Une radiodiffuseuse de Fact FM écoute les problèmes de la communauté et transmet les plaintes de la communauté aux dirigeants

| février 18, 2019

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Lorsque Naomi Afriyie-Nyanor dirige une discussion de groupe communautaire, elle dégage de la confiance et l’autorité. Elle va directement droit au but sans perdre de temps. Elle fait les cent pas dans la pièce, et appelle les gens par leur nom. Elle donne la parole aux femmes et aux hommes, aux jeunes et aux vieux, aux timides et aux extravertis. Elle s’assure que tout le monde participe et qu’on entend la voix de tout un chacun.

Elle déclare : « [Même quand] la majorité des personnes sont des hommes, je me tiens devant eux et je pose des questions. Je ne suis pas le genre qu’on peut intimider. »

Madame Afriyie-Nyanor animait l’émission Our Development (Notre développement) sur Fact FM, à Bogoso, dans la région de l’Ouest du Ghana. Cet émission est une des activités du projet d’appui à la gouvernance et à la croissance économique durable en zones extractives en Afrique de l’Ouest; Radios Rurales Internationales est un partenaire dans ce projet. Cette émission a abordé des sujets relatifs à la mauvaise gouvernance et au faible degré de redevabilité dans les communautés minières de la région. L’émission de 12 semaines a été également diffusée par Skyy Power FM à Takoradi.

Madame Afriyie-Nyanor s’est associée à l’équipe de Radios Rurales Internationales pour évaluer l’impact de l’émission radiophonique. Cela a nécessité une visite auprès des 10 communautés cibles pendant quatre jours et l’organisation de discussions de groupe avec les gens qui avaient écouté l’émission.

Madame Afriyie-Nyanor connaît très bien le travail exigeant que nécessite la collecte des avis de l’auditoire. En qualité d’animatrice de l’émission matinale diffusée chaque jour de la semaine, elle se rend régulièrement dans ces communautés en taxi pour faire des recherches pour l’émission. Lorsqu’elle est incapable de se déplacer en personne, elle communique son numéro de téléphone personnel et demande aux auditeurs et aux auditrices de lui envoyer un message ou une note vocale sur WhatsApp, en y expliquant leurs problèmes.

Les membres de la communauté peuvent contribuer de manière significative à une émission radiophonique et être des sources précieuses en matière de nouvelles locales. Elle déclare : « Je me sers d’eux comme journalistes citoyens. »

Elle se souvient d’une auditrice qui avait laissé un message vocal dans laquelle elle parlait des dépôts illégaux de déchets dans sa communauté : « L’endroit n’était pas une décharge appropriée, mais les gens y jetaient simplement leurs affaires et c’est devenu un problème pour les résidents. »

Madame Afriyie-Nyanor a demandé à un membre de l’assemblée locale de venir parler à l’antenne. Elle lui a fait écouter le message vocal et lui a demandé ce qu’il pourrait faire à ce propos. Au bout de trois semaines, la décharge avait été déblayée.

Il n’est pas facile de demander aux fonctionnaires de rendre des comptes, mais les radiodiffuseurs et les radiodiffuseuses jouent un rôle important en les faisant venir à l’antenne pour aborder les problèmes qui touchent les communautés dans lesquelles ils travaillent. Parallèlement à l’apprentissage de techniques visant à réaliser une émission interactive et assurer une représentation équilibrée des deux sexes, ce point est un aspect important de la formation que madame Afriyie-Nyanor et son équipe de production ont reçue de Radios Rurales Internationales.

Madame Afriyie-Nyanor est diplômée d’un programme de journalisme radio offert à Kumasi, et elle suit actuellement une formation à distance pour obtenir un diplôme en ressources humaines dans une université d’Accra. Sa grande expérience et sa formation font d’elle une intervieweuse dynamique et efficace, et elle adore son travail.

Elle déclare : « L’aspect satisfaisant de ce métier c’est de [tenir] les détenteurs d’obligation sur un pied d’alerte et de [les amener] à réagir face aux problèmes et à y remédier. C’est le plaisir que je trouve à exercer ce métier radiophonique. »

Le style de reportage rigoureux de madame Afriyie-Nyanor et sa capacité à demander aux fonctionnaires de rendre des comptes trouvent leur source dans deux de ses idoles féminines du secteur, dont Gifty Anti, qui travaillait autrefois à la Ghana Broadcasting Corporation, et Afia Pokua d’Adom TV.

Elle explique : « Elles sont sûres d’elles, courageuses et ouvertes. Elles se battent toujours pour les femmes. Afia prône la vérité…. Elle parle de la corruption et elle démasque les personnes qui font la corruption. Je les admire en tant que jeune dame dans le milieu des médias. »

Madame Afriyie-Nyanor est ambitieuse et rêve de travailler un jour à BBC Afrique. Lorsqu’on lui demande ce qu’elle prévoit de faire pour parvenir à ses fins, elle répond tout simplement et de façon directe : « Par le travail acharné, la persévérance et l’engagement. »

Le projet « Appui à la gouvernance et à la croissance économique durable en zones extractives en Afrique de l’Ouest » est un projet commandité par Entraide universitaire mondiale du Canada et CECI au Burkina Faso, au Ghana, et en Guinée avec le soutien financier du gouvernement du Canada, octroyé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada. Radios Rurales Internationales est partenaire dans ce projet.