Zambie : Des agriculteurs adoptent la culture du soja à cause des meilleurs prix et du faible coût des intrants

| février 21, 2022

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Nouvelle en bref

Madame Ziwa est une petite agricultrice qui vit à Feni, un village situé à environ 30 kilomètres de la ville de Chipata, dans la province de l’Est de la Zambie. Elle cultive du soja pour avoir un revenu pour sa famille et du maïs pour leur consommation uniquement. L’an dernier, madame Ziwa a planté 50 sacs de semences de soja pesant chacun 25 kilogrammes. Elle a récolté 172 sacs de soja de 70 kilogrammes chacun et a gagné 168 560 kwacha zambiens (9 124 $ US). Fredrick Mwanza est le coordonnateur agricole du district de Chipangali. À ses dires, bien que plusieurs agriculteur.trice.s zambiens gagnent leur vie grâce à la culture du soja, il leur est préférable de ne pas abandonner complètement le maïs parce que cela pourrait causer des pénuries alimentaires aussi bien dans les ménages qu’à l’échelle nationale. Monsieur Mwanza soutient qu’il s’attend à une baisse du prix du soja durant la saison de commercialisation de 2022 en raison de la surproduction, étant donné que beaucoup d’agriculteur.trice.s cultivent cette denrée. Pour sa part, madame Ziwa affirme que la production soja lui a permis de construire une maison en toit métallique, d’ouvrir un magasin de produits agricoles et d’aider ses enfants à aller à l’école.

Le ciel est partiellement nuageux, la brise fraîche du matin souffle légèrement, et il n’y a aucun signe d’une pluie imminente. Tomaidah Ziwa se rend à pied dans son champ de maïs, le visage souriant. La mère de quatre enfants, âgée de 52 ans, inspecte et désherbe autour de ses plants de maïs vert foncé qui lui arrivent au genou. Ils ont l’air en bonne santé et robustes et madame Ziwa espère récolter plus cette année.

Elle prend un petit sachet de graines de soja et une petite houe et se rend se l’autre côté de champ où elle commence à semer le soja. Elle déclare : « En cette saison agricole 2021/2022, j’ai cultivé du soja sur quatre hectares de terre. »

Elle ajoute : « Je cultive plus de soja que de maïs, car cette culture n’exige pas trop de travail. Le coût de production est faible par rapport à d’autres cultures comme le maïs. De plus, cette denrée se vend sur le marché à un bon prix, qui je crois n’est pas près de baisser de sitôt. »

Madame Ziwa est une petite agricultrice qui vit à Feni, un petit village situé à environ 30 kilomètres de la ville de Chipata, dans la province de l’Est de la Zambie. Elle cultive du soja pour sa famille et du maïs pour leur consommation personnelle.

Madame Ziwa a décidé de cultiver des denrées comme le soja qui n’exigent pas beaucoup d’intrants afin de maximiser ses bénéfices, car elle considère l’agriculture comme une activité commerciale.

Elle déclare : « Imaginez, un sac d’engrais de maïs coûte à peu près 800 kwacha zambiens (43 $ US). Sur chaque hectare, je dois utiliser quatre sacs d’engrais, ce qui est trop coûteux, vu que je dois également payer la main-d’œuvre. Par conséquent, je choisis de cultiver du soja sur une vaste terre parce que le coût de production est bien moindre que celui du maïs. »

L’an dernier, madame Ziwa a cultivé 50 sacs de soja de 25 kilogrammes chacun et j’ai récolté 172 sacs de soja pesant chacun 70 kilogrammes. Elle déclare : « Le soja m’a rapporté 168 560 kwacha zambiens (9 124 $ US) la saison dernière. J’ai vendu le kilogramme à 14 kwacha (0,76 $ US). »

Isaac Soko est un petit agriculteur du district de Petauke, dans la province de l’Est, à environ 140 kilomètres de la ville de Chipata. Il s’est tourné vers la culture du soja, car celle-ci est rentable et le coût des intrants et de production est faible.

Il déclare : « Pendant la saison de 2021, j’ai récolté 80 sacs de soja pesant 50 kilogrammes chacun. J’ai gagné assez d’argent pour résoudre mes problèmes familiaux. »

Monsieur Soko affirme que le soja est plus facile à cultiver, car, en tant que légumineuse fixatrice d’azote, il n’a pas besoin d’engrais chimique ou biologique. Il ajoute : « Les ravageurs ne nuisent pas facilement à cette culture et il bénéficie d’un bon marché stable en avril et en mai chaque année. »

Selon monsieur Soko, il n’y a presque aucune chance que les prix du soja baissent durant la saison de vente en 2022 en raison de la demande forte pour celui-ci en Zambie. Les client.e.s achètent le soja pour préparer des saucisses et des repas nutritifs pour leurs familles, mais également pour nourrir le bétail, faire de l’huile de cuisson et beaucoup d’autres produits.

Christopher Phiri est un cultivateur de soja qui vit dans le village de Chilembwe, dans le district de Petauke. À ses dires, la culture de soja rapporte de plus en plus à de nombreux agriculteur.trice.s de sa région.

Monsieur Phiri explique : « Je cultive du maïs, des arachides et du tournesol, mais j’ai un penchant pour le soja qui est immédiatement commercialisable à de meilleurs prix. Cependant, la difficulté c’est que le coût des semences du soja augmente petit à petit. La saison dernière, j’ai acheté des sacs de semences de 25 kilogrammes à 800 kwacha zambien (43 $ US) chacun. »

Frederick Mwanza est le coordonnateur agricole du district de Chipangali. Il raconte que, même si beaucoup d’agriculteur.trice.s zambiens gagnent leur vie grâce à la culture du soja, il sera sage qu’ils/elles n’abandonnent pas totalement le maïs parce que cela pourrait entraîner des pénuries de nourriture dans les familles et tout le pays.

Monsieur Mwanza explique : « Tout comme les agriculteurs ont besoin d’argent, ils devraient également cultiver le maïs, car c’est l’aliment de base. Cela leur permettra de jouir d’une certaine sécurité alimentaire. »

Contrairement aux attentes de plusieurs producteur.trice.s de soja, monsieur Mwanza entrevoit une augmentation du prix du soja durant la saison de vente de 2022 en raison de la surproduction, car de nombreux agriculteur.trice.s cultivent cette denrée.

Il ajoute : « La demande et l’offre peuvent avoir une incidence. Mais on ne peut pas vraiment blâmer les agriculteurs pour la surproduction parce que les prix des autres denrées comme le maïs ont baissé, alors que ceux du soja ont augmenté. »

Pour sa part, madame Ziwa affirme que la culture du soja lui a permis de construire une maison en toit métallique, d’ouvrir un magasin de produits agricoles et d’aider ses enfants à aller l’école. Elle déclare : « Je suis financièrement autonome. Cela montre que le soja peut aider les femmes célibataires, qu’elles soient veuves ou divorcées, à survivre grâce à l’agriculture. »

Cette nouvelle a été produite grâce à une subvention de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH (GIZ) qui met en œuvre le programme des Centres d’innovations vertes.

Photo : Tomaidah Ziwa montre ses champs de soja. Crédit : Raphael Banda.