Zimbabwe : Les patates douces remplacent le maïs dans les assiettes des habitants de centres urbains (Trust)

| mars 31, 2014

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Comme le soleil du matin se lève, Daniel Sambani, torse nu, creuse la terre, en créant des rangées de monticules soignés de terre.

La terre que M. Sambani prépare est une des nombreuses petites parcelles de terre à Bulawayo qui comportent des semences de patates douces. La patate douce est un aliment de base traditionnellement cultivé dans les communautés rurales qui fait des gains en matière de popularité dans les villes du Zimbabwe en raison du temps de plus en plus imprévisible qui fait grimper le prix de la farine de maïs.

M. Sambani plante ses patates douces pendant la saison des pluies. À cette période de l’année, les familles urbaines se retrouvent souvent avec des garde-manger vides. Beaucoup d’entre elles s’adonnent à l’agriculture à petite échelle pour nourrir leur famille et gagner un peu d’argent en vendant les surplus, s’il y en a.

« Cette saison [de plantation], j’ai tenté de trouver plus d’espace pour cultiver des patates douces et je pense que cela aidera à tenir la faim en échec. Je ne pense pas que je vais acheter du pain ou de la farine de maïs [farine de maïs à gros grains] au cours des mois à venir », de dire M. Sambani.

Les familles rurales mangent des patates douces régulièrement parce que des aliments comme le pain coûtent trop cher. Mais la hausse du prix des denrées alimentaires et les revenus plus faibles ont forcé les résidents urbains à changer leurs habitudes alimentaires et à faire de la patate douce riche en amidon une composante régulière de leurs petits déjeuners.

Les prix des denrées alimentaires restent élevés au Zimbabwe malgré l’introduction du dollar états-unien comme monnaie nationale en 2009. Le gouvernement fait la promotion de l’agriculture à la fois rurale et urbaine pour protéger les consommateurs et réduire la quantité de nourriture qu’ils ont besoin d’acheter. En conséquence, bon nombre sont en train de transformer n’importe quelle terre inutilisée en parcelle agricole.

Tapuwa Gomo est un spécialiste du développement et un chercheur. Il dit qu’il est logique d’un point de vue financier pour les agriculteurs de se tourner vers les patates douces comme aliment de base.

Selon M. Gomo, « les patates douces servent généralement de source d’amidon et [sont] reconnues pour avoir un contenu nutritionnel plus élevé que le pain ». Il fait valoir qu’il faut encourager la culture des patates, non seulement pour leur valeur économique, mais également pour leur valeur nutritive.

Selon le Centre international de la pomme de terre, la patate douce est une plante extrêmement productive et relativement facile à cultiver. C’est le cinquième aliment le plus important dans les pays en développement – après le riz, le blé, le maïs et le manioc. L’organisation indique que la production augmente rapidement en Afrique.

Nigel Makumbe est un agent de vulgarisation agricole qui travaille au sein du ministère de l’Agriculture du Zimbabwe. Il dit que le gouvernement encourage la culture des tubercules comme la patate douce comme solution à l’insécurité alimentaire causée par des pluies imprévisibles.

M. Makumbe ajoute que « les patates douces et le manioc sont passés du statut de simples préférences culinaires rurales à celui d’aliments plus répandus, surtout depuis que l’agriculture urbaine est encouragée ».

Les agricultrices et les agriculteurs d’exploitations familiales comme M. Sambani espèrent que l’introduction de variétés résistantes à la maladie se traduira par de meilleurs rendements. En attendant, « je vais certainement vendre certaines de mes patates douces, car ce n’est pas tout le monde qui a cultivé cette plante », dit-il.

Pour lire l’article sur lequel est fondée cette histoire, visitez le http://www.trust.org/item/20140305110539-ux8zp (en anglais seulement).