Ouganda : Une veuve retrouve l’espoir en cultivant des patates douces à chair orange en groupe

| octobre 17, 2016

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Lorsque Specioza Businge perdit son époux en 2002, cela a été pénible pour elle, et l’avenir lui paraissait difficile. C’était son mari qui subvenait aux besoins de la famille, et cette mère enceinte de 38 ans s’est retrouvée avec trois enfants à sa charge.

Au fil des ans, Mme Businge dut se battre pour trouver l’argent nécessaire pour subvenir aux besoins de ses enfants. Cependant, sa vie prit un tournant en 2016 lorsqu’elle entendit parler de patate douce à chair orange à la radio. Avec ses voisin(e)s, Mme Businge cultive désormais la patate douce à chair orange pour subvenir aux besoins de sa famille.

Mme Businge se rappelle : « La vie n’était pas facile, et j’essayais en vain de trouver de l’argent pour satisfaire les besoins familiaux. Quand j’ai entendu l’émission-débat sur la vitamine A que contiennent les patates douces à chair orange, j’ai pris l’initiative de me rendre dans le sous-comté où on sensibilisait les gens et distribuait des boutures. »

Contrairement aux variétés traditionnelles de patates douces, les variétés à chair orange contiennent du bêta-carotène que l’organisme transforme en vitamine A. Cette vitamine est un nutriment important pour la santé des familles, et surtout celle des enfants.

Mme Businge habite à Nakatogo, un village du district de Masindi, à environ 250 kilomètres, au sud-ouest de Kampala. Elle a entendu parler des patates douces à chair orange sur Radio Kitara qui émet dans le district de Masindi. En mars, Mme Busingi a été la première dans sa région à cultiver la patate douce à chair orange sur son champ d’une acre et quart.

Pour développer leur entreprise de production de patates douces à chair orange, Mme Businge et 30 autres membres de la communauté ont formé le groupement Twimukyangane qui signifie « S’entraider les uns les autres ». Le groupement est devenu une association d’épargne et de crédit dont le but est de permettre aux membres de gagner de l’argent en vendant des patates douces à chair orange.

Les membres développent leurs activités en groupe, tout en ayant leurs champs respectifs. Mme Businge a fait don d’une acre de terre à l’association pour le projet. Elle déclare : « Nous sarclons, pulvérisons et cherchons ensemble des marchés pour nos patates. Lorsque nous vendons, nous complétons l’argent pour acheter des articles ménagers pour chaque membre, tels que des assiettes, des jerricans, une dizaine de plats et une grosse casserole, et ce, un membre à la fois jusqu’à ce que nous [l’ayons fait] pour tous les membres. »

M. Denis Muruli est l’agent agricole du district de Masindi. Il a suggéré aux habitant(e)s de Masindi de laisser tomber les variétés traditionnelles au profit des variétés améliorées pour augmenter leurs revenus familiaux. Il déclare : « Les gens doivent passer … aux variétés améliorées qui produisent plus en peu de temps, à l’instar de la PDCO qui est riche en vitamines et qui a un marché compétitif. »

Le groupement a vendu récemment 30 sacs de patates douces à chair orange, à 8 $US le sac, pour un montant total de 240 $US. Mme Businge affirme que la prochaine fois que le groupement vendra ses patates douces à chair orange, les membres ont l’intention d’acheter un matelas et un thermos pour chaque membre.

Nyamusana Alice est une agricultrice qui cultive les patates douces à chair orange dans la région. Elle raconte : « Je suis si heureuse que les patates douces à chair orange aient été introduites dans le sous-comté. J’ai maintenant une bicyclette que je n’aurais jamais pu acheter [avant]. Par-dessus tout, je ne dépense plus d’argent pour les soins comme c’était le cas avant, car la santé de mes enfants s’améliore progressivement, et j’arrive à les nourrir et à payer leurs frais de scolarité grâce à la vente des patates douces à chair orange. »

Tadeo Wamala est agent de vulgarisation agricole dans le sous-comté de Pakanyi. Il a parlé des patates douces à chair orange sur Radio Kitara. Il déclare : « Les agriculteurs et les agricultrices aiment l’émission radiophonique, car elle leur a permis de renforcer leurs connaissances sur la culture de patate douce à chair orange. »

Mme Businge a l’intention d’agrandir son champ de patates douces à chair orange à six acres. Elle espère également acheter un moulin pour faire de la farine afin d’avoir plus de revenus pour sa famille.

Elle encourage les agriculteurs et les agricultrices à garder espoir, et à continuer à cultiver la patate douce à chair orange pour pouvoir faire des profits et subvenir aux besoins de leurs familles.