Togo : La transformation des noix de cajou crée de la valeur ajoutée

| novembre 22, 2021

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Nouvelle en bref

C’est mercredi après-midi et le personnel de Cajou Espoir, à Blitta, au Togo, vêtu de blouses bleues, de chapeaux jaunes et de cachez-nez, est courbé, les mains devenues huileuses à mesure qu’il décortique les noix de cajou. Hyppolyte Kolany est le directeur de Cajou Espoir. Selon lui, il est important pour l’entreprise d’apporter sa contribution à la communauté. Bien qu’environ 97 % des noix de cajou produites au Togo soient exportés en Europe, les sociétés comme la sienne conservent une partie de la valeur dans le pays et recrutent des femmes qu’elles aident à devenir financièrement autonomes. Mais Cajou Espoir n’est pas la seule entreprise locale à transformer la noix de cajou togolaise. Kossi Kakpo est un jeune entrepreneur dont la société, Agro-Focus, transforme en jus le fruit de l’anacardier, appelé pomme cajou. Pour soutenir les efforts des jeunes entrepreneur.euse.s comme monsieur Kakpo, le gouvernement togolais et différentes ONG offrent des formations et des prêts. Les entrepreneur.euse.s agricoles peinent à obtenir les prêts ordinaires. Les banques sont prudentes à cause des risques que le secteur agricole encourt, notamment les pertes occasionnées par la sécheresse et d’autres conditions météorologiques imprévisibles. Cependant, malgré ces risques, la transformation locale des noix de cajou est un moyen prometteur pour les femmes, les entrepreneur.euse.s et les investisseurs d’augmenter leurs revenus.

C’est mercredi après-midi, et le personnel de Cajou Espoir, vêtu de blouses bleues, de bonnets jaunes et de cache-nez. Ils/elles sont courbés et leurs mains deviennent huileuses à force de décortiquer des noix de cajou. La grande usine de transformation est située à l’entrée de la ville de Blitta, une localité située à plus de 260 kilomètres au nord de Lomé, la capitale du Togo.

Environ 75 % de la masse salariale de l’entreprise est composée de femmes, dont Mèba Badaro qui y travaille depuis cinq ans.

Elle déclare : « Mon travail au sein de Cajou Espoir consiste essentiellement à décortiquer les noix. Je décortique en moyenne 90 kilogrammes par jour. »

La direction affirme que la décision d’embaucher autant de femmes était un choix délibéré pour aider les femmes locales à devenir financièrement autonomes. Les responsables pensent que lorsqu’une femme a une source de revenus, la famille est mieux prise en charge.

Hyppolyte Kolany est le directeur de Cajou Espoir. Pour lui, il est important que l’entreprise apporte sa contribution à la communauté de plusieurs manières. Bien qu’environ 97 % des noix de cajou du Togo soient exportées vers l’Europe, les sociétés comme la sienne conservent une partie de leur valeur au pays.

Il explique : « Nous transformons la noix de cajou au lieu de l’exporter pour créer une valeur ajoutée. Cette valeur reste dans le pays sous forme de salaire pour nos employés. »

Pour les femmes qui travaillent là-bas, ces salaires ont un impact important sur leur vie, et celle de leurs familles.

Madame Bada déclare : « Grâce à Cajou Espoir, j’ai construit ma maison, je l’ai électrifiée et j’ai l’eau courante. Je subviens aux besoins de mes deux enfants dont j’ai l’entière charge. »

La transformation de la noix de cajou commence par le calibrage afin de classer les noix en fonction de leur taille.

Ensuite, les noix sont chauffées dans un four. Cela fragilise les coques de sorte qu’après le décorticage les amandes demeurent entières. Cela permet de conserver la valeur de l’amande. Après les avoir fait chauffer, les noix passent au décorticage. C’est l’étape qui emploie la plus grande partie de la main-d’œuvre de l’usine. Avec de petites machines et à la main, les coques sont enlevées, et les amandes sont transportées ensuite vers un four pour le séchage.

La dernière étape, c’est l’atelier de contrôle pour retirer les noix de mauvaise qualité et les restes de coques, puis les noix sont emballées pour l’exportation. La majeure partie est destinée à l’Europe.

Cajou Espoir n’est pas la seule entreprise locale à transformer la noix de cajou du Togo. Monsieur Kossi Kakpo est un jeune entrepreneur, dont la société Agro Focus, transforme en jus le fruit de l’anacardier, appelé pomme cajou.

Il explique : « Les fruits ne sont disponibles que quatre mois de l’année à savoir janvier, février, mars et avril. Ce sont des fruits qui pourrissent très vite une fois mûrs. Il faut vite les convoyer à l’usine et les transformer en quantité suffisante pour créer de la valeur ajoutée et avoir un stock pour toute l’année. »

La bouteille de jus est vendue localement à 400 FCFA (0,70 $ US).

Pour soutenir les efforts de ces jeunes entrepreneur.euse.s comme monsieur Kakpo, l’État du Togo et différentes ONG offrent une formation en marketing et communication, en bonne pratique d’hygiène et de fabrication et en gestion de clientèle.

Monsieur Kakpo a suivi cette formation et un soutien pour la certification de ses produits pour la consommation locale et l’exportation par l’entremise de l’Institut technique de recherche agronomique.

Outre la formation et la certification, le gouvernement du Togo aide les entrepreneur.euse.s comme monsieur Kakpo à obtenir des prêts par le biais d’un système de partage des risques dénommé Mécanisme incitatif de financement agricole. Dans le cadre de ce système, l’État se porte garant de rembourser la banque qui prête si un.e entrepreneur.euse ne peut pas le faire. Les entrepreneur.euse.s agricoles ont de la difficulté à contracter les prêts traditionnels. Les banques sont prudentes à cause des risques qu’encoure le secteur agricole, notamment les pertes causées par la sécheresse et d’autres conditions climatiques imprévisibles.

Malgré ces risques, la transformation locale des noix de cajou est un moyen prometteur pour les femmes, les entrepreneur.euse.s et les personnes qui investissent d’augmenter leurs revenus.

Madame Badaro est du même avis : « Tout ce que j’ai réalisé aujourd’hui, c’est grâce au revenu de Cajou Espoir. »

Cette nouvelle a été produite grâce à une subvention de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmhH (GIZ) qui met en œuvre le projet Centres d’innovations vertes.

Photo : Un ouvrier décortique des noix de cajou à Cajou Espoir. Crédit : Magnim Karouwe.