admin | juillet 13, 2015
Âgée de soixante-dix ans, Grâce Ngwenya a le sens du détail. Elle est assise au soleil et tisse allègrement de beaux paniers avec des feuilles de palmier.
Elle travaille rapidement, mais méthodiquement tout en faisant tourner, rajustant et tirant sur les longues fibres pour faire de belles tresses. De temps en temps, elle s’arrête et plonge les doigts dans un récipient peu profond contenant de l’eau. Puis elle humidifie les feuilles pour les assouplir davantage. Un panier prend forme tout doucement. Après avoir choisi la forme et la couleur de son panier, elle travaille sept jours de suite pour terminer le travail.

Siduduzile Nyoni, une mère de trois enfants, est occupée à tisser des paniers avec des feuilles de palmier, qui seront vendus par l’intermédiaire d’une coopérative de femmes dans l’ouest du Zimbabwe. Crédit: Busani Bafana/IPS
Mme Ngwenga vit dans le village de Shabula, dans la province du Nord Matabeleland, à 170 kilomètres de Bulawayo. Si ses paniers sont de haute qualité, elle les emballe soigneusement et les envoie à des acheteurs partout dans le monde. Elle gagne environ 50 $US par mois.
Toute cette aventure a commencé en 1997, lorsque quelques femmes se sont réunies pour confectionner des paniers et d’autres objets d’artisanat. Elles les vendaient aux touristes le long de l’autoroute reliant Bulawayo aux chutes Victoria.
En 2004, les femmes ont créé le Lupane Womens’ Centre (LWC) (Centre pour femmes de Lupane). À cette époque, elles n’étaient que 14 femmes à s’être inscrites. Une décennie plus tard, le groupement est composé de plus de 3 500 membres. Plusieurs gagnent 50 $US par mois grâce à la vente de leurs objets d’artisanat, et certaines gagnent même plus.
Le LWC aide les femmes à résoudre le double problème de revenu et de faim. Elles gagnent un salaire décent et préservent un savoir-faire traditionnel à travers l’activité de tressage de panier. Les femmes investissent également les profits de leur créativité dans des activités agricoles durables.
Hildegard Mufukare est la responsable du LWC. Elle croit que ce projet permet aux femmes d’être en « paix chez elles. » Mme Mufukare déclare : « Les femmes achètent des biens, parmi lesquels on trouve du matériel agricole et du bétail, elles ont repris les activités agricoles et travaillent avec les hommes pour subvenir aux besoins de leurs familles. »
Siduduzile Nyoni a adhéré à la coopérative en 2008. Mme Nyoni raconte : « [Lorsque] je suis devenue membre du centre, … je ne savais pas tresser. » La mère de trois enfants soutient que le simple geste de tresser des paniers lui a permis de se forger une bouée de sauvetage pour les périodes de crise. Elle a acheté une chèvre et possède un élevage de poulets, ainsi qu’un jardin potager florissant.
Mme Nyoni et trois autres femmes ont créé leur propre micro épargne. Elle gagne suffisamment d’argent pour prendre soin de sa famille, car son mari est au chômage.
Lisina Moyo a rejoint le LWC en 2012. Elle gagne maintenant 15 $US par mois avec son jardin potager. Elle paie les frais de scolarité de ses enfants et cotise à un club d’épargne qui lui permet de rester solvable dans les moments difficiles. Elle affirme que « chaque maison doit avoir son jardin. »
Mme Ngwenya a acheté une chèvre et construit une clôture autour de son jardin. Elle pointe le doigt vers une maison à moitié construite, non loin de l’endroit où elle est assise. Elle déclare : « Le tressage de panier a transformé ma vie, et ce, même à mon âge avancé. Cette année, les ventes ont ralenti, mais, Dieu voulant, ma maison devrait être terminée d’ici l’an prochain. J’ai déjà acheté les fenêtres et je vais l’enduire et la peinturer moi-même. »
Pour lire l’intégralité de l’article duquel provient cette histoire intitulée « Les femmes zimbabwéennes se tissent un bel avenir », cliquez sur : http://www.ipsnews.net/2015/06/zimbabwean-women-weave-their-own-beautiful-future/