Zimbabwe : Au milieu de coupures d’électricité, la conservation des aliments facilitée par des mamies (IPS)

| octobre 30, 2023

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Du fait des coupures d’électricité écrasantes, les réfrigérateurs sont silencieux. Alors donc, les mamies de Bulawayo, au Zimbabwe, recourent à leurs techniques de conservation traditionnelles et ingénieuses, qui consistent à faire rôtir et fumer la viande sur le feu pour éviter de jeter la nourriture. Cette situation survient alors qu’un nombre croissant de Zimbabwéens et de Zimbabwéennes souffre de la faim en raison de la baisse de leurs revenus et la hausse des prix. Le fumage de la viande sur le feu pour la conservation se pratique depuis des siècles, mais la crise énergétique au Zimbabwe a rappelé aux anciennes générations cette pratique à une période où les grandes entreprises telles que les boucheries doivent revoir leur fonctionnement. Grand-mère Tabeth Chisale déclare : « Vous ne pouvez pas vous permettre de regarder la viande pourrir en ces temps difficiles. »

Au milieu des coupures d’électricité paralysantes, les réfrigérateurs sont silencieux. Ainsi, les mamies de Bulawayo, au Zimbabwe, recourent à leurs techniques de conservation traditionnelles et ingénieuses, à savoir faire rôtir et fumer la viande sur le feu pour éviter de jeter la nourriture.

Cette situation survient alors qu’un nombre croissant de Zimbabwéens et de Zimbabwéennes souffrent de la faim en raison de la baisse de leurs revenus et la hausse des prix.

Pour la grand-mère de 79 ans Tabeth Chisale, son frigo est plein de nourriture et de produits périssables, tels que la viande de bœuf que lui ont apporté ses enfants, mais les pannes de courant incessantes la frustrent de plus en plus. Plus tôt cette année, ils ont manqué d’électricité pendant sept jours.

Elle déclare : « On nous informé que la cause n’était pas les coupures d’électricité régulières, mais le fait de certains voleurs qui avaient vandalisé le système d’alimentation électrique. » Les signalements de vols de câbles de cuivre et d’huile pour transformateur dans les stations de base électrique se multiplient.

Toutefois, au milieu d’un tel approvisionnement chaotique et irrégulier en énergie, des grands-mères telles que madame Chisale doivent trouver ou trouvent des moyens de tirer le meilleur d’une situation difficile. Sa pratique est un secret culinaire difficile à comprendre pour plusieurs, qui consiste premièrement à faire rôtir la viande, puis à la bouillir ensuite.

Elle explique : « Une fois que je soupçonne que la viande veut pourrir, je la fais rôtir sur le feu, en espérant par la suite que l’électricité sera rétablie à temps. Puis, je fais cuire la viande grillée. Vous ne pouvez pas vous permettre de regarder la viande pourrir en ces temps difficiles. »

Le fumage de la viande sur le feu pour la conserver se pratique depuis des siècles, mais la crise énergétique au Zimbabwe rappelle aux anciennes générations cette pratique à une période où les grandes entreprises telles que les boucheries doivent revoir leur fonctionnement.

Les scientifiques de l’alimentation se disent préoccupés par la consommation d’aliments de mauvaise qualité ou pourris, notant que cela inverse les petites avancées réalisées par le pays dans la lutte contre les carences nutritionnelles chez les enfants et les personnes âgées.

Dans un pays où des produits alimentaires périmés sont empilés sur les étagères des supermarchés, les pratiques de madame Chisale révèlent le désespoir des consommateurs et des consommatrices, selon les analystes.

Desmond Mugadza est le président du département des sciences agroalimentaires de la Midlands State University. À ses dires, la solution est simple : « Il faut éviter de surstocker de produits périssables. »

Il explique : « Les aliments doivent être exempts de risques biologiques afin de pouvoir être consommés sans danger par les consommateurs, car tous les produits alimentaires ont une durée de conservation. »

Cependant, le désespoir des consommateurs et des consommatrices comme madame Chisale les a poussés à chercher des moyens pour conserver leurs aliments sans l’aide de la science. Les adeptes de bonnes affaires stockent souvent les aliments et d’autres produits de base à cause de l’augmentation régulière des prix, ce qui pose des problèmes de conservation en l’absence d’électricité.

Toutefois, les méthodes de conservation des aliments dont madame Chisale dispose présentent un inconvénient : « La viande que j’essaie de conserver ne goûte pas comme il devrait, mais ça reste tout de même de la viande, » a-t-elle déclaré.

Les coupures d’électricité n’affectent pas seulement la chaîne de consommation, mais également la chaîne de production. L’élevage de volaille en basse-cour est une activité courante que les personnes sans emploi pratiquent.

Nelisiwe Mudimba explique comment les coupures d’électricité lui nuisent, et raconte qu’il lui est arrivé de jeter des dizaines de poulets pourris plusieurs fois. Elle ajoute : « Lorsque vous abattez vos volailles, vous priez pour pouvoir les vendre avant qu’elles pourrissent dans le frigo. »

Elle affirme avoir également essayer de fumer les poulets sur le feu, et en donner également à ses chiens, mais : « Je ne peux pas consommer tous ces poulets. À quoi cela sert-il alors de mener une telle activité? »

Ces préoccupations surgissent alors que des organismes dans le monde déplorent le gaspillage constant de nourriture pendant que des millions de personnes ont faim. Même si la FAO soutient que les pertes d’aliments dans les pays en développement surviennent après la récolte et pendant l’étape de transformation, dans les pays tels que le Zimbabwe, les coupures d’électricité ne font qu’aggraver la crise de la perte de nourriture.

Pour l’instant, madame Chisale et ses paires explorent toujours les vieilles méthodes pour relever les nouveaux défis et déploient leurs propres efforts locaux pour ne pas jeter la nourriture,

La présente nouvelle est inspirée d’un article écrit par Ignatius Banda pour Interpress News Service, intitulé « Amid Power Cuts in Zimbabwe, Food Preservation Made Easy by Grannies. » Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur :Amid Power Cuts in Zimbabwe, Food Preservation Made Easy by Grannies | Inter Press Service (ipsnews.net)