Ouganda : Une assurance communautaire comble le fossé au niveau des soins de santé (Global Press Journal)

| septembre 13, 2021

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Nouvelle en bref

Autrefois, lorsque Tumuhairwe Ponsiano avait besoin de soins médicaux pour son diabète et d’autres maux, il devait vendre ses vaches ou ses chèvres. Comme c’était urgent, il obtenait souvent moins que le prix du marché. Aujourd’hui, monsieur Ponsiano a une assurance-maladie communautaire qui permet à sa famille et lui d’obtenir des soins dans un hôpital local pour une petite fraction du coût de l’assurance privée. Beaucoup d’Ougandais(e)s ont des assurances communautaires qui couvrent certains services de santé, souvent avec des frais supplémentaires pour des consultations médicales ou un éventail plus large de traitements. Ces assurances communautaires sont plus abordables que les assurances privées.

En 2007, Tumuhairwe Ponsiano n’avait pas d’argent pour les factures médicales courantes ou urgentes, y compris le traitement de son diabète. Face au besoin de soins de santé, il a vendu sept vaches et six chèvres à des prix inférieurs à la valeur marchande pour couvrir ses factures médicales.

Monsieur Ponsiano vit à Ryaishe, un village éloigné situé à environ 330 kilomètres à l’ouest de Kampale, la capitale nationale. Il déclare : « J’avais désespérément besoin d’argent pour avoir accès à des soins de qualité. »

Une année plus tard, monsieur Ponsiana a adhéré à un régime d’assurance communautaire appelé « Tweragurize » qui leur donne accès à lui et à sa famille à des soins dans un hôpital local pour une fraction de ce qu’il aurait payé au privé. 

Les membres des régimes d’assurance communautaires comme Tweragurize paient des frais annuels pour une couverture médicale dans un réseau d’hôpitaux privés, ainsi que des frais associés à des consultations médicales individuelles. Certains régimes couvrent seulement les tests de routine et les petites maladies, tandis que d’autres couvrent un large éventail de soins, y compris des chirurgies lourdes.

Monsieur Ponsiano affirme qu’il paie 96 000 shillings ougandais (25,60 $ US) chaque année pour un régime qui le couvre lui et les cinq membres de sa famille.

Plusieurs comme monsieur Ponsiano ont opté pour des régimes communautaires comme ceux-ci, car une assurance privée pouvant coûter jusqu’à 80 $ US par mois coûte trop cher. La pandémie du COVID-19 a augmenté le besoin pour les soins de santé abordables, mais avec une assurance privée, un test COVID-19 peut coûter jusqu’à 60 $ US.

Ces prix sont inaccessibles pour beaucoup de citoyens ruraux.

Sarah Byakika est la commissaire pour la planification, les finances et les politiques du ministère de la Santé. Elle explique : « Plus de 4 % de la population [ougandaise] est passée en dessous du seuil de pauvreté à cause des paiements de soins de santé. Ils vendent leurs terres ou leurs animaux à bas prix pour gagner de la liquidité afin de pouvoir payer des soins. »

Toutefois, certains Ougandais(e)s évitent les services de santé publics, bien que ceux-ci soient gratuits, affirmant que les hôpitaux publics sont inefficaces et manquent de personnel.

Monieur Ponsiano déclare : « Je ne me suis jamais fatigué pour aller dans les centres de santé publics, car je savais que je n’obtiendrais pas des soins de qualité dont j’avais besoin. L’accès aux médecins et aux infirmiers peut être un véritable défi. »

Nuwagaba Cerian paie pour le régime Tweragurize également. Il y a quelques années, monsieur Cerian a été obligé de vendre quatre chèvres pour payer l’opération de son épouse dans un hôpital privé. Les chèvres lui ont rapporté un montant total de 240 000 shillings (65 $ US). Normalement, monsieur Cerian aurait pu les vendre trois fois ce prix.

Maintenant, grâce au régime Tweragurize, monsieur Cerian paie 75 000 shillings (20 $ US) par an pour l’assurance-maladie d’une famille de cinq personnes, dont lui.

Moses Friday est le chargé des programmes du régime d’assurance-maladie communautaire Tweragurize. Il raconte que depuis sa création en 2007, l’assurance a servi à plus de 10 000 personnes. Néanmoins, monsieur Friday affirme que certaines personnes abandonnent ce service, car elles paient les frais et n’utilisent pas finalement l’assurance. D’autres l’abandonnent, car elles n’ont pas les moyens de payer les frais annuels.

Actuellement, l’Ouganda n’a aucun régime d’assurance-maladie national. Cependant, le projet de loi pour un régime d’assurance-maladie national ferait en sorte que la quasi-totalité des Ougandais(e)s employés dans le secteur formel cotise pour un régime national. Si la loi est adoptée, elle permettrait de réduire les frais médicaux pour les Ougandais(e)s les plus démunis.

En l’état actuel des choses, monsieur Ponsiano soutient que son régime d’assurance-maladie communautaire lui permet de dégager de l’argent pour d’autres besoins de la famille. Il se rappelle également quand cela a permis de sauver sa femme il y a huit ans après qu’une migraine terrible lui a fait perdre conscience. Monsieur Ponsiano l’a transportée rapidement dans un hôpital privé, où elle reçut des soins couverts par le régime Tweragurize. Elle s’est remise peu de temps après.

Monsieur Ponsiano déclare : « L’adhésion au régime communautaire Tweragurize est une bouée de sauvetage pour ma famille et moi, car nous n’avons pas à nous inquiéter pour l’argent lorsque nous sommes malades et que nous n’avons pas de [soins de santé]. »La présente nouvelle est inspirée d’un article écrit par Nakisanze Segawa et publié par Global Press Journal le 13 juin 2020 sous le titre « Uganda: Community Insurance Bridges Health Care Gap. » Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur : https://globalpressjournal.com/africa/uganda/uganda-community-insurance-bridges-health-care-gap/.

Photo : L’infirmier Oliver Bajurizi Muhangi s’occupe de Nuwagaba Ceriano dans un hôpital géré par l’église orthodoxe Ishaka en Ouganda. Crédit : Nakisanze Segawa, GPJ Ouganda, 2020.