Tanzanie : Un mécanisme de gestion des denrées en Afrique de l’Est pour empêcher les aliments de pourrir (Trust)

| juin 13, 2016

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L’an dernier, Jumanne Masele a constitué une énorme réserve de maïs. Son champ situé dans le village de Mbumi, dans le district de Kilosa, à l’est de la Tanzanie lui avait rapporté une récolte exceptionnelle, et il avait eu suffisamment de maïs pour nourrir sa famille et rembourser une partie de ses dettes. Du moins, c’est ce qu’il croyait.

Très peu de temps après avoir entreposé le grain dans un grenier traditionnel, M. Masele s’est rendu compte qu’un champignon avait attaqué le grain. L’humidité du sol s’était infiltrée par le bas de son espace d’entreposage.

Il affirme : « Je ne disposais d’aucun moyen pour protéger mon grain. Ç’a été une perte totale. »

M. Masele a perdu une majeure partie de ses récoltes, exposant ainsi sa famille à un risque de pénurie alimentaire.

Il ajoute : « Je ne sais toujours pas comment conserver mes récoltes. Les méthodes traditionnelles ne sont plus efficaces, car le grain pourrit facilement lorsque surviennent subitement des pluies diluviennes. »

De nombreux agriculteurs ont de la difficulté à conserver leurs récoltes assez longtemps pour pouvoir les consommer jusqu’à la prochaine récolte, ou suffisamment longtemps pour aller les vendre au marché. Le gouvernement tanzanien évalue à 40 % les pertes de céréales causées par les mauvaises conditions d’entreposage et les conditions météorologiques exceptionnelles.

Toutefois, des actions sont menées pour juguler ces pertes. Depuis 2013, la société américaine Development Alternatives, Inc. aident les agriculteurs d’exploitations familiales de neuf pays africains à commercialiser les denrées de base entre eux.

En outre, un programme dénommé FoodTrade East and Southern Africa permettra aux agriculteurs tanzaniens et ougandais d’avoir accès aux marchés régionaux.

Ces projets permettront aux agriculteurs tanzaniens et ougandais, qui se retrouvent généralement avec des denrées de base en trop, de gagner un bon revenu. Pendant ce temps, des pays comme le Kenya, qui sont souvent confrontés à des pénuries alimentaires, pourront se procurer des aliments de première nécessité.

L’Union douanière de la Communauté est-africaine a modifié ses politiques en matière de commerce de céréales en 2012 pour faciliter ce type de commerce régional. Dans le passé, le Kenya dépensait peu pour importer des aliments de première nécessité hors d’Afrique.

Les experts locaux espèrent que ces mesures permettront de juguler les pertes après récolte tout en augmentant la quantité de céréales destinées à la vente en dehors des moments de pleine récolte.

Edith Kija est consultante et agente de vulgarisation agricole. Elle déclare : « [Cela] aidera les agriculteurs pauvres et démunis d’investir dans de meilleures installations d’entreposage pour leurs récoltes. »

Lucy Mtemvu est voisine à M. Masele à Mbumi. Elle entrepose son maïs, son riz et son haricot après les récoltes lorsque les prix sont bas, et attend que ces derniers augmentent. Toutefois, l’an dernier, elle a perdu une grande partie des récoltes qu’elle avait entreposées, et l’année d’avant, des rongeurs avaient envahi ses magasins.

Mme Mtemvu soutient que les agriculteurs de sa région ont de la difficulté à transporter leurs produits au marché. Les meuniers qui avaient auparavant l’habitude d’acheter leurs grains viennent désormais rarement sur leurs exploitations agricoles en raison du mauvais état des routes détruites par les pluies.

Dans le passé, un sac de riz de 90 kilogrammes se vendait à 140 000 shillings tanzaniens [64 $US]. Mais, actuellement, Mme Mtemvu déclare : « On peut à peine gagner 90 000 shillings [42 $US], et ce, si on a assez de chance d’en vendre. »

Tout comme d’autres agriculteurs de la région, elle espère bénéficier de quelques-uns des projets commerciaux en cours en Afrique de l’Est.

Pour lire l’intégralité de l’article duquel provient cette histoire intitulée « Un mécanisme de gestion des denrées en Afrique de l’Est est pour empêcher les aliments de pourrir, et renforcer les échanges commerciaux », cliquez sur : http://news.trust.org/item/20160602120305-kkkxu/?source=hpDontmiss