Zambie : Une éleveuse de bétail s’adapte au changement climatique en stockant du fourrage pour l’utiliser en saison sèche

| juillet 19, 2021

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Nouvelle en bref

Mainala Banda élève 14 bœufs dans un kraal (enclos) sur sa ferme, à Mwanamlangeni, dans le district de Chipata, à l’est de la Zambie. Cette productrice laitière doit stocker du fourrage pour pouvoir avoir de quoi nourrir ses bêtes en dépit de la pluviométrie capricieuse, des températures élevées, des sécheresses et des inondations qui peuvent détruire son pâturage. En saison pluvieuse, elle coupe des plantes comme Sesbania, le niébé, le Gliricidia, le tamarin sauvage, l’herbe de Guinée, le sorgho et le maïs. Elle les stocke pour nourrir ses animaux en saison sèche. Ses bêtes produisent moins de lait lorsqu’il fait trop chaud, et elles ont besoin de boire beaucoup. Grâce au fourrage, ses vaches peuvent être plus productives. Madame Banda s’assure également de garder ses animaux dans un kraal protégé par un ombrage d’arbres.

C’est une matinée chaude et ensoleillée, sans nuages. Vêtue d’un corsage rouge et d’un chitenje vert, une étoffe qui va de la taille à la cheville, Mainala Banda marche lentement vers une maison couverte d’un toit en paille où elle entrepose des aliments pour son bétail. Elle prélève rapidement de l’herbe mélangée avec différentes cultures séchées et dépose ça près de la porte d’un kraal où elle élève 14 vaches.

Puis, elle prend un vaporisateur et vaporise un mélange d’eau et de sel sur le fourrage. Madame Banda déclare : « Je dois vaporiser du sel sur ce fourrage pour que les bêtes le trouvent appétissant. Quand j’ouvre la porte, les vaches mangent avant de se rendre au barrage pour boire de l’eau et trouver plus de nourriture. »

Madame Banda est une productrice laitière veuve de 30 ans qui élève des vaches et des chèvres pour leur lait et leur viande. Elle vit à Mwanamlangeni, un village du district de Chipata, à l’est de la Zambie, où les pluies ont été capricieuses ces dernières années en raison du changement climatique.

Elle déclare : « Les pluies commencent parfois tard et s’arrêtent tôt ou commencent tôt et s’arrêtent tard. Nous sommes également aux prises avec des températures élevées, des sécheresses et des inondations. Ces effets du changement climatique compliquent l’élevage de bétail, car le fourrage et l’eau se raréfient. »

Madame Banda explique que, pour faire face à ce problème, elle stocke une quantité suffisante de fourrage pour nourrir son bétail en saison sèche. Elle déclare : « C’est très difficile actuellement d’élever des animaux laitiers, notamment lorsque l’éleveur n’applique pas les stratégies d’adaptation au changement climatique, tel que le stockage de fourrage. »

En saison sèche, elle coupe des plantes comme Sesbania, le niébé, le Gliricidia, le tamarin sauvage, l’herbe de Guinée, le sorgho et le maïs. Elle les stocke pour nourrir ses animaux en saison sèche.

Selon madame Banda, c’est vers 2014 qu’elle a commencé à sentir les effets du changement climatique sur son élevage de bétail. Elle explique : « Je me souviens que les choses allaient bien entre temps de 2008 à 2013 quand la pluviométrie était fiable et prévisible. Les pluies tombaient à temps et nous avions moins d’inondations et de sécheresses. »

Elle ajoute : « À cette époque, les animaux étaient en bonne santé et produisaient beaucoup de lait. Cela était dû au fait qu’il ne faisait pas trop chaud et qu’il y avait beaucoup d’eau et beaucoup d’aliments pour les bêtes, contrairement à maintenant. »

Madame Banda soutient que ses animaux laitiers produisent moins de lait lorsqu’il fait trop chaud et qu’ils ont besoin de beaucoup d’eau. Elle ajoute : « Maintenant, les inondations et les sécheresses détruisent les cultures et les plantes, et nous laissent très peu de nourriture pour nos bêtes. »

Elle affirme qu’avant qu’elle commence à couper des plantes pour faire du fourrage pour la saison sèche, sa production de lait avait considérablement baissé, passant de quatre litres par jour à deux litres.

Cependant, le fourrage qu’elle conserve maintenant lui a permis d’améliorer la production de lait. Madame Banda déclare : « Maintenant, grâce aux cultures séchées que je donne à mes animaux, une vache peut me donner trois litres de lait. »

Pour faire face à la hausse des températures, madame Banda a construit un enclos où le bétail profite de l’ombre des arbres de sorte qu’elles peuvent continuer à produire du lait malgré la forte chaleur.

Concernant l’eau, elle a accès à une retenue d’eau que le gouvernement a aménagée près de sa ferme et elle l’utilise comme source d’eau pour ses animaux.

Cheelo Mudenda est la vétérinaire de la région et elle aide madame Banda et d’autres éleveurs(euses) à s’adapter aux effets du changement climatique. Madame Mudenda explique que le changement climatique nuit effectivement aux petits producteurs(trices) laitiers.

Elle déclare : « Le changement climatique perturbe l’accès des animaux aux aliments à base de cultures ou de végétaux. Les animaux laitiers ont moins d’aliments et, par conséquent, la quantité et la qualité du lait s’en ressentent. »

Madame Mudenda ajoute : « Les producteurs laitiers peuvent s’adapter au changement climatique en appliquant des stratégies d’adaptation telles que la production de cultures fourragères pour leurs bêtes, ou la conservation de fourrage pour une utilisation en saison sèche. Les animaux laitiers doivent avoir des aliments de qualité et de l’eau pendant environ 80 % de la journée. Quand il fait chaud, ils boivent beaucoup et doivent se reposer dans des endroits frais pendant près d’une demi-journée. »

Madame Banda affirme que comme elle stocke du fourrage pour nourrir ses bêtes en saison sèche, et comme elle a un kraal ombragé par des arbres, elle peut continuer à dépendre de la vente du lait pour payer les frais de scolarité de ses enfants et subvenir à d’autres besoins de la famille.

Elle explique : « Autrefois, j’avais de la difficulté à trouver de la nourriture et de l’eau pour mes animaux. Mais depuis que j’ai appris comment récolter et entreposer du fourrage auprès de l’agent de vulgarisation vétérinaire, j’ai maintenant assez d’aliments pour mon bétail et je peux subvenir aux besoins de ma famille grâce à l’élevage de bétail. »

Cette nouvelle a été produite grâce à une subvention de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH (GIZ) qui met en œuvre le programme des Centres d’innovations vertes.