Tanzanie : Les animaux et les cultures offrent des avantages mutuels à l’agriculture mixte 

| janvier 26, 2015

Téléchargez cette nouvelle

Madanji Awe tient une tige de maïs récolté il y a peu et dont il a débarrassé les épis. Il place la longue tige vert jaunâtre dans une récolteuse-hacheuse-chargeuse à double coupe et tire sur le câble pour démarrer le moteur. Après quelques tentatives, la machine se met à vrombir et à broyer la tige en de très petits morceaux qu’il utilisera pour nourrir les animaux.

M. Awe cultive du maïs, des haricots, du niébé, des légumes et des bananes. Toutefois, les sept jeunes vaches laitières qu’il élève selon la méthode de zéro pâturage sont ce dont il est le plus fier.

Il avait l’habitude de laisser paître ses vaches en toute liberté, mais elles ne grossissaient pas et ne produisaient pas assez de lait, surtout en saison sèche. Cependant, grâce à la récolteuse-hacheuse-chargeuse à double coupe, il arrive à mieux intégrer l’élevage des animaux à ses cultures. Il arrive à mieux les nourrir et récoltent leur fumier pour fertiliser ses champs.

M. Awe vit avec sa femme et ses quatre enfants sur une ferme d’un peu moins d’un hectare, près de Seloto, un village situé hors de Babati, à 170 km au sud-ouest d’Arusha. L’enseignant de 49 ans raconte : « Les machines coûtent cher, mais heureusement que l’État va financer le coût. Cela pourrait nous aider à produire des aliments pour bétail pendant la saison sèche. »

M. Awe entretient les trois récolteuses-hacheuses-chargeuses à double coupe qui ont été installées sur sa ferme dans le cadre d’un projet dénommé Research In Sustainable Intensification for the Next Generation (Africa RISING). Le projet fait partie d’une initiative financée par des bailleurs de fonds dans trois communes au centre et au nord de la Tanzanie, et qui encourage les agricultrices et les agriculteurs à adopter l’agriculture mixte et les semences améliorées. M. Awe déclare : « Cette machine me permet d’économiser du temps et de la main-d’œuvre. En outre, il n’y a pas de pertes après récoltes. »

Les agricultrices et les agriculteurs qui élèvent des animaux et cultivent simultanément au même endroit utilisent les récolteuses-hacheuses-chargeuses à double coupe pour transformer les tiges séchées du maïs qu’ils ont récolté en nourriture pour animaux dont ils nourrissent leur bétail en saison sèche.

Gregory Sikumba travaille à l’International Livestock Research Institute. Il affirme que l’étude menée dans le district de Babati a démontré que les agricultrices et les agriculteurs ne disposaient pas d’assez de nourriture pour leur bétail. Mais maintenant que ces derniers ont accès aux récolteuses-hacheuses-chargeuses à double coupe, la situation devrait s’améliorer.

Monica Pascal vit dans le village voisin de Galapo. Elle pratique également l’agriculture mixte. Elle élève des poules et utilise leur fiente pour fertiliser les tomates, les aubergines et l’amarante qu’elle cultive sur un quart de son lopin de terre d’un hectare.

Photo: Adam Bemma

Photo: Adam Bemma

Mme Pascal travaille avec un groupe de 70 agricultrices et agriculteurs. Elle leur apprend à associer la production légumière à la fruiticulture et à utiliser du fumier pour maximiser les rendements sur leurs petites parcelles de terre.

Mme Pascal raconte : « Je ne connaissais pas grand-chose à la nutrition. Je plantais des semences locales, mais, désormais, je plante des variétés de semences améliorées et j’enseigne aux autres agricultrices et agriculteurs des méthodes visant à améliorer la santé de leurs familles. »

Inviolate Dominick est agente de vulgarisation au World Vegetable Centre en Tanzanie, un des partenaires du projet. Mme Dominick explique : « Nous avons choisi Mme Pascal comme agricultrice-formatrice en raison de son esprit de leadership et ses qualités de communicatrice. Les agricultrices et les agriculteurs se rendent sur son lopin de terre pour s’instruire. »

Elle soutient que les agricultrices et les agriculteurs d’exploitations familiales de la région couverte par le projet sont désormais mieux équipés pour améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition de leurs familles, tout en générant des revenus.

M. Awe est heureux de savoir que son exploitation agricole lui rapporte de meilleurs profits. Il utilise le montant d’argent supplémentaire pour compléter ce qu’il gagne en enseignant les sciences agronomiques dans une école secondaire locale. Il déclare : « Je gagne [seulement] un petit salaire en tant qu’enseignant, alors je dois faire de l’argent en tant qu’agriculteur. Je pratique la méthode de zéro pâturage au lieu de laisser mon bétail paître librement, car je veux éviter qu’ils soient malades et qu’ils se blessent. »