Togo : Une productrice de manioc développe son activité malgré son handicap

| novembre 8, 2021

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Un samedi de juillet, dans la région côtière du Togo, le soleil brille sur la préfecture de Vo. Assemblés sous un arbre, une dizaine de femmes, d’hommes et d’enfants pèlent du manioc, un tubercule très prisé au Togo. Le samedi n’est pas un jour de repos pour madame Djimessa. C’est une agricultrice d’Amegran, une localité située à environ 60 kilomètres de Lomé, la capitale du Togo. À l’instar de plusieurs autres villages du pays, Amegran et les villages environnants vivent de l’agriculture. Les femmes sont un pilier des activités agricoles. Madame Djimessa fait partie d’une association de personnes vivant avec un handicap visuel, dénommée « Amenuveve » (qui signifie « grâce » en langue éwé, une des langues nationales du Togo.) Elle est aveugle, ce qui influe beaucoup sur ses activités agricoles. Mais, malgré son handicap visuel, madame Djimessa est une agricultrice dynamique qui cultive de maïs, du haricot, du manioc et qui produit l’huile rouge de palme.

En ce samedi du mois de juillet dans la région côtière du Togo, les rayons de soleil arrosent la préfecture de Vo. Rassemblés sous un arbre, une dizaine de femmes, d’hommes et d’enfants pèlent du manioc, un tubercule très prisé au Togo. La farine de manioc est un élément important de la cuisine togolaise, surtout dans cette région côtière du pays.

Le samedi n’est pas un jour de repos pour madame Djimessa, une agricultrice de la localité d’Amegran située à une soixantaine de kilomètres de la capitale togolaise, Lomé. Comme dans la grande majorité des villages, Amegran et ses villages environnants vivent essentiellement de l’agriculture. Les femmes constituent une pièce maîtresse de la mise en œuvre des activités agricoles.

Madame Djimessa fait partie d’une association de personnes vivant avec des handicaps visuels, dénommée « Amenuveve » (Grâce en langue Ewe, une des langues nationales du Togo). Récemment, cette association a aidé les agriculteurs(trices) à initier ou développer une activité génératrice de revenus, avec le soutien d’INADES-Formation, une organisation de recherche.

Malgré son handicap visuel, madame Djimessa est une agricultrice active. Elle cultive du maïs, du haricot et du manioc, et elle produit aussi l’huile rouge de palme. Mais sa cécité a un impact considérable sur ses activités agricoles. Elle déclare : « Moi-même je ne peux ni semer ni récolter. Je dois payer d’autres personnes pour le faire. » Généralement, il est très difficile de trouver les gens pour le travail agricole dans la région. Cette situation occasionne des pertes de produits agricoles.

Les cultures vivrières n’ont plus de secrets pour madame Djimessa. Ils utiliseront le manioc pour beaucoup de choses. Elle explique : « Les déchets vont servir à nourrir les animaux, à savoir les moutons. Ensuite, nous allons faire moudre le reste au moulin. Cela servira à fabriquer du gari (farine de manioc torréfié) et d’autres produits de consommation. »

Madame Djimessa est une fidèle auditrice de plusieurs radios de la région, notamment les stations de radios la Voix de Vo, Atlantic FM, Citadelle et Bridge FM, des stations partenaires de Radios Rurales Internationales. Elle affirme qu’elle suit, de manière régulière, les émissions radiophoniques agricoles parce qu’elles lui permettent « d’avoir des conseils utiles concernant les semences à utiliser, les méthodes de sarclage et les techniques de lutte contre les mauvaises herbes. » Grâce aux conseils des technicien(ne)s qui interviennent dans les émissions radiophoniques agricoles, madame Akouvi a entrepris la culture du manioc. Elle est très satisfaite de cette décision parce que la production est au rendez-vous et il existe plusieurs marchés de la région pour vendre les dérivés du manioc.

Madame Djimessa explique qu’après avoir pelé le manioc, il est apporté au moulin. Elle poursuit : « Ensuite, nous le préparons pour la vente. Nos clients viennent ici pour l’acheter. Plusieurs produisent du gari (farine de manioc torréfié) avec le manioc acheté. »

Selon le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural, le manioc est la plante à racines la plus cultivée au Togo, où 52 % d’agriculteurs(trices) qui le produisent. Il est essentiellement cultivé dans les régions Maritime, des Plateaux, centrale et Kara.

Le manioc peut être utilisé de plusieurs manières. En dehors de la consommation humaine et de l’alimentation des animaux, le ministère de l’Agriculture indique que le manioc est largement utilisé pour des applications industrielles comme la production d’amidon, de glucose et d’alcool et dans la fabrication des biocarburants et de pesticides.

Madame Djimessa évoque des difficultés liées au manioc. Il s’agit de problèmes logistiques liés à la transformation du manioc, notamment la disponibilité de moulins adaptés. De plus, elle souhaite avoir plus de moyens financiers et des conseils techniques pour augmenter sa production et améliorer ses pratiques agricoles.

Cette nouvelle a été produite grâce à une subvention de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH (GIZ) qui met en œuvre le programme des Centres d’innovations vertes.

Photo : Un agriculteur tient ses feuilles de manioc dans le village de Makiba, en Tanzanie, en 2015. Crédit : Beth White.