Tanzanie : De nouvelles variétés de manioc aident les agriculteurs à faire face à la sécheresse

| février 13, 2017

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À Kibaha, dans la région côtière de la Tanzanie, le paysage est vert et le manioc pousse malgré l’absence des pluies. Dans le village de Janga, les membres de l’association paysanne Umoja na mshikamano ont cultivé des variétés de manioc améliorées sur leur parcelle de démonstration d’une acre et demie. Ces variétés visent à offrir aux agriculteurs et aux agricultrices une meilleure chance d’obtenir de bonnes récoltes, et ce, même avec peu de pluie.

Halima Kitunda est la présidente de l’association. Elle affirme qu’ils ont planté les variétés de manioc Mkuranga 1, Chereko chereko, Kipusa et Kizimbani. Elle souligne que, selon les chercheurs, ces variétés résistent aux maladies et parviennent rapidement à maturité.

Rajab Salum préside le groupement agricole Mshikamano qui possède une parcelle de démonstration d’une acre à Janga. Il explique que le manioc est sujet aux attaques de maladies. Très souvent, les agriculteurs et les agricultrices doivent lutter contre les mouches blanches qui peuvent transporter la maladie de la mosaïque du manioc et la maladie causée par le virus des stries brunes du manioc. Mais grâce aux formations données par les expert(e)s, les producteurs et les productrices peuvent détecter les maladies tôt.

M. Salum explique : « Généralement, nous observons la tige du manioc [pour voir] si les mouches blanches ne sont pas regroupées au niveau de la tige ou des stries brunes qui font que la couleur verte des feuilles vire au brun. »

Lorsqu’ils découvrent un plant infecté, les agriculteurs et les agricultrices le déracinent et le brûler pour éviter que la maladie se propage.

Pour s’adapter au changement climatique et à la sécheresse, le gouvernement a préconisé aux producteurs et aux productrices de planter des denrées, comme le manioc, qui résistent à la sécheresse. Certaines variétés de manioc améliorées nécessitent peu d’eau pendant leur développement. Les groupements Mshikamano et Umoja cultivent sur leurs parcelles de démonstration des variétés pouvant être récoltées entre sept et douze mois après la plantation.

Mme Kitunda affirme que les agriculteurs et les agricultrices peuvent s’attendre à ce que les variétés améliorées recommandées par les chercheurs mûrissent plus rapidement et génèrent un bon rendement.

Les producteurs et les productrices utilisent les parcelles de démonstration pour produire des boutures améliorées, de sorte qu’à la saison suivante, ils puissent en avoir suffisamment pour distribuer aux autres agriculteurs et agricultrices. Ils peuvent également se procurer des variétés de manioc améliorées auprès des instituts de recherche qui les offrent gratuitement.

Neema Sonje est agente de vulgarisation agricole à Janga, une circonscription du district de Kibaha. Elle soutient qu’en dépit de la culture de variétés de manioc améliorée, la production était plus faible cette année pour de nombreux agriculteurs et agricultrices en raison de la sécheresse. Elle explique : « Ce n’était pas à cause des maladies. Le problème c’était la sécheresse. Jusqu’à présent, nous n’avons pas encore mis en terre de boutures [pour] la récolte. Nous nous attelons encore à produire plus de boutures [dans la parcelle de démonstration]. »

Il est difficile de trouver de grands espaces pour multiplier les boutures de manioc améliorées et de convaincre les agriculteurs et les agricultrices d’adopter les nouvelles variétés.

Mme Sonje affirme qu’il est nécessaire d’encourager des groupements comme Umoja na Ushindi à produire plus de boutures. Elle déclare : « En faisant cela, on pourrait produire beaucoup de denrées à l’avenir et résoudre le problème de la faim. »