Denis Ongeng | juillet 6, 2020
Nouvelle en bref
Geoffrey Komakech est un aviculteur du district de Gulu, en Ouganda. Il s’est lancé dans la construction pour gagner un revenu supplémentaire. Actuellement, il élève 200 poulets de chair et parvient généralement à avoir un revenu stable en vendant les poulets aux commerçant(e)s. Mais, en mars dernier, le gouvernement ougandais a interdit les rassemblements publics, les marchés de bétail, les classes et les transports publics. Les gens peuvent acheter du bétail uniquement à la ferme d’origine. Par conséquent, les client(e)s habituels de monsieur Komakech n’achètent plus ses poulets. D’autres éleveurs(euses) de bétail constatent une baisse de la demande de la part des bouchers également.
Cette nouvelle est parue initialement le 27 avril.
Il est midi en cette journée chaude et ensoleillée, et la température atteint 30 degrés Celsius, mais Geoffrey Komakech est occupé à installer le toit d’une maison pour avoir un revenu supplémentaire. Monsieur Komakech vit à Latwong, un village du sous-comté d’Awach, dans le district de Gulu, au nord de l’Ouganda.
L’éleveur de poules de 40 ans déclare : « Actuellement, j’ai environ 200 poulets de chair et j’espère pouvoir les vendre. » Mais les restrictions imposées aux marchés de bétail en raison du COVID-19 ont tout bouleversé et monsieur Komakech s’inquiète pour son revenu.
Il déclare : « Mon revenu a diminué à cause de l’interdiction des marchés de bétail résultant du COVID-19, car les personnes qui achetaient chez moi ont toutes arrêté d’acheter des poulets. Cela nuit au revenu que j’utilisais pour subvenir aux besoins de ma famille. »
Le 22 mars, le gouvernement ougandais annonçait que, pour contrôler la propagation du COVID-19 dont 53 personnes étaient atteintes dans le pays à l’époque, il interdisait tous les rassemblements publics, les marchés de bétail, les classes et les transports. L’interdiction avait été décidée pour un mois, mais a depuis lors été prolongée.
En début juin, certaines restrictions ont été levées, y compris celle concernant les transports publics. En fin juin, il y avait plus de 800 cas de COVID-19 dans le pays et les transports publics, bien qu’autorisés, étaient limités à la moitié de leur capacité. Les véhicules privés ont été autorisés à prendre un maximum de quatre personnes, et le port du masque imposé dans les lieux publics. Les rassemblements publics ont été autorisés, mais avec une limite de 10 personnes.
En fin mars et avril, le bétail pouvait être vendu uniquement dans les fermes d’élevage. En fin juin, les marchés de bétail et de denrées vivrières à ciel ouvert étaient toujours fermés.
L’interdiction des marchés de bétail complique la vie aux aviculteurs(rices) comme monsieur Komakech. Il explique : « Avant l’épidémie du coronavirus, une journée occupée pour moi commençait vers huit heures du matin. Généralement, je commençais par appeler mes contacts professionnels. »
Il ajoute : « Chaque jour, je pouvais livrer au moins 10 poulets à mes clients et je gagnais environ 100 000 shillings ougandais (27 $ US). Cet argent m’aidait à payer les frais de scolarité de mes six enfants. »
Cependant, comme les marchés de bétail sont actuellement interdits, monsieur Komakech ne peut pas vendre de poulets à ses client(e)s. La majeure partie est des vendeurs(euses), et à cause de l’épidémie du COVID-19, il ne vend plus de poulets.
Avant, il gagnait un bon revenu. Il explique : « Nourrir 200 poulets me coûte près de 1 400 000 shillings ougandais (372 $ US) pendant un moins et dix jours. Après avoir vendu tous mes poulets, je réalisais un bénéfice de près de 600 000 shillings ougandais (159 $ US) [tous les uns mois et 10 jours]. »
Obalim Charles est le vétérinaire du district de Gulu. Selon lui, même si les marchés de bétail sont interdits, les agriculteurs(rices) peuvent toujours vendre leurs animaux dans leurs fermes, ou les livrer directement chez les client(e)s. Monsieur Charles explique que beaucoup de marchés de bétail sont bondés et n’ont pas de dispositifs de lavage des mains, ce qui est un facteur de risque pour la propagation du COVID-19.
La Dre Ruth Aceng est la ministre de la Santé de l’Ouganda. Elle affirme que les mesures telles que l’interdiction des marchés de bétail s’avèrent être un moyen efficace pour éviter la transmission du COVID-19. La Dre Aceng ajoute : « S’il n’y avait pas eu le confinement ou les mesures de distanciation sociale, l’épidémie aurait été hors de contrôle. »
Kiasano Olanya est éleveur et président de l’Association des bouchers du district de Gulu. Il déclare : « On avait l’habitude d’abattre 20 bœufs par jour pour vendre à nos bouchers, mais, actuellement nous abattons et vendons entre six et dix bœufs par jour. »
Aux dires de monsieur Olanya, à cause de l’interdiction des marchés de bétail, il ne peut plus se rendre loin pour acheter du bétail pour le vendre, par conséquent, il en achète dans les fermes voisines.
Les clients de monsieur Komakech vendent les poulets aux restaurants situés en bordure de routes dans la ville de Gulu. Toutefois, leurs activités sont interdites pour endiguer la propagation du COVID-19, ce qui fait que monsieur Komakech n’a plus de client(e)s maintenant.
Il affirme qu’il ne va pas arrêter d’élever des poules en raison de l’interdiction du COVID-19, mais qu’il réduira plutôt ses dépenses. Il compte commencer à produire lui-même la nourriture de ses poulets. Actuellement, il laisse toutes ses poules se nourrir à l’air libre, ce qui diminue ses dépenses.
Cette nouvelle a été produite grâce à l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.