Zambie : Une agricultrice augmente son revenu en transformant du tournesol en huile

| juillet 19, 2021

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Nouvelle en bref

Naomi Kamuwikeni a deux hectares où elle cultive du maïs, des arachides, du soja et du tournesol. Pour avoir plus de revenus, elle transforme ses graines de tournesol en huile. Elle n’a pas de presse à huile, mais en loue chez un meunier au marché de Gondar. Madame Kamuwikeni extrait l’huile avec la presse, puis la purifie en y ajoutant de l’eau et la fait bouillir. Après avoir filtré l’huile, elle le met en bouteille. Parfois, madame Kamuwikeni vend un sac de tournesol de 25 kilogrammes à 150 kwacha zambiens (6,60 $ US). D’autres fois, elle transforme ce sac en 10 litres d’huile de cuisson qu’elle vend à 430 kwacha (19 $ US).

Il est 7 h du matin et Naomi Kamuwikeni se rend rapidement à pied chez le meunier au marché de Gonda. Elle y transporte du tournesol pour le transformer en huile. Après avoir extrait l’huile de cuisson, elle peut le vendre et obtenir plus d’argent de sa récolte.

Madame Kamuwikeni déclare : « Je choisis de vendre du tournesol transformé, car je réalise plus de profits après avoir apporté une valeur ajoutée à mes produits agricoles. Cela fait plusieurs années que je cultive du tournesol, mais mes profits ont augmenté quand j’ai commencé à augmenter sa valeur. »

Madame Kamuwikeni vit dans le bloc agricole de production de tabac de Chiyewe, dans le district de Kasenengwa, dans la province de l’Est de la Zambie. Elle possède une terre de deux hectares sur laquelle elle cultive du maïs, des arachides, du soja et du tournesol, mais elle accroît seulement la valeur de ses tournesols.

Elle a entendu parler de la valeur ajoutée sur Breeze FM. Madame Kamuwikeni explique : « J’ai entendu à la radio que les agriculteurs pouvaient gagner plus d’argent s’ils ajoutaient de la valeur à leurs produits agricoles. Une des cultures mentionnées était le tournesol. C’est à ce moment que j’ai commencé à transformer le tournesol en huile de cuisson. » Elle a cessé de vendre les graines de tournesol il y a deux ans, car elle voulait gagner plus d’argent.

Pour transformer le tournesol en huile de cuisson, les agriculteurs(trices) utilisent une machine à écraser appelée presse. Comme madame Kamuwikeni n’en possède pas, elle utilise les presses d’autres personnes et paie des frais de transformation.

Elle déclare : « Après avoir extrait l’huile avec la presse, l’huile n’est pas assez propre pour être vendue directement à la communauté. » Elle la purifie en mélangeant chaque cinq litres d’huile avec un litre d’eau. Elle fait bouillir le mélange et le laisse refroidir. Après que le mélange a refroidi, elle filtre l’huile de cuisson propre et le vend dans de petites bouteilles.

La majorité des agriculteurs(trices) préfèrent vendre leur tournesol sous forme de semences et de graines plutôt que de le transformer, car ils/elles tirent immédiatement un revenu de la vente. Mais, maintenant que madame Kamuwikeni accroît la valeur de sa récolte de tournesol, elle gagne le double de l’argent qu’elle avait l’habitude d’avoir. Un sac de tournesol de 25 kilogrammes coûte 150 kwacha zambiens (environ 6,60 $ US). Le même sac peut être transformé en dix litres d’huile de cuisson que madame Kamuwikeni peut vendre à 430 kwacha zambiens (environ 19 $ US). Elle vend l’huile dans des bouteilles de 750 millilitres à 28 kwacha zambiens (environ 1,25 $ US).

Elle paie 0,50 kwacha zambien (environ 0,02 $ US) par kilogramme à un meunier qui possède une presse. Le meunier facture 1,50 kwacha par kilogramme si l’agriculteur(trice) prend le tourteau de tournesol et un kwacha sans tourteau. En moyenne, le meunier gagne environ 10 000 kwacha (440 $ US) par mois en louant la presse.

L’autre avantage, c’est qu’elle peut recueillir un produit dérivé appelé tourteau de tournesol qu’elle vend à des marchand(e)s de tourteau de tournesol à 1,20 kwacha zambien (environ 0,05 $ US) le kilogramme. Chaque sac de 25 kilogrammes de tournesol procure 10 kilogrammes de tourteau à madame Kamuwikeni.

Sur un hectare, madame Kamuwikeni produit environ 1000 kilogrammes de tournesol. Quand elle le vendait sous forme de graines, elle avait l’habitude de gagner 6 600 kwacha zambiens (290 $ US). Mais, maintenant, grâce à l’ajout de valeur, elle gagne 17 680 kwacha zambiens (780 $ US).

Bulala Soki est agent de vulgarisation agricole au camp agricole de Kalichero. À ses dires, l’ajout de valeur par la transformation du tournesol en huile peut permettre aux agriculteurs(trices) d’exploitations familiales d’avoir plus de revenus.

Monsieur Soko explique : « Le tournesol est une culture qui peut améliorer les niveaux de revenus des agriculteurs(trices) s’ils/elles ajoutent de la valeur à leurs produits agricoles. L’huile de tournesol offre plus d’avantages comparativement à la vente de semences de tournesol. Le tournesol est une bonne culture, car les producteurs(trices) peuvent également vendre le tourteau, produit dérivé du tournesol. »

Madame Kamuwikeni a l’intention d’acheter une presse à huile et de connecter sa ferme au réseau électrique afin de pouvoir commencer à faire elle-même l’huile. Elle explique : « Je crois que cela va augmenter également mon revenu de tournesol. Je pense également commencer à extraire l’huile d’arachide et à faire du beurre d’arachide étant donné que je cultive également des arachides. »

Cette nouvelle a été produite grâce à une subvention de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH (GIZ) qui met en œuvre le programme des Centres d’innovations vertes.

Photo : Christina Msafari dans son champ de tournesols à l’emplacement de Rudewa Mbuyuni, près de Morogoro, en Tanzanie, le 27 mai 2014.