Zimbabwe : Malgré la popularité grandissante des applications téléphoniques pour les agriculteurs, plusieurs obstacles demeurent (IPS News)

| mai 10, 2021

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Nouvelle en bref

Elizabeth Siyapi est une agricultrice de Shurugwi, au Zimbabwe. Au lieu de recourir aux intermédiaires agricoles, elle utilise son téléphone. Avant de transporter ses produits agricoles au marché, madame Siyapi se renseigne sur les prix des produits locaux à partir d’une application téléphonique pour être certaine d’obtenir de bons prix pour ses marchandises. Madame Siyapi fait partie des milliers d’agriculteurs(trices) zimbabwéens qui utilisent une des deux applications téléphoniques, dénommées Kurima Mari et Agrishare. Au Zimbabwe, les applications téléphoniques sont devenues des outils indispensables pour la vérification des prix, des conditions météorologiques et même l’obtention des services de vulgarisation agricole.

Elizabeth Siyapi est agricultrice à Shurugwi, au Zimbabwe. Au lieu de recourir à des intermédiaires agricoles, elle utilise son téléphone. Avant de transporter ses produits agricoles au marché, madame Siyapi se renseigne sur les prix des produits locaux à partir d’une application téléphonique pour s’assurer d’obtenir de bons prix. Au Zimbabwe, les applications téléphoniques sont devenues des outils essentiels qui permettent aux agriculteurs(trices) d’obtenir des renseignements sur les prix, les conditions météorologiques, et même de bénéficier de services de vulgarisation agricole.

Elle ajoute : « Quand mon bétail est malade, au lieu d’attendre qu’un agent de vulgarisation agricole viennent en personne chez moi pour m’aider, ce qui peut prendre des jours, je consulte simplement mon téléphone pour chercher des informations concernant ce qu’il faut faire. »

Madame Siyapi fait partie des milliers d’agriculteurs(trices) zimbabwéens qui utilisent une des deux applications pour téléphones intelligents, dénommées Kurima Mari et Agrishare. L’organisme de développement allemand Welthungerhilfe Zimbabwe fait la promotion de ces applications.

Ces dernières années, le Zimbabwe a connu une augmentation rapide de l’utilisation des applications téléphoniques pour améliorer les pratiques agricoles.

Tawanda Mthintwa Hove est le responsable du département agriculture numérique de Welthungerhilfe Zimbabwe. Selon lui, les agriculteurs(trices) se servent de l’application Kurima Mari pour apprendre les bonnes pratiques agricoles. Cette application est disponible depuis 2016 et elle a une fonction spéciale pour accommoder les agriculteurs(trices) qui n’ont pas accès à l’Internet.

Monsieur Hove explique : « Kurima Mari est disponible hors ligne, ce qui élimine le besoin d’acheter des données. Un agent de vulgarisation agricole actualise régulièrement l’application et les mises à jour sont partagées par Bluetooth, ce qui n’entraîne aucun coût pour l’agriculteur. »

Madame Siyapi utilise l’application comme une source de bonnes pratiques agricoles depuis trois ans. Durant cette période, le rendement de maïs de madame Siyapi est passé de 100 kilogrammes à plus de trois tonnes et demie.

La deuxième application, Agrishare, permet aux agriculteurs(trices) d’employer des services privés et des équipements, y compris des services pour la production, la transformation et le transport. Il faut un accès à l’Internet pour que les agriculteurs(trices) puissent utiliser cette application pour accéder à ces services.

D’autres innovations incluent le programme Ecofarmer Combo qui utilise des messages textes pour fournir des informations sur les assurances contre les intempéries, des informations géoréférencées sur les conditions météorologiques et des conseils agricoles à plus de 80 000 producteurs(trices). C’est l’Union des agriculteurs du Zimbabwe qui offre ce programme.

Paul Zakariya est le directeur général de l’Union des agriculteurs du Zimbabwe. Il affirme que les technologies mobiles de ce genre permettent aux agriculteurs(trices) d’obtenir des conseils agricoles en temps réel, d’effectuer des paiements en ligne pour des intrants et des services et d’accéder à des services de vulgarisation en appuyant sur un bouton. Autrefois, ils/elles pouvaient obtenir ces services uniquement par le biais de brochures et de rencontres.

Charles Dhewa est directeur général de Knowledge Transfer Africa qui offre une autre application agricole appelée eMkambo. Mais il soutient que les applications téléphoniques comme celles-ci ne profitent pas encore aux agriculteurs(trices) d’exploitations familiales.

Il explique : « Probablement qu’un petit nombre d’agriculteurs privilégiés qui possèdent … des téléphones Android en profitent çà et là. » Mais, souvent, les agriculteurs(trices) d’exploitations familiales n’ont pas accès à ce genre de technologies.

Monsieur Dhewa affirme que plusieurs cultivateurs(trices) n’ont pas de temps, d’argent ni la maîtrise du numérique nécessaire pour l’utilisation des applications téléphoniques.

Il ajoute : « Le coût élevé des transferts d’argent par téléphone portable aggrave la situation, faisant ainsi de la technologie mobile un produit de luxe plutôt qu’un produit de première nécessité. »

Madame Siyapi approuve, expliquant qu’elle et d’autres personnes ont de la difficulté à acheter des données. Elle dépense environ 16 $ US par mois en données pour utiliser des applications téléphoniques, mais soutient que d’autres agriculteurs(trices) peuvent s’en sortir avec 2,20 $ US pour télécharger simplement les mises à jour et se renseigner sur les marchés.

Selon monsieur Hove, le responsable du département agriculture numérique de Welthungerhilfe Zimbabwe, les agriculteurs(trices) ruraux ont été durement touché par les restrictions de confinement du COVID-19. Pour ces personnes, les données coûtent trop cher.

La présente nouvelle est inspirée d’un article écrit par Tonderayi Mukeredzi et publié par l’Inter Press Service le 27 mai 2020, sous le titre « Digital Agriculture Benefits Zimbabwe’s Farmers but Mobile Money is Costly. » Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur : http://www.ipsnews.net/2020/05/digital-agriculture-benefits-zimbabwes-farmers-but-mobile-money-is-costly/.

Photo : Une agricultrice communautaire récoltant sa récolte de maïs dans les terres communales de Seke, au Zimbabwe. Crédit : Tonderayi Mukeredzi, IPS