Tanzanie: Un agriculteur attribue le succès de sa ferme à la culture intercalaire (par Alex Butler, pour Agro Radio Hebdo en Tanzanie)

| juin 25, 2012

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Elisa Pallangyo un agriculteur vivant dans le village de Maweni, 30 kilomètres à l’extérieur d’Arusha, en Tanzanie. Il vit dans une petite ferme mais s’arrange pour produire de grandes quantités de maïs, de haricots et de légumes. M. Pallangyo attribue ses bons rendements au fait qu’il pratique la culture intercalaire combinant son maïs avec des pois cajan ou des haricots. Il est très reconnaissant pour le succès de sa ferme parce que cela lui a permis de garder ses enfants à l’école. Il dit : « J’ai trois filles et quatre garçons, et tous sont à l’école secondaire. »

Cette année, M. Pallangyo cultive du maïs avec des pois cajan. L’année prochaine, il plantera des haricots dans son champ de maïs. Il trouve que la culture intercalaire du maïs et des haricots améliore le rendement de ces deux cultures. Les pois et les haricots prennent l’azote de l’air et le transfèrent dans le sol, par l’intermédiaire de leurs racines. L’azote supplémentaire dans le sol nourrit le maïs. Le sol retient l’humidité car il y a moins de compétition entre les systèmes radiculaires. Il a appris cette technique auprès du Salien Agricultural Research Institute.

D’après l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation, les légumineuses comme les pois cajan aident le maïs à mieux pousser car elles « ont des racines capables de rendre l’azote du sol disponible pour les autres plantes ». Quand elles sont cultivées en combinaison avec le maïs, qui requiert beaucoup d’azote, le maïs en « bénéficie grandement ».

Le succès de cette méthode se voit dans le champ. Le maïs planté avec des pois cajan pousse bien plus haut que le maïs planté tout seul. M. Pallangyo récoltera bientôt son maïs, et laissera les pois cajan pousser plus haut et produire un bon rendement.

M. Pallangyo fait de la culture intercalaire avec du maïs depuis environ dix ans, et il dit que cela lui a permis d’agrandir sa maison. Un an après qu’il a commencé à utiliser cette méthode et à vendre ses récoltes sur le marché, M. Pallangyo a pu acheter du ciment et débuter la construction de sa maison. Il a passé des années à bâtir sa ferme. Maintenant, il a des chèvres et une serre de toile pour faire pousser des tomates, des concombres et des citrouilles.

M. Pallangyo dit qu’il y a un vaste marché pour les pois cajan et que ceux-ci génèrent des revenus intéressants. M. Pallangyo fait pousser toutes ses cultures sans engrais ni pesticides. Ses produits sont achetés par les jardins d’enfants locaux pour l’alimentation des jeunes écoliers.

Avec l’aide de sa femme et de sa famille, M. Pallangyo travaille sur ses cultures trois jours par semaine. Il exerce aussi la fonction de ministre dans le village, et passe la plupart de son temps à visiter les autres villageois.

Son implication dans la communauté lui permet de partager ses méthodes à succès avec d’autres agriculteurs. Chaque jeudi, M. Pallangyo tient des réunions communautaires chez lui. Durant ces rencontres, il enseigne aux membres de sa communauté comment utiliser la culture intercalaire pour faire augmenter le rendement des cultures. Il amène les gens dans son champ pour qu’ils voient la différence entre le maïs issu de la culture intercalaire et le maïs qui pousse tout seul.

M. Pallangyo a construit sa maison et soutenu sa famille grâce à l’argent qu’il a gagné en vendant ses récoltes. Il dit : « Je suis content parce que j’ai pu éduquer mes enfants. Mon fils a pu obtenir un diplôme de maîtrise grâce à l’agriculture. La maison, tout le reste, ça vient de la ferme. »