Swaziland – Une coopérative féminine de tissage donne des ailes aux communautés (IRIN)

| août 10, 2009

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Des femmes de la coopérative Gone Rural BoMake travaillent sous le soleil du Swaziland. Elles colorent de l’herbe en rouge ou jaune vifs. Certaines tiges sont laissées telles quelles, de leur beige naturel. Les femmes laissent sécher ces brins d’herbe sur des tables à l’extérieur.

Avec les tiges séchées ainsi préparées, les femmes tresseront divers objets, dont des paniers et des chandeliers. Yael Uzan-Tidhar est la directrice de programme de la coopérative. Elle souligne que les beaux paniers sont vendus dans des boutiques de cadeaux, dans des aéroports du monde entier. Mais son groupe fait plus que cela. La coopérative utilise ses profits pour subvenir aux besoins de la communauté. Cette année, elle a amassé 200 000 dollars américains (environ 140 000 euros) qu’elle a investit dans le financement de programmes sociaux.

Zihle Vilakati est une des membres de la coopérative qui tresse des paniers. Elle dit que les femmes de sa communauté en avaient assez d’attendre la mise en œuvre des programmes de développement rural promis par le gouvernement. Elles se sont donc unies pour organiser des activités génératrices de revenus. Elles ont commencé par récolter de l’herbe lutizi, qui pousse abondamment dans le nord montagneux du Swaziland.

Bien que les fondatrices du groupe aient eu de grandes familles à nourrir, elles ont tout de même réussi à mettre de l’argent de côté pour aider leur communauté. Dès le début, elles ont dédié une portion de leurs profits aux soins et à l’éducation d’enfants orphelins du sida.

La coopérative a rapidement grossi et compte maintenant près de 800 membres. Un sondage a été réalisé pour déterminer les objectifs du groupe. Les femmes ont identifié l’éducation des enfants et l’eau comme leurs priorités. Depuis, le programme de bourse scolaire de la coopérative paye les frais de scolarité de 400 enfants.
La prochaine initiative majeure est la construction de puits d’eau. Mkhuleko Hlatshwako, coordonnateur du groupe pour les initiatives relatives à l’eau, l’assainissement et l’hygiène, explique que les femmes marchent plusieurs kilomètres chaque jour pour aller chercher de l’eau à la rivière. Dans le passé, quelques puits avaient été construits par des donateurs, mais ils ne sont plus fonctionnels à cause du manque de fonds pour l’entretien et l’achat des pièces d’équipement. À ce jour, la coopérative des femmes a déjà rencontré les communautés détentrices de ces vieux puits pour s’assurer que les nouveaux puits seraient entretenus. Des comités communautaires pour la gestion de l’eau ont été établis pour assurer l’entretien et un compte en banque a été ouvert pour la collecte de dons. La coopérative s’assurera que le nouveau puits soit construit en utilisant des matériaux locaux, de sorte qu’il puisse être réparé plus facilement au besoin.

Comme le dit Mme Vilakati, les femmes ont pris l’initiative de « voler de leurs propres ailes ». Des programmes additionnels gérés par la coopérative incluent des initiatives d’alphabétisation des femmes, des ateliers pour informer les femmes de leurs droits légaux et une salle de jeux mobile, qui visite les communautés isolées afin de distribuer des jouets aux enfants.