Ouganda : Plus d’argent pour les éleveurs et éleveuses qui fabriquent leur provende à base d’insectes

| décembre 5, 2016

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En Ouganda, la vie est un perpétuel combat pour l’agriculteur et l’agricultrice moyen. Tout est difficile. Les variations de temps, les maladies des cultures, les intrants coûteux et les prix de vente des produits sont un casse-tête permanent pour eux.

Le coût des aliments pour animaux est un cauchemar quotidien pour les aviculteurs et les avicultrices. Les prix des aliments pour bétail et de la provende ont doublé, passant de 70 000 shillings à 140 000 shillings (19 – 38 $US) pour 100 kilogrammes. C’est le prix à payer pour de bons aliments faits à base d’ingrédients comme le soja et le maïs.

Les conditions climatiques variables sont un autre problème. De plus, personne n’est sûr qu’il y aura de bons aliments en quantité et en qualité pour les animaux dans l’avenir.

C’est pourquoi des agriculteurs et des agricultrices comme Edward Ssebbombo ont recours à d’autres sources d’aliments tels que les insectes. M. Ssebbombo est le directeur général de la ferme écologique de Bobo, aménagée sur 10 acres, à Lulagala, un village du district de Mityana, au centre de l’Ouganda. Il déclare : « La qualité des protéines d’insectes est supérieure à celle des [protéines] végétales. »

Il ajoute : « Notre ferme pilote un certain nombre de projets [avec les insectes]. Nous sommes en train de développer un équipement rudimentaire pour élever les larves de mouches armées noires. » Il explique que les mouches se nourrissent de déchets organiques, et qu’elles ont une forte teneur en protéines. On peut nourrir la volaille et les porcs avec ces mouches. Il ajoute : « Notre groupement appuie aussi d’autres agriculteurs et agricultrices d’exploitations familiales avec des formations durant lesquelles nous faisons une démonstration de cette méthode, afin qu’ils puissent l’adapter pour leurs propres besoins. »

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L’élevage de mouches ne requiert que deux semaines. M. Ssebbombo explique : « Une mouche armée noire adulte pond sur les fruits et les légumes pourris, ainsi que dans le fumier de compost. En deux semaines, les œufs éclosent et se transforment en larves matures que les agriculteurs et les agricultrices peuvent ramasser immédiatement pour nourrir les poules. Ils peuvent aussi faire sécher les larves pour les transformer en aliments pour plus tard. »

On peut également utiliser les vers de terre en guise de provende. Isaac Ssekandi fait de bons profits grâce à cette activité.

M. Ssekandi préside l’association des jeunes Tukoledewamu, à Gayaza, dans le district de Wakiso, au centre de l’Ouganda. C’est un aviculteur qui élève des vers de terre pour nourrir ses poules.

M. Ssekandi déclare : « Je me suis aventuré dans l’aviculture, car, aujourd’hui, en Ouganda, il faut avoir un revenu supplémentaire si on veut s’en sortir. En outre, je n’ai pas suffisamment de terre pour cultiver. Si on ajoute cela au coût élevé de la provende pour la volaille, j’avais de la difficulté à obtenir des profits. »

C’est à l’occasion d’une exposition agricole organisée par l’Université de Makerere que M. Ssekandi a appris à utiliser les vers de terre comme provende. Le professeur Kabi lui a montré comment élever des vers de terre pour compléter les aliments pour les poules, les poissons et les animaux. M. Ssekandi affirme que cela a totalement transformé sa mentalité et son mode de vie. Il explique : « J’étais ravi. Le professeur Kabi a proposé de me vendre de meilleures espèces de vers de terre provenant des laboratoires de l’université, en plus de m’enseigner la technique d’élevage en cage des vers. »

Parlant de leur alimentation, M. Ssekandi déclare : « Les vers de terre se nourrissent des restes de jacque et des pelures de papaye, de manioc et de mangue. Ils peuvent également manger les tomates. On n’a pas besoin de se préoccuper du coût, car ces aliments sont déjà disponibles dans les poubelles de notre voisinage. »

Il élève les vers de terre en grande quantité et a l’intention d’étendre son activité. Il produit environ dix kilogrammes de vers par semaine. Les résultats sont évidents. Il déclare : « J’ai observé une amélioration incroyable de la qualité et la quantité des œufs de mes poules. Autrefois, je récoltais 181 œufs par jour avec 300 poules, mais, maintenant, j’en ramasse 270 quotidiennement. Je dépense désormais peu pour l’achat des aliments. »