Zimbabwe : Les agricultrices et les agriculteurs mesurent eux-mêmes la pluviométrie étant donné que les données officielles se font rares (Trust)

| mars 23, 2015

Téléchargez cette nouvelle

Les pluies qui marquent le début de l’époque des semailles ont disparu aussi rapidement qu’elles étaient arrivées. Dans le village de Zunzanyika, la plupart des graines semées en octobre sont mortes. Cependant, l’agriculteur Takesure Chikata n’a pas paniqué.

Contrairement à plusieurs agricultrices et agriculteurs d’exploitations familiales de son village, situé à 170 km au nord-est de la capitale Hararé, M. Chikata possède un pluviomètre chez lui. Ainsi, lorsqu’il a finalement recommencé à pleuvoir vers la mi-décembre, il savait exactement à quel moment semer son maïs.

Pendant les quatre dernières années, M. Chikata et 30 autres agricultrices et agriculteurs de Zunzanyika ont pris des notes détaillées sur les hauteurs de précipitations recueillies dans leur région. Ils utilisent ces informations pour déterminer le moment où le sol est assez humide pour permettre à leurs cultures de commencer à bien pousser.

Le gouvernement du Zimbabwe a réduit de façon drastique les fonds alloués à son service météorologique, privant ainsi les agricultrices et les agriculteurs de la majorité des régions du pays d’informations fiables sur les conditions météorologiques locales et les changements observés au niveau des régimes climatiques. Le budget du département des services météorologiques (MSD) a été réduit de 25 pour cent en 2015. La quantité limitée de données sur les précipitations sert peu aux nombreux agricultrices et agriculteurs. Selon le MSD, seule une station météorologique du pays est fonctionnelle. Par conséquent, les chances d’avoir des données précises sur la pluviométrie locale sont minces.

M. Chikata est le président de l’école d’agriculture de terrain de Zunzanyika. Le projet communautaire forme les agricultrices et les agriculteurs de la localité sur le changement climatique et l’agriculture de conservation, et leur apprend à fabriquer et installer des pluviomètres.

Les pluviomètres de fortune sont fabriqués avec un demi-kilo de vieux métaux ou des contenants de confitures en plastique qui sont bien fixés au-dessus d’une souche d’arbre ou d’une perche, à un mètre au-dessus du sol.

Chacun des 15 pluviomètres que l’on trouve à Zunzanyika est soigneusement disposé dans des espaces libres, loin de tout obstacle. Chaque matin, les agricultrices et les agriculteurs utilisent une règle d’écolier pour mesurer la quantité de pluie tombée au cours de dernières 24 heures. Ils inscrivent la quantité sur des tableaux qu’ils ont chez eux, et diffusent les informations aux membres de l’école d’agriculture de terrain.

Isaac Manenji est l’agent de vulgarisation agricole du district d’Uzumba-Maramba-Pfungwe. Il raconte : « Les agricultrices et les agriculteurs [fabriquent leurs propres pluviomètres] pour avoir une idée de la quantité d’eau tombée … Après plus de trois saisons passées à tenir des registres, ils ont acquis une multitude d’informations qui les aident à prendre des décisions concernant la plantation. C’est assez avantageux. »

De ses mains craquelées M. Chikata caresse les feuilles vertes de ses plants de maïs, qui seront prêts pour la récolte dans quelques semaines. Il dit que le manque d’informations sur la pluviométrie amène les agricultrices et les agriculteurs à trop dépenser dans l’achat de graines sans aucune garantie que celles-ci germeront correctement.

M. Chikata soutient que les données sur la pluviométrie accumulée permettent à lui et à ses collègues agricultrices et agriculteurs d’avoir une meilleure idée du début et de la fin des pluies, et de connaître la durée de la période de végétation. Ces connaissances lui donnent plus de confiance.

Il explique : « Maintenant, nous semons seulement lorsque nous recevons au moins 25 millimètres de pluie pendant trois jours successifs. Ce [pluviomètre] nous a vraiment permis d’améliorer notre façon de pratiquer l’agriculture. Nous n’avons plus à utiliser des méthodes empiriques! »

Pour lire l’intégralité de l’article duquel provient cette histoire intitulée « Alors que les données officielles se font rares, les agricultrices et les agriculteurs mesurent eux-mêmes les hauteurs de précipitations », cliquez sur : http://www.trust.org/item/20150311100827-6abjj/