Opio Emanuel | juillet 28, 2014
Le visage de Jimmy Oleng est auréolé de sourires. L’homme de 50 ans a gagné beaucoup d’argent en cultivant des piments rouges de Cayenne forts.
M. Oleng a commencé à planter des piments de Cayenne quand il a vu la somme d’argent qu’un ami faisait en cultivant cet aliment. « Quand j’ai commencé à planter des piments de Cayenne en 2010, l’argent [que j’ai gagné] m’a aidé à payer l’éducation de mes cinq enfants », raconte-t-il. Cette année-là, M. Oleng a vendu 72 kg de piments de Cayenne provenant d’une seule récolte contre 288 000 shillings ougandais [108 $ US]. Il obtient trois récoltes par année et gagne 864 000 shillings [324 $ US] chaque année.
L’agriculteur travaille dans le village de Kulu Hali dans le district de Lira au nord de l’Ouganda et à environ 320 kilomètres au nord de Kampala. Ses piments semblent être un bon pari dans les marchés locaux. Normalement, le prix des piments de Cayenne est stable pendant la saison de la récolte et s’élève à 4 000 shillings [1,50 $ US] le kilogramme.
Par comparaison, un kilo de maïs se vend à aussi peu que 200 shillings [8 cents US] s’il y a une surabondance dans le marché et les graines de tournesol rapportent environ 800 shillings par kilo [30 cents US].
M. Oleng a fait le meilleur usage de sa petite parcelle de terre de 40 mètres sur 30 mètres, soit un peu plus d’un dixième d’hectare. Ses faux poivriers mûrissent trois mois après la plantation et les piments peuvent être récoltés pendant deux à trois ans avant que les plantes ne soient plus viables.
L’épouse de M. Oleng, Adongo, l’aide à la ferme. « Le semis est planté dans une planche de pépinière pendant environ un mois avant [d’être trans-] planté dans un jardin », explique-t-elle. Elle arrache les mauvaises herbes deux fois par saison avant la récolte.
Cette année, M. Oleng n’a dépensé que 2 500 shillings [environ 1 $ US] pour acheter des semences de piment, mais il s’attend à recevoir plus de 300 000 shillings [113 $ US]. Il a trouvé assez d’argent pour acheter un terrain et veut planter plus de piments pour augmenter ses revenus.
Hellen Acam est la directrice de la North East Chili Producers’ Association (association des producteurs de piment de Cayenne du nord-est dont l’acronyme en anglais est NECPA). L’association a été créée en 1998 et compte aujourd’hui 150 groupes qui sont membres. « [J’ai] commencé à promouvoir la culture du piment pour améliorer la vie des agriculteurs et des agricultrices », précise-t-elle.
La NECPA achète environ 300 tonnes de piments de Cayenne par année auprès des agriculteurs et des agricultrices dans le nord de l’Ouganda et les exporte vers des pays tels que l’Inde et la Chine.
Mme Acam dit que l’association sollicite une aide financière pour aider à développer des pratiques de manipulation après la récolte. La NECPA se penche également sur la certification de commerce équitable pour aider ses membres à profiter davantage des piments de Cayenne.
M. Oleng est heureux de l’argent qu’il reçoit grâce à ses plantes de piment de Cayenne. « Je considère que les piments sont [un] bon pari pour les agriculteurs et les agricultrices disposant de peu de terre », dit-il.