Sénégal : Le parcours difficile d’une jeune femme entrepreneure qui a lancé une entreprise de viande séchée

| juin 22, 2020

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Quand Alimatou Zadya Diagne voit un problème, elle y perçoit une opportunité. Lorsqu’il devint difficile et coûteux pour elle d’acheter son casse-croûte préféré fait de bœuf séché, elle démarra une nouvelle entreprise, Carvi Food. Mais le parcours d’entrepreneure de cette Sénégalaise ne fut pas facile. Le fait d’être une femme complique plusieurs aspects de la gestion d’une entreprise, y compris la gestion d’une équipe formée d’hommes et l’accès aux marchés et aux finances. Les attentes de la société, dont les responsabilités familiales, font qu’il est difficile de réussir. Cependant, madame Diagne a surmonté ces obstacles et bâti une entreprise prospère. Elle vend quatre saveurs de viande séchée par le biais d’un site Web et de partenariats avec cinq magasins. Elle encadre également d’autres femmes entrepreneures. Son message clé est que l’échec est inévitable, mais est un aspect important du succès.

Chaque fois qu’Alimatou Zadya Diagne avait envie de manger de la viande séchée, elle était obligée d’en commander du Niger. Elle adore ce casse-croûte. Mais comme les gens n’en produisaient pas dans son pays, au Sénégal, cela coûtait cher et c’était difficile d’en trouver.

En 2017, madame Diagne a réglé le problème en créant la société Carvi Food. C’est la première entreprise au Sénégal à produire de la viande séchée. Cependant, son parcours d’entrepreneure n’a pas été facile.

La première expérience de madame Diagne dans les affaires a commencé en 2012 par un emploi en marketing. Elle voulait démarrer sa propre entreprise à cette époque, mais ne savait pas par quel bout commencer.

Quelques années plus tard, madame Diagne a associé ses connaissances en marketing et sa passion pour l’écriture pour créer Carvi Writer, une plateforme qui utilise le marketing et les productions audiovisuelles pour appuyer plus de 3 000 auteur(e)s africains.

Au moment de créer de Carvi Food, madame Diagne avait déjà rencontré plusieurs difficultés. Le fait d’être une jeune femme complique plusieurs volets de l’entrepreneuriat, y compris la gestion d’une équipe formée de collègues hommes et l’accès aux marchés et au financement.

De plus, selon madame Diagne, les attentes de la société envers les femmes, par exemple, le fait qu’elles doivent assumer leurs responsabilités familiales, font qu’il est plus difficile pour elles de réussir.

Malgré ces défis, la société de madame Diagne est un grand succès maintenant. Grâce à un site Web et à l’ouverture de cinq points de vente, Carvi Food produit et vend quatre saveurs de bœuf séché.

Maintenant, madame Diagne encadre aussi d’autres femmes désireuses de créer leurs propres entreprises. Au fil du temps, elle a tissé un réseau de femmes entrepreneures qui ne cesse de s’élargir et dont les membres s’entraident régulièrement.

Madame Diagne conseille les femmes qu’elle encadre en leur disant : « d’avoir le courage de tenir bon, quelles que soient les difficultés, » et d’écouter les témoignages de personnes qui ont eu de la difficulté avec l’entrepreneuriat, mais qui ont néanmoins atteint leurs objectifs.

Selon madame Diagne, les échecs sont incontournables et sont une partie importante du processus.

Avant de créer Carvi Food, madame Diagne a tenté d’élever et de vendre des poulets. Malheureusement, ses partenaires de l’époque l’abandonnèrent et elle dû rembourser un microcrédit même si que l’activité ne tournait plus.

Quelques années après, elle essaya à nouveau de se lancer dans la vente de poulets vivants. Elle achetait les volailles dans la région de Thiès pour les vendre à Dakar, la capitale sénégalaise.

Mais c’était cher de transporter les poulets de Thiès à Dakar. Et n’ayant pas les moyens de gérer cela, madame Diagne n’est pas parvenue à satisfaire la demande des consommateurs(rices).

Madame Diagne affirme que, face à ces difficultés, elle est devenue beaucoup plus forte en tant que personne et entrepreneure.

Elle déclare : « Ce que j’ai appris, c’est qu’il n’y a pas vraiment d’échecs… il y a juste des leçons à apprendre. Ça me permet, à chaque fois que je vais recommencer, je saurai quoi faire. »

Malgré les défis de l’entrepreneuriat, madame Diagne croit que chaque femme peut et devrait entreprendre.

Elle affirme que nous sommes à une époque où l’entrepreneuriat féminin est quelque chose qu’on doit promouvoir. Chaque communauté peut bénéficier du développement qui vient avec le travail des femmes entrepreneures.

« Nous tous, ça nous arrive d’avoir de périodes difficiles, mais on s’accroche et on continue d’avancer. »