Nelly Bassily | mars 7, 2011
L’économie, en plein essor dans le nord-ouest de la Zambie, aide de plus en plus de femmes rurales à pratiquer l’agriculture et l’élevage de petit bétail. Les femmes savent qu’elles peuvent vendre leurs produits aux automobilistes et aux mineurs sur l’autoroute très fréquentée de Solwezi-Mwinilunga. L’une des plus grandes mines de cuivre d’Afrique se trouve le long de cette autoroute, près de Lumwana.
Un groupe de femmes a formé le Kyawama Rural Women’s Club, il y a à peine un an. Elles vivent toutes à quelques kilomètres de l’autoroute. Les membres du Club sont de petites agricultrices qui ont des cultures dans leur cour arrière. Elles vendent leurs produits le long de la route. Les femmes ont formé ce club afin d’acquérir et échanger des connaissances sur des questions de droits fonciers, de droits à l’agriculture, d’égalité des genres, et sur de nombreuses autres questions qui les touchent.
Bien qu’encore à ses débuts, ce club de 15 membres a réussi à sensibiliser les femmes dans les villages voisins sur les droits fonciers et l’agriculture. Emelda Kaumba est la fondatrice du club. Elle dit que, cette année, la Journée internationale de la femme va motiver le groupe à aider les femmes afin de les conscientiser sur leurs droits, et de les sensibiliser sur la sécurité alimentaire familiale.
Lorsqu’on lui a demandé ce que la Journée internationale de la femme signifie pour les femmes du groupe, Mme Kaumba a dit: « Par le passé, nous n’étions pas intéressées à apprendre comment les journées spéciales comme la Journée internationale de la femme pourraient contribuer à aider nos organisations. Maintenant, pour des raisons de travail solidaire en tant que communauté, nous voulons commémorer cette journée par l’identification de partenaires potentiels qui peuvent nous aider à renforcer notre groupe. »
Le Club des femmes de Kyawama veut faire du réseautage avec des ONG pro-agriculture. Le club veut apprendre des compétences de base en agriculture et en vente. Elles veulent aussi des conseils sur les procédures qui permettraient de transformer leur groupe en petite coopérative. Selon Mme Kaumba, « Comme les femmes rurales, nous sommes également isolées en raison de la distance qui nous sépare des centres de la province où la plupart des femmes de l’organisation se trouvent. Nous espérons que certaines organisations non-gouvernementales de femmes nous identifieront en tant que partenaires potentielles. » Le Club participera aux célébrations qui auront lieu à Solwezi, une grande ville située à proximité. Elles profiteront de cette occasion pour établir des partenariats et obtenir du soutien.
Les organisations non gouvernementales dirigées par des femmes se sont multipliées, en Zambie. Mais elles sont basées dans les zones urbaines. Il y a un certain mécontentement des femmes des zones rurales qui sont coupées non seulement du réseau des ONG, mais aussi des médias de masse.
Mme Kaumba explique pourquoi les femmes rurales ont besoin de soutien: « La vente sur le bord de la route est un jeu de hasard. La plupart du temps, beaucoup de mes collègues ici présentes, qui vendent leur production près de l’autoroute, ne peuvent pas faire une seule vente en deux jours. Lorsqu’on nous interroge sur nos espoirs pour la Journée internationale de la femme, nous répondons que nous espérons pouvoir réfléchir à des méthodes pour assurer ce que nous soyons tous gagnants dans le cadre de ce marché de transit. Je vends un ananas 10 fois moins [cher que] le prix qu’il coûterait, parce que la plupart d’entre nous manquons d’information sur la recherche de nouveaux marchés. J’espère que ce sujet sera abordé pendant la journée internationale de la femme. »
Mme Kaumba dit: « La journée internationale de la femme ne doit pas seulement être pour les habitants de la ville; nous aussi, nous avons besoin d’être impliquées au même niveau que les femmes [urbaines] parce que nous partageons une lutte commune. »