Tanzanie : Des agricultrices et des agriculteurs valorisent les patates douces avec un petit coup de pouce de leur radio

| février 2, 2015

Téléchargez cette nouvelle

Zuena Mohamed Kitone récolte des patates douces alors que l’air matinal commence à se réchauffer. À l’est, le ciel d’azur est parsemé de nuages qui se forment au-dessus de la côte de l’Océan Indien. La journée promet d’être bonne pour les travaux agricoles.

Mme Kitone est membre du groupement agricole Upendo. L’exploitation agricole d’un hectare appartenant au groupement est remplie de patates douces à chair orange (PDCO). Elle raconte : « Chaque personne bêche et ensemence une terrasse chaque jour jusqu’à ce que nous soyons satisfaits de savoir que nous en avons planté suffisamment. »

Les 25 membres du groupement agricole Upendo résident à Matanzi, un village situé à 50 km au sud du principal port de Dar es Salam en Tanzanie. Les 16 femmes et les 9 hommes ont eu l’idée d’unir leurs forces après avoir entendu d’autres agricultrices et agriculteurs raconter leurs expériences avec la PDCO à la radio.

Zuena of Upendo group at Matanzi Village listens to Times FM,showing OFSP how they are affected due to late harvest.

Photo: Esther Mwangabula

Les agricultrices et les agriculteurs avaient cultivé les patates douces traditionnelles toute leur vie, mais ont été initiés à la PDCO par des nutritionnistes du district. La PDCO est une excellente source de vitamine A, un nutriment indispensable pour une bonne santé, surtout chez les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées.

Le groupement a commencé à cultiver cette nouvelle denrée après que le ministère de l’Agriculture a distribué des fanes de PDCO dans le district. Cependant, l’agent de vulgarisation agricole local était trop occupé avec d’autres cultures pour les aider à cultiver des PDCO. Alors, ils ont obtenu les informations dont ils avaient besoin en réglant leurs postes de radio sur Times FM qui émet depuis Dar es Salaam.

Rose Chitala est l’animatrice agricole de Times FM. Elle anime une émission intitulée Kilimo na vijana (Jeunesse et agriculture). Bien que le financement accordé à la station pour créer des émissions consacrées à la PDCO soit épuisé, Mme Chitala continue de promouvoir le tubercule. Elle déclare : « J’anime toujours [l’] émission sur la PDCO. Les agricultrices et les agriculteurs l’apprécient. »

Mme Kitone raconte : « Nous sommes heureux que notre animatrice, Rose, nous rende visite et réalise des émissions avec nous. Nous apprenons beaucoup de choses. »

Festo Mashuda Sebastian est un invité régulier de l’émission de Mme Chitala. L’agriculteur vit à Kigamboni, une banlieue de Dar es Salam. Le fait de vivre à une distance assez proche de la station permet à Mme Chitala de visiter l’exploitation agricole de l’agriculteur, et ce dernier peut la rejoindre au studio pour les discussions de groupe.

M. Sebastian a commencé à cultiver de la PDCO il y a deux ans, mais il disposait de très peu d’informations sur cette culture. Il raconte : « [Au début], j’avais d’énormes difficultés pour me ravitailler en fanes. Puis, j’ai obtenu deux sacs auprès de la Fondation Helen Keller. »

M. Sébastian a entendu parler des avantages qu’il y avait à valoriser la PDCO sur Times FM, et il a commencé à transformer ses patates douces chez lui. Il transformait les frites séchées en farine, qu’il utilisait par la suite pour préparer de la bouillie ou des chapatis. Il a l’intention d’agrandir sa plantation de PDCO à quatre hectares l’an prochain. Il ajoute : « La station de radio Times FM m’a permis de me connecter avec des agricultrices et des agriculteurs à travers la radio. Certains me rendent visite et achètent des fanes. D’autres viennent apprendre en observant ce qui se passe sur mon exploitation agricole. »

Zena Helemende est un autre membre d’Upendo. Elle avait l’habitude de cultiver des patates douces ordinaires, mais souhaitait vivement cultiver de la PDCO. Mme Helemende raconte : « J’écoutais d’autres agricultrices et agriculteurs et ils m’ont inspiré. J’aime faire des chapatis avec de la farine de PDCO. » Elle vend suffisamment de chapatis pour permettre à ses enfants d’aller à l’école.

Mme Kitone déterre un autre tubercule de PDCO et le place soigneusement dans son sac. Elle déclare : « L’agent de vulgarisation faisait la promotion du manioc. Mais on aimait le projet sur la PDCO. Nous allons continuer à écouter et apprendre à travers la radio. »