Sénégal : Une association de femmes sensibilise la communauté sur le COVID-19

| mai 30, 2022

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Nouvelle en bref

Ndéye Tagui Ndanfakha est la présidente de l’association des femmes relais communautaires, dénommée Bajanu Gox ou les « Marraines du quartier. » Depuis le début de la pandémie, le groupe a sillonné le district sanitaire Dakar Nord pour partager des informations concernant le COVID-19 et les vaccins du COVID-19. Les membres de l’association sont allées par petits groupes dans toute la région et ont utilisé de gros haut-parleurs pour diffuser des informations préenregistrées sur le COVID-19. Leurs manifestations piquaient la curiosité des passant.e.s, qui s’arrêtaient souvent pour écouter. En août 2020, le ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale a contacté l’association et lui a proposé d’appuyer ses activités. Peu de temps après, les autorités sanitaires formèrent les membres de l’association sur les méthodes de vérification des faits grâce à l’Internet, et les femmes les enseignent en retour à leurs concitoyen.ne.s lors de séances publiques. Aujourd’hui, l’association poursuit son travail et invite les autres à continuer à s’informer sur les vaccins du COVID-19 en écoutant les stations radio locales, en discutant avec les autorités sanitaires et en apprenant du travail d’autres associations intervenant dans le domaine de la santé.

En cette matinée de lundi, le temps est clément à Dakar, la capitale du Sénégal. Le district sanitaire Dakar Nord appelé Centre de Santé Nabil Choucair grouille du monde. Loin de la foule se trouve Ndéye Tagui Ndanfakha, la présidente de l’association des femmes relais communautaires dénommée Bajanu Gox ou « Marraines du quartier. » Madame Ndanfakgha est dans son bureau avec d’autres membres de son association, en train de discuter des leçons apprises lors de la dernière campagne de sensibilisation sur la pandémie du COVID-19.

Madame Ndanfakha s’est engagée avec son association dans la lutte contre le COVID-19 à travers la sensibilisation de la communauté. Depuis le début de la pandémie, elle a sillonné le District sanitaire Nord de Dakar, une des régions les plus touchées du Sénégal pour faire passer le message afin d’aider à rompre la chaine de contamination par le virus. 

À l’instar de l’association, ses membres sont appelés « marraines de quartier. » Avant la pandémie du COVID-19, l’association travaillait sur la santé maternelle et les relations communautaires. Entre autres activités, le groupe faisait de la sensibilisation sur les questions de santé maternelle, la déclaration à la naissance, le recensement des décès maternels et la médiation dans les couples. Grâce à ce travail, ces femmes sont considérées comme des bénévoles expérimentées et respectées par la communauté.

L’association compte 220 membres, et, avec l’avènement du COVID-19, elle s’est décidée surtout à aider la communauté à lutter contre la pandémie au moyen de la vaccination et des mesures préventives.

Les membres de l’association ont sillonné la région en petits groupes et y ont organisé des caravanes. Lors de ces caravanes, les femmes utilisent du matériel de sonorisation pour diffuser des informations et des témoignages préenregistrés sur le COVID-19. Cette animation capte l’attention des populations qui s’arrêtent souvent pour écouter.

Madame Ndanfakha affirme que ces activités ont petit à petit permis aux membres de l’association de bâtir la confiance de la communauté par rapport aux vaccins. Elle attribue cela à la persévérance de l’association en affirmant que les femmes travaillaient chaque jour à sensibiliser les gens depuis l’apparition du premier cas de COVID-19 au Sénégal, en mars 2020.

Le ministère de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal a été également impressionné. En août 2020, le ministère a contacté les Bajanu Gox et leur a proposé d’appuyer leurs activités. Peu de temps après, les autorités sanitaires formèrent les membres de l’association sur la manière de vérifier les informations avec l’Internet, et les femmes enseignent ces techniques lors de leurs séances publiques.

Madame Ndanfakha soutient que cette formation était essentielle. Les membres de l’association sont souvent confrontés à des mythes et des idées fausses concernant les vaccins du COVID-19.

Elle raconte que selon un des mythes, le vaccin du COVID-19 a été créé pour diminuer la population africaine en rendant les hommes et les femmes infertiles. Madame Ndanfakha soutient que les informations que son groupe diffuse au moyen de haut-parleurs contrecarrent ce type de fausses informations en dénonçant les mythes et en donnant la bonne information.

Outre le partage d’informations, madame Ndanfakha veut donner un bon exemple à sa communauté. C’est la raison pour laquelle, après s’être remise du COVID-19, elle est devenue la première de la région à se faire vacciner.

Elle se rappelle avoir pris sa première dose du vaccin Synopharm après avoir obtenu son congé de l’hôpital : « J’ai été contaminée au COVID. Mais après ma guérison, j’ai accepté de me faire vacciner, car je suis persuadée que le vaccin peut protéger les gens contre les cas graves. »

Aujourd’hui l’association poursuit son travail et invite les autres Sénégalais.e.s à continuer à s’informer sur les vaccins du COVID-19 en écoutant les stations de radio locales, à se rapprocher des autorités sanitaires et à apprendre du travail d’autres associations actives dans le domaine de la santé.

La présente ressource est financée par le gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada dans le cadre du projet « Communication à grande échelle sur la santé publique et les vaccins en Afrique subsaharienne pour sauver des vies » (ou VACS).

Photo : Ndéye Tagui Ndanfakha dans la rue dans le cadre d’une campagne de sensibilisation.