Sénégal: Des services SMS et une formation sur le climat pour aider les agriculteurs dans leur planification

| mai 21, 2018

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Gnilane Ndiaye retourne la terre de son champ de riz en prévision des semailles. Elle cultive le riz en hivernage seulement, sur une parcelle de 250 mètres carrés, à Djilasse, au centre du Sénégal. Madame Ndiaye sème après la tombée des premières pluies, mais affirme qu’il est de plus en plus difficile de prévoir le moment approprié pour les semailles. Elle ajoute que les producteurs et les productrices ont besoin d’informations météorologiques plus nombreuses et de meilleure qualité. Elle déclare : « Le problème est que l’information est souvent disponible pour des services privilégiés comme le Port et l’Aéroport. »

Toutefois, le ministère sénégalais de l’Agriculture essaie de changer les choses en utilisant les services radiophoniques et mobiles pour permettre aux agriculteurs et aux agricultrices d’accéder plus facilement aux prévisions météorologiques.

Comme presque toutes les terres agricoles, au Sénégal, le champ de riz de madame Ndiaye dépend de la pluie, et les pluies sont de plus en plus irrégulières. Elle trouve les informations météorologiques en écoutant la radio nationale et les stations communautaires du département de Fatick et de l’arrondissement de Fimela. Elle s’est également abonnée à un service de messages textes du gouvernement en vue d’obtenir des informations à jour pour sa région à elle.

Dans le passé, les pluies commençaient entre mi-juin et mi-juillet. Madame Ndiaye sème son riz juste après la tombée de la première pluie forte. Mais si les pluies demeurent intenses ou si elle sème trop tôt, son champ sera inondé et elle perdra toutes ses semences.

Elle affirme que les informations météorologiques doivent être mises à la disposition des producteurs et des productrices de tout le pays pour leur permettre de prendre les meilleures décisions pour leurs cultures. Elle ajoute : « Notre agriculture ne peut plus être faite sans une prise en compte de la dimension changement climatique. »

Monsieur Bounama Dieye est un des directeurs du ministère sénégalais de l’Agriculture, et le coordonnateur de la plateforme Changements climatiques en agriculture et sécurité alimentaire du ministère. Il confirme que les producteurs et les productrices sénégalais ont besoin de plus d’informations météorologiques détaillées et fiables, car il est plus difficile aujourd’hui de prédire à quel moment les pluies vont arriver et quelle sera leur intensité. Il affirme que l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie prépare chaque jour les prévisions diffusées par le biais de radios communautaires, de messages textes et d’Internet qu’un plus grand nombre d’agriculteurs et d’agricultrices, notamment les plus jeunes, utilisent.

Il ajoute : « Les téléphones portables permettent aux producteurs de recevoir, même par SMS, des informations sur le climat, par exemple des prévisions à courte échéance. »

Selon lui, les agriculteurs et les agricultrices peuvent recevoir ces messages en s’inscrivant auprès de leur représentant(e) local(e) du ministère de l’Agriculture. Ils recevront deux ou trois messages textes par semaine avec les prévisions pluviométriques les plus récentes.

Monsieur Dieye considère les informations concernant les conditions météorologiques comme un intrant agricole, au même titre que les semences et les engrais. Il explique « Si le producteur laboure son champ et dispose de semences de qualité, une méconnaissance des prévisions pluviométriques posera [toujours] problème. »

Il affirme que la solution est que les services météorologiques transmettent les informations rapidement et directement aux agriculteurs et aux agricultrices, afin que ces derniers aient une meilleure idée du moment où les pluies arriveront, et qu’ils puissent prendre des décisions éclairées concernant leurs activités agricoles.

Monsieur Dieye déclare : « Au Sénégal, comme au niveau des pays sahéliens, l’information météorologique est périssable. »

Il ajoute que l’économie nationale est tributaire de l’agriculture, et que les producteurs et les productrices ont besoin d’un service météorologique public rapide et fiable pour les aider à s’adapter au changement climatique.

L’an dernier, madame Ndiaye a participé à une formation de cinq jours pour apprendre à utiliser les informations météorologiques, en compagnie d’autres producteurs et productrices, de responsables de la communauté, ainsi que d’expert(e)s techniques du département de Fatick. Maodo Sam est le chef de la station météorologique de Fatick. Il affirme que cette formation « vise à outiller les [agriculteurs] pour un meilleur choix de variétés agricoles adaptées et de planifications judicieuses en fonction des prévisions pluviométriques. »

Monsieur Samb ajoute que l’hivernage devrait être assez long dans la région, et qu’elle pourrait s’étaler de mi-juin jusqu’en octobre.

Le programme Uniterra mis en oeuvre par le consortium CECI-EUMC travaille au Sénégal avec des partenaires locaux des sous-secteurs riz, arachide, aviculture et maraîchage en vue d’aider les jeunes et les femmes à avoir accès à de meilleures opportunités économiques. L’objectif visé est de renforcer le pouvoir économique des femmes et des jeunes en développant leur esprit entrepreneurial. Le programme Uniterra a soutenu financièrement et techniquement la production de la présente nouvelle. Le CECI et l’EUMC bénéficient du soutien financier du gouvernement du Canada, par l’entremise de Affaires mondiales Canada, www.international.gc.ca. Pour plus d’informations vous pouvez suivre Uniterra Sénégal sur Facebook à facebook.com/cecisenegal.