Pratiquer la bonne gouvernance et amplifier la voix des auditeurs du RANET Bulala FM

| août 29, 2021

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Le premier amour de Lydia Wang’oma était la télévision. Mais après avoir travaillé avec la Kenya Broadcasting Corporation en tant que productrice et présentatrice de télévision pendant 22 ans, Madame Wang’oma a rejoint RANET Bulala FM, une station de radio communautaire à Abanyala, un village du comté de Busia, dans l’ouest du Kenya. 

RANET Bulala FM est l’une des six stations de radio mises en place par le département météorologique du Kenya en tant que système d’alerte précoce pour les zones touchées par des catastrophes naturelles. RANET Bulala FM opérait à Abanyala depuis 2008, mais pendant une brève période, Madame Wang’oma dit que la station a été fermée en raison de politiciens rivaux qui ont utilisé la station pour diffuser des messages désobligeants les uns envers les autres. Madame Wang’oma a déclaré que cela était contraire à l’éthique journalistique et que le gouvernement a fermé la station.

Madame Wang’oma a été recrutée de bouche à oreille en tant que contrôleur de programme de RANET Bulala FM et a été chargée de remettre la station sur pied.

En tant que contrôleur de programme, Madame Wang’oma a supervisé tous les présentateurs(trices). Elle a vérifié la qualité du contenu de la station et a encouragé les radiodiffuseurs(trices) à viser la viabilité financière à long terme de leurs programmes. Elle dit que la principale raison de la fermeture de la station était que les membres de la communauté profitaient de la station.

Elle explique : « Quand la station de radio s’appelle une station de radio communautaire, tout le monde pense qu’ils peuvent apporter n’importe quoi ici. » 

Se référant aux représentant(e)s du gouvernement, elle dit que dans le passé, « ils [ont pris] la station de radio communautaire comme la leur, leur outil, alors ils peuvent simplement venir y jeter n’importe quoi. Je leur ai dit non, non, non. Cette station de radio à des travailleurs qui doivent être soutenus. » 

Madame Wang’oma dit que, par rapport aux plus grandes chaînes médiatiques, RANET Bulala FM offre une généreuse remise sur les frais, mais que la station ne diffuse pas de messages gratuitement. Au fil du temps, le gouvernement en est venu à accepter les conditions de la station et ils poursuivent leur partenariat à ce jour.

Pour aider les autres stations à améliorer leurs opérations, Mme Wang’oma recommande avant tout le professionnalisme. De nombreux diffuseurs(euses) sont bénévoles et n’ont pas les moyens de se payer une formation, et Madame Wang’oma dit que les associations de médias et les ONG doivent travailler pour former des journalistes de tous horizons.

Elle déclare : « Je plaiderais vraiment pour les organisations… pour renforcer les capacités de nos jeunes journalistes. Formez-les à la présentation, aux programmes, aux scripts et à l’empaquetage de programmes. » 

Madame Wang’oma conseille également aux journalistes de diversifier leurs domaines d’expertise. Elle explique : « La multi-spécialisation est très, très importante pour notre personnel des médias communautaires afin qu’ils ne se concentrent pas uniquement sur une seule chose. Cela est particulièrement vrai pour les stations de radio avec un nombre limité de personnel. » 

Mme Wang’oma donne l’exemple de RANET Bulala FM, qui s’efforce d’offrir une programmation aussi diversifiée que les préoccupations et les intérêts de ses auditeurs(trices).

Elle explique : « Lorsque vous travaillez dans une radio communautaire, vous devez comprendre la communauté qui vous entoure…. C’est une radio communautaire, elle devrait appartenir à la communauté elle-même. En tant que travailleur(euse), vous êtes censé recueillir des informations pour les aider à améliorer leur vie et leurs moyens de subsistance. »

RANET Bulala FM agit comme un système d’alerte précoce pour la communauté en diffusant des informations sur les inondations régulières à Abanyala, qui peuvent souvent déplacer des personnes et des animaux jusqu’à trois mois. Elle dit que les radiodiffuseurs(euses) du monde entier doivent contribuer à la reconstruction de leur communauté. 

Elle recommande aux radiodiffuseurs(euses) de réfléchir : « Après les inondations… quel message d’espoir avez-vous pour eux ? »

À RANET Bulala FM, Mme Wang’oma dit que la mission des radiodiffuseurs est d’aider les gens à faire face et à surmonter les défis des inondations, à rechercher des solutions pour minimiser les impacts sur leurs fermes et à éviter des catastrophes similaires à l’avenir.

Elle ajoute : « C’est à la radio de faire appel à l’aide humanitaire, comme de la Croix-Rouge. Vous voyez, les gens eux-mêmes… ne peuvent pas accéder aux réseaux sociaux ni même appeler le gouvernement. C’est sur la station de radio, c’est leur porte-parole.

Elle dit qu’il appartient à la station de radio d’amplifier la voix des auditeurs(trices) et des dirigeant(e)s locaux, de raconter leurs histoires et d’appeler à l’action.

Aujourd’hui journaliste indépendante, Madame Wang’oma contribue à transmettre ses connaissances à la prochaine génération de diffuseurs(euses), en particulier à une époque où les médias sociaux sont plus importants que jamais.

Elle déclare : « Les médias sociaux ont créé de merveilleuses plateformes pour la diffusion de contenu. Le mentorat de nos jeunes journalistes en devenir est essentiel car il y a beaucoup de désinformation. »

Elle dit que tout en diffusant des transitions « de l’analogique au numérique», les journalistes doivent être armés de connaissances et de prudence.

« C’est à travers… la formation et encore la formation des journalistes que nous apporterons du sens à toute cette médiocrité qu’on appelle les médias. »