Ouganda : Un agriculteur s’initie à l’aviculture en écoutant la radio

| juin 22, 2015

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Silvesto Gwebayanga prend sa vieille petite radio noire et va s’asseoir à l’ombre d’un gros manguier. Il ne prête aucune attention au bruit que font les enfants qui jouent près de sa maison à Buyende, un village situé à 140 kilomètres, à l’est de Kampala, la capitale ougandaise.

Tous les mercredis, l’agriculteur de 41 ans écoute Ssebo FM, une station locale qui émet vers les localités de l’est de l’Ouganda depuis la ville avoisinante de Kamuli. C’est l’heure de l’émission radiophonique agricole Eiroboozi Ery’abalimi (La voix des agriculteurs) diffusée en langue soga, et qui est réalisée avec l’appui de Radios Rurales Internationales.

Après avoir entendu parler d’aviculture grâce à l’émission, M. Gwebayanga a décidé d’entreprendre sa propre activité avicole. Il déclare : « J’avais vendu [suffisamment] de patates douces pour pouvoir récolter un capital de 160 $US afin de démarrer l’élevage des volailles. Après avoir construit un poulailler provisoire pour les poules, j’ai acheté 120 poussins de chair à griller et des aliments pour animaux. »

Il explique : « J’ai choisi les poulets à griller parce qu’ils deviennent matures assez rapidement et les hôteliers de la ville de Kamuli en demandent. »

Jonathan Gidoi est le directeur marketing du Village Hotel de Kamuli. Il raconte : « Nos client(e)s préfèrent les poulets à griller parce que leur chair est tendre. Nous aussi nous les apprécions, car leur cuisson nécessite moins de combustible que celle des autres races [locales]. »

M. Gwebayanga achète 250 kilogrammes de son de maïs moulu qu’il mélange avec une quantité équivalente de moulée de poisson séché. Il dépense 93 $US pour nourrir sa volaille avec ces aliments nutritifs pendant une semaine.

Mary Mutesi est la directrice de la station Ssebo FM. Elle déclare : « Les commentaires que nous recevons des agricultrices et des agriculteurs démontrent [qu’ils] … sont heureux du fait que la radio fonctionne. Il existe un lien évident entre ce qu’ils entendent à la radio et la pratique de l’aviculture ou l’agriculture. »

Nassar Ngobi est l’agent de vulgarisation du district de Kamuli. Il déclare : « L’émission radiophonique agricole me facilite la tâche … Je n’ai pas besoin de courir après les agricultrices et les agriculteurs de village en village. Je peux également discuter avec les agricultrices et les agriculteurs lorsque je réponds à leurs questions tous les dimanches pendant la tribune téléphonique où on passe en revue le contenu de l’émission agricole. »

Il poursuit : « Ce dimanche, par exemple : les auditrices et les auditeurs qui ont écouté Eiroboozi Ery’abalimi le mercredi m’ont demandé des renseignements sur les rubriques afférentes à la préparation de leurs propres aliments [et] l’utilisation adéquate de l’engrais de ferme pour accroître les rendements de leurs [cultures]. »

Shiboe Simon Peter tire également profit de l’émission radiophonique. Il explique : « Je dépensais beaucoup [d’argent] pour louer des terres afin d’y cultiver. Mais grâce aux nouvelles techniques que j’ai apprises à travers l’émission radiophonique, je peux désormais cultiver suffisamment de légumes, et ce, juste sur mon propre petit lopin de terre pour les vendre au marché [local], et il m’en reste assez pour la consommation de ma famille. »

M. Gwebayanga a agrandi sa production avicole, passant de 120 poules à 570 poules. Il déclare : « Mes ventes me rapportent 1 350 $US tous les quatre mois. Cela a illuminé ma vie … J’ai acheté un terrain à trois kilomètres de la ville de Kamulié où j’ai l’intention de développer mes activités. De plus, je suis en train de me construire une résidence principale dans le village de Buyende. »