Zambie: Vivre avec le VIH – L’histoire de M. Banda (par Mutimba Mazwi, pour Agro Radio Hebdo en Zambie)

| décembre 12, 2011

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Collen Banda se considérait autrefois comme « une star parmi les jeunes hommes ». C’était avant qu’il ne contracte le VIH. Quand il se remémore cette époque, l’expression de son visage change et le ton de sa voix devient plus grave. Il dit: « Maintenant, on peut voir ce que cette maladie m’a fait. » M. Banda est quasiment grabataire.

Pour M. Banda, son statut HIV est une opportunité de discuter des pratiques sexuelles responsables avec sa communauté. Il croît qu’en racontant son histoire, il contribue à sauver les générations futures.

Mr. Banda est un homme d’âge moyen. Il a une fille et un garçon. Quand sa femme s’est rendue compte que sa santé se dégradait, elle l’a quitté, après cinq ans de mariage. M. Banda dit: « Je suppose qu’elle se souviendra de moi un jour, quand je ne serai plus là. » Ce sont maintenant les épouses de son père qui ont la responsabilité de s’occuper de ses soins.

Comme c’est le cas pour n’importe quel autre petit agriculteur du village zambien de Mutakwa, l’agriculture était son moyen de subsistance. Mais M. Banda n’est plus en mesure de s’assurer des revenus réguliers. Il dépend de sa famille. Pour joindre les deux bouts, sa mère vend des légumes verts venant du jardin de M. Banda, qui autrefois regorgeait de légumes.

M. Banda dit que bien que le VIH soit une maladie comme toute autre, il est encore attaché à un certain stigma. À cause de la stigmatisation, il lui est plus difficile de raconter son histoire, mais il persiste. Un flot constant d’amis et de parents viennent rendre visite à M. Banda. Il se fait un devoir de leur parler des dangers d’avoir des partenaires multiples et des rapports sexuels non protégés.

En parlant des préservatifs, il dit à ses amis: « Certains disent qu’on ne peut pas prendre de douche alors qu’on porte un imperméable, mais on ne peut pas appliquer cette philosophie aux actes sexuels. » Il leur dit clairement que s’ils prennent plus de partenaires sexuels, ils ont plus de chances de contracter le VIH.

La condition de M. Banda a donné à son père l’occasion de réfléchir. M. Banda père fait le commentaire que dans son temps, on n’entendait presque pas parler du VIH. Il dit: « Moi, je ne me privais pas de sexe par peur de mourir, comme c’est le cas pour cette génération. » M. Banda père a trois épouses, mais il fait la remarque que la polygamie n’est pas si commune de nos jours. Il croît que les jeunes gens l’ont remplacée par les relations extra-conjugales. Il commente: « Aujourd’hui, je vois des jeunes hommes et des jeunes femmes changer de partenaires comme on change de chemise. »

Pourtant, malgré les inquiétudes de son père, M. Banda est très désireux d’avoir un impact sur sa communauté. Il n’y a pas de groupes de soutien ou de counselling qui soient disponibles près de chez lui. Mais M. Banda continuera de raconter son histoire, même s’il n’a plus la force de frapper aux portes.