Zimbabwe : Les agriculteurs à petite échelle luttent contre les maladies transmises par les tiques (par Vladimir Mzaca pour Agro Radio Hebdo)

| février 3, 2014

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M. Dube avait presque perdu espoir. Un par un, ses animaux mouraient et il craignait de ne plus pouvoir vivre de l’élevage du bétail. Il a presque vendu son troupeau et déménagé en ville pour trouver du travail.

M. Dube est un petit agriculteur de la région de Manama de Gwanda, dans le Matabeleland Sud, à environ 200 kilomètres au sud de Bulawayo. La région a connu de fortes pluies en janvier 2012 et ces pluies ont conduit à une augmentation des populations de tiques.

M. Dube a perdu beaucoup de bovins en raison de maladies transmises par les tiques contractées par ces derniers. Il raconte : « La situation allait de mal en pis. J’ai perdu 15 de mes 25 vaches ».Les décès et la perte de revenus l’ont amené à réfléchir à ses options.

M. Dube a décidé de vendre cinq des dix vaches restantes. Il explique : « J’ai vendu la moitié de ce qui me restait parce que je pensais à déménager en ville, mais le vétérinaire local m’a conseillé de garder les cinq autres vaches … parce que, pour les petits agriculteurs, il est plus facile de gérer un petit troupeau ».

L’année suivante, trois de ses vaches ont accouché de veaux et les possibilités de M. Dube se sont améliorées. Il a également commencé à traiter ses animaux contre les tiques et les mouches tsé-tsé à l’aide d’un processus nommé balnéation. Il dit : « J’ai vu des tiques bleus se nourrissant à même mon bétail. Ce genre de tiques engendre la maladie transmise par les tiques ».

Lovemore Dube est un vétérinaire dans le Matabeleland Sud. Il dit que les bovins dans cette région meurent souvent de maladies transmises par les tiques. Selon lui, la meilleure façon d’éviter les morts est de procéder régulièrement à des balnéations. La balnéation consiste à immerger le bétail dans une solution liquide qui contient un produit chimique destiné à tuer les tiques et d’autres parasites.

Simple Nare élève également des bovins dans la région de Manama et son bétail souffre également de maladies transmises par les tiques. Mais M. Nare ne peut pas se permettre d’acheter des solutions de balnéation. Il a expliqué que « il y a une pénurie de solutions de balnéation subventionnés à l’échelle nationale. La seule option est de les importer d’Afrique du Sud … mais elles sont elles aussi coûteuses ».

Quand la fille de Mavis Sibanda s’est mariée, Mme Sibanda a reçu huit vaches en échange de la mariée. La veuve avait l’intention de les engraisser et de les vendre, mais cinq ont rapidement succombé à des maladies transmises par les tiques.

Mme Sibanda explique : « Je n’en savais pas beaucoup sur l’élevage … Tout ce à quoi je pensais, c’était de nourrir et de vendre les vaches; j’ai négligé le volet maladies. Quand [je me suis rendue compte du problème et que] j’ai demandé de l’aide, il était déjà trop tard ».

Elle ajoute : « J’allais vendre les vaches à une boucherie en moins d’une semaine alors je me suis dit que l’achat de médicaments serait un gaspillage d’argent ».

Le voisin de Mme Sibanda, Zamcolo Nxumalo, est venu à son secours. M. Nxumalo n’est pas un propriétaire de bétail, mais un professeur de sciences. Il se souvient que « lorsque ses bovins sont morts, je lui ai conseillé de consulter immédiatement un professionnel pour ceux qui restent parce que ces maladies sont de toute évidence contagieuses et c’est pourquoi les cinq vaches sont mortes en même temps ».

Après avoir obtenu des conseils techniques, Mme Sibanda a maintenant bon espoir que les vaches restantes survivront. Elle prévoit en faire l’élevage pour qu’elles se reproduisent. Elle dit : « Je n’ai plus l’intention de les vendre … Je les surveille comme tout le monde en espérant qu’elles donneront naissance à des veaux qui remplaceront ceux que j’ai perdus ».

Pour un complément de lecture :

Namibie : Des éleveurs de bovins font augmenter leurs revenus en améliorant la santé de leurs bêtes (ARH numéro 224, novembre 2012) http://hebdo.farmradio.org/2012/11/12/namibie-des-eleveurs-de-bovins-font-augmenter-leurs-revenus-en-ameliorant-la-sante-de-leurs-betes/

La Pochette numéro 88 dans les ressources de Radios Rurales Internationales, Santé du bétail (juillet 2009), pourrait également vous intéresser : http://www.farmradio.org/fr/radio-resource-packs/pochette-88/