admin | octobre 31, 2016
Elizabeth Mpofu cultive du maïs, des légumineuses et différents types de haricots sur son exploitation de dix hectares dans la province de Masvingo, à environ 290 kilomètres, au sud-est de Harare, la capitale zimbabwéenne.
Même si sa région a subi une grave sécheresse cette année, elle a récolté 150 kilogrammes de haricots secs. Bien que très en deçà de ce qu’elle aurait récolté durant une bonne saison, ces pois et ces haricots secs aideront sa famille à être en sécurité sur le plan alimentaire et nutritionnelle.
Les pois et les haricots secs font partie d’une catégorie de légumes secs dénommés légumineuses. Il s’agit de graines de légumes secs. Les Nations Unies ont proclamé 2016 Année internationale des légumineuses. Les légumineuses sont riches en protéines et résistent à la sécheresse. C’est une solution de rechange aux cultures de rente, en plus d’être un parfait aliment pour l’Afrique, et toutes les régions en proie à la malnutrition et aux carences en micronutriments.
Les légumineuses englobent les pois chiches, les haricots rouges, les haricots de Lima, les lentilles, les pois d’Angole et le niébé, entre autres.
Mme Mpofu connaît la valeur des légumineuses. Elle déclare : « Les légumineuses sont la solution à la sécurité alimentaire et la nutrition en Afrique, au regard de la crise climatique qui frappe le continent. Les légumineuses permettent à ma famille de diversifier son régime alimentaire et elles contribuent considérablement à l’amélioration de la santé des sols, surtout parce qu’elles favorisent l’utilisation de méthodes agricoles agroécologiques. »
Mme Mpofu est la coordonnatrice générale de La Via Campesina, une association paysanne internationale regroupant plus de 200 millions d’agriculteurs. Elle fait aussi partie des six ambassadeurs désignés par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture pour promouvoir les légumineuses en Afrique.
Au Malawi, Janet Mingo connaît également l’importance des légumineuses. C’est une agricultrice qui a la chance d’avoir des pois d’Angole à manger lorsque ces cultures de maïs ne réussissent pas, ce qui est souvent le cas à cause de la sécheresse. Mme Mingo cultive le maïs de façon intercalaire avec les pois d’Angole sur son lopin d’un quart d’hectare dans le village de Chikalowe, dans le district de Balaka, au sud.
Comme d’autres légumineuses, les pois d’Angole sont nutritifs et fixent l’azote dans le sol, améliorant ainsi la fertilité des sols. Ces pois constituent une culture de rente essentielle. Mme Mingo récolte jusqu’à 1 500 kilogrammes de pois d’Angole chaque saison, ce qui lui permet de subvenir aux autres besoins de la famille.
Elle a changé sa méthode de commercialisation des pois d’Angole. Elle explique : « Je vends désormais mon maïs et mes pois d’Angole par l’intermédiaire de la Bourse des produits agricoles. »
Mphatso Gama est l’agent agricole principal du service de développement agricole de Machinga, au sud du Malawi. Il affirme que plusieurs agriculteurs diversifient leurs cultures. Ils ne dépendent plus uniquement du maïs, mais ils cultivent également le pois d’Angole. Par conséquent, dit-il, leur sécurité alimentaire et leurs revenus se sont améliorés.
Il déclare : « Le [pois] d’Angole qui résiste à la sécheresse est une bouée de sauvetage. Bien que la culture intercalaire de cette légumineuse fixatrice d’azote avec le maïs améliore les rendements, ce qui importe, c’est que le pois d’Angole est devenu une culture de rente viable pour les agriculteurs du Malawi, qui disposent déjà un marché. Cette légumineuse est également une bonne source de protéines pour les familles. »
Plusieurs légumineuses, en général, et le niébé, en particulier, résistent également à la sécheresse. Christian Fatokun est un phytogénéticien qui travaille sur le niébé à l’Institut international d’agriculture tropical qui a mis au point plus de 80 % de variétés de niébé pour les agriculteurs nigérians. Il déclare : « Il ne fait aucun doute que les légumineuses sont très importantes pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle de l’Afrique…. En plus d’être de bonnes sources de protéines végétales, les légumineuses aident également à fixer l’azote dans le sol pour les cultures associées ou suivantes, car elles sont capables de fixer l’azote atmosphérique. »
En attendant, Mme Mpofu souhaite que les agriculteurs aient un meilleur accès aux informations et aux intrants, afin qu’ils puissent comprendre l’importance de cultiver les légumineuses, et qu’ils commencent à le cultiver. Elle affirme que la promotion des légumineuses contribuera à promouvoir l’agroécologie et la souveraineté alimentaire.
Pour lire l’intégralité de l’article duquel s’inspire cette histoire intitulée « Le cœur de la sécurité alimentaire en Afrique », cliquez sur : http://www.ipsinternational.org/fr/_note.asp?idnews=8048
Photo credit: Busani Bafana/IPS