René Barhakaziga Bagalwa | août 21, 2023
Nouvelle en bref
Guido Murhula Zigabe est un jeune écologiste passionné par la protection de l’environnement. Monsieur Zigabe fabrique des briquettes de charbon écologiques avec des déchets ménagers comme les pelures d’ananas, les feuilles mortes, les épluchures de légumes, du papier et des cartons usagés et des épis de maïs. Les briquettes remplacent le charbon pour la consommation familiale. Grâce à cette nouvelle approche, monsieur Zigabe veut réduire la coupe des arbres pour la production de charbon. Marie Ndolandola est la directrice provinciale de l’Agence congolaise de l’environnement au Sud-Kivu et, selon elle, la production de charbon de bois favorise la déforestation des forêts. En plus de participer à la lutte contre la déforestation, l’entreprise de monsieur Zigabe emploie plus de 50 jeunes Congolais et Congolaises et lui rapporte 250 000 francs congolais, soit 120 $ US par jour. Ce revenu lui permet de nourrir sa famille.
Guido Murhula Zigabe est un jeune écologiste passionné par la protection de l’environnement. Il habite à Ibanda, une commune de la ville de Bukavu en République démocratique du Congo.
Alors que le soleil se lève sur Bukavu, monsieur Zigabe sillonne les rues de la ville avec son équipe pour collecter les déchets ménagers. Monsieur Zigabe fabrique des briquettes de charbon de bois écologique avec des pelures d’ananas, des feuilles mortes, des épluchures de légumes, du papier et des cartons usés et des épis de maïs. Les briquettes sont écologiques et remplacent le charbon de bois pour la consommation des ménages.
Grâce à cette nouvelle approche, monsieur Zigabe veut réduire la quantité d’arbres abattus pour la production du charbon.
Cette idée de monsieur Zigabe est née d’un constat. Il explique : « J’observe l’évolution de la forêt depuis plusieurs années. J’ai remarqué que la forêt recule chaque année à cause de la coupe du bois. » En 2018, il a créé une entreprise écologique de fabrique de briquettes que les ménages peuvent utiliser comme une solution de rechange au charbon de bois.
Il déclare : « J’envisage de faire de mon entreprise une solution aux besoins en énergie des ménages de Bukavu afin de lutter contre l’utilisation du charbon de bois qui détruit les forêts. »
Monsieur Zigabe estime la production de son entreprise à une tonne de briquettes par semaine. Il déclare : « J’ai 550 ménages abonnés et plus de 1 000 clients occasionnels. Ils apprécient notre produit par rapport au charbon de bois. Je suis content de voir que les gens cessent d’utiliser le charbon de bois. C’est déjà une réponse contre la déforestation. »
Monsieur Zigabe explique le processus de fabrication des biquettes. La première étape consiste à collecter et faire sécher les déchets au soleil pendant au moins une semaine pour qu’ils perdent leur humidité.
L’étape suivante est la carbonisation. Elle consiste à bruler les déchets dans un four pour obtenir une matière riche en carbone qu’on met ensuite dans un broyeur électrique pour obtenir une poudre fine. La poudre est mélangée avec du liant pour produire une pâte consistante. Cette pâte est par la suite passée dans un compacteur électrique à une température élevée pour obtenir les briquettes en forme de tiges de huit centimètres de longueur et six centimètres de diamètre chacun. Monsieur Zigabe et son équipe laissent refroidir les briquettes pendant quatre jours avant de les vendre.
Marie Ndolandola est le directeur provincial de l’Agence congolaise de l’environnement du Sud-Kivu. Monsieur Ndolandola affirme que la production du charbon de bois favorise la déforestation de la zone. Il explique : « L’abattage des arbres dans la région est en partie lié à la production du charbon de bois. C’est la principale source d’énergie des ménages actuellement. » Selon monsieur Ndolandola, l’utilisation du charbon écologique comme les briquettes de monsieur Zigabe réduit l’exploitation des forêts à des fins de production du charbon. Il encourage la communauté à utiliser le charbon de bois écologique parce qu’il est plus économique, plus solide et plus écologique que le charbon de bois ordinaire.
Sylvie Akonkwa est une ménagère qui vit dans la commune d’Ibanda et utilise les briquettes depuis un an. Elle explique : « J’ai opté pour l’utilisation des briquettes, puisque cela me revient moins cher que le charbon de bois. Avec un kilogramme que je paie à 0,50 $ US, je prépare le riz, le haricot et le thé. Mais avec le charbon de bois, je dépense le double. » Elle conseille aux autres femmes d’utiliser les briquettes, car elles coûtent moins cher et évitent le besoin de couper des arbres.
En plus de contribuer à la lutte contre la déforestation, l’entreprise de monsieur Zigabe emploie plus de 50 jeunes Congolais et Congolaises et lui rapporte 250 000 francs congolais, soit 120 $ US par jour. Ce revenu lui permet de nourrir sa famille.
Il conclut : « Mon espoir est que tout le monde adopte les briquettes pour protéger les forêts. »