champs de culture, qui est protégé et géré par les paysans, a largement volé sous le radar. Très peu de décideurs nationaux et internationaux sont au courant de ce phénomène et il y a très peu de publications sur ce sujet. Une étude a estimé que la Régénération naturelle assistée a eu un impact sur au moins cinq millions d’hectares de terres cultivées au Niger. Si le reverdissement a réellement pris une telle ampleur, il s’agit d’un phénomène unique pour le Sahel et probablement même unique pour l’Afrique.

Ce résumé est tiré d’un vrai entretien. Vous pouvez vous inspirer de ce texte pour effectuer des recherches et rédiger une synopsis sur un thème similaire dans votre région. Ou vous pouvez décide de le diffuser sur votre station de radio, en prenant des acteurs pour faire les voix des interlocuteurs. Le case échéant, en début d’émission, assurez-vous d’informer votre public que les voix sont celles d’acteurs, et non celles des personnes originales ayant réalisé les entretiens.

http://scripts.farmradio.fm/fr/radio-resource-packs/pochette-88/au-niger-des-agriculteurs-laissent-pousser-des-arbres-dans-leurs-champs-et-recoltent-ainsi-de-gros-benefices/