Une femme de marché devient animatrice de radio

| mai 26, 2023

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C’est lundi soir, et Adja Malado Diakité est assise derrière le micro à Radio Wassoulou, à Yanfolila, au sud du Mali. Elle s’apprête à animer son émission hebdomadaire, Mousso djôyôro, ou « La place des femmes dans la société. »

À première vue, Mme. Diakité donne l’impression d’être une professionnelle du micro. Il est vrai qu’elle a suivi beaucoup de formations et, qu’à ce stade, elle est habituée à s’exprimer à l’antenne. Cependant, Mme. Diakité n’a pas toujours été une animatrice.

Mme. Diakité est jardinière et transformatrice de produits locaux comme le miel et le fonio. Mme. Diakité a commencé à collaborer avec la station de sa localité en animant des groupes d’écoute communautaire de femmes pour le projet Voix de femmes à grande échelle de Radios Rurales Internationales qui visait à améliorer la sécurité alimentaire et l’égalité des genres dans quatre pays ouest-africains.

Dans le cadre de ce projet, Mme. Diakité a suivi des formations sur des sujets comme les questions du genre et la radio interactive, ainsi que des ateliers pour la conception de contenus destinés aux émissions radiophoniques. Elle a acquis de l’expérience et de l’assurance en s’exprimant dans les émissions.

Dans la première série d’émissions radiophoniques, Mme. Diakité s’est exprimé à l’antenne en tant qu’invitée pour parler de bonnes pratiques nutritionnelles. Au bout de la troisième série, elle était devenue une personne-ressource que l’on consultait concernant les produits du marché et leur bonne conservation. Mme. Diakité fournissait de précieuses informations sur des sujets comme la préparation du sol, ainsi que la production du compost et des pesticides naturels.

« Ces émissions ont apporté beaucoup de changements positifs dans ma vie et m’ont surtout apporté de la notoriété dans notre localité, » déclare Mme. Diakité.

« Après chaque émission que j’animais, je recevais beaucoup d’appels pour des précisions ou apporter d’amples informations sur les bonnes pratiques du maraîchage. Les appels étaient aussi pour me notifier combien ces informations étaient utiles et discuter des solutions pour pallier les défis rencontrés surtout par les femmes. »

Mme. Diakité constate dans sa communauté des changements qui se produisent à la suite de la diffusion des contenus des émissions radiophoniques. Avant, les producteurs et les productrices vendaient les mêmes produits à la même période, ce qui faisait que le prix obtenu sur le marché était bas. Maintenant, les gens vendent divers produits à des prix qui leur sont avantageux et qui sont accessibles à la clientèle.

Les producteurs et les productrices ont également appris l’importance de vendre en groupe. S’inspirant d’une émission sur les groupements de femmes et la vente collective, les productrices de noix de cajou se sont organisées pour vendre ensemble. Par conséquent, leurs prix sont uniformes, et elles réalisent des profits plus élevés.

L’émission sur le séchage et le stockage des céréales était particulièrement utile, car les producteurs et les productrices enregistrent souvent de grosses pertes à ce stade. « Beaucoup de producteurs et de productrices m’ont appelé personnellement pour me dire combien ces informations leur ont été utiles, » déclare Mme. Diakité.

C’est à cause du succès de Mme. Diakité à l’antenne et de sa présence assidue aux formations durant le projet que Radio Wassoulou lui offrit sa propre émission.

« J’ai pris confiance en moi-même et je suis très fière d’être la deuxième femme au sein de la Radio Wassoulou. Pour moi, les émissions qui ont été réalisées répondaient aux besoins des producteurs et productrices et ont été très utiles pour ma communauté. »