Ouganda : Des agriculteurs cultivent des légumes et des fruits tout en protégeant les milieux humides

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C’est une journée chaude et ensoleillée au quartier de Namulongo, dans le district de Buso-Wakiso, à environ 30 kilomètres au nord de Kampala, la capitale de l’Ouganda.

Christopher Nsamba est un père de neuf enfants qui cultive des légumes dans sa région depuis 1975. Monsieur Nsamba déclare : « Au début, je cultivais des choux et des tomates dans un marais où il m’arrivait parfois de récolter plusieurs fois dans l’année. »

Il explique que les milieux humides n’étaient pas l’endroit idéal pour cultiver, car l’eau tarissait parfois et ses légumes ne croissaient pas bien. D’autres fois, les champs étaient tellement gorgés d’eau que les tomates pourrissaient dans le jardin.

Maintenant, il cultive des légumes et des fruits en bordure ou près des marais. En faisant cela, il permet aux marais de conserver l’eau. Il prélève l’eau de son marais et le stocke dans une citerne pour ensuite arroser ses légumes et ses fruits.

Les milieux humides sont des superficies de terre où l’eau couvre le sol, soit de façon saisonnière ou permanente. Ils englobent les marais, et, généralement, l’eau y circule dans un seul sens, le sol est gorgé d’eau et une végétation qui pousse est bien dans l’eau. Les zones humides sont précieuses du point de vue écologique. Elles permettent de contrôler les inondations, purifier l’eau pour les besoins humains et de la faune, et il sert d’habitat pour la faune, en plus d’emmagasiner le carbone et faciliter l’atténuation du changement climatique. Ils jouent un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité et contribuent à la santé des écosystèmes environnants.

La famille de monsieur Nsamba cultive et vend des légumes et des fruits tout au long de l’année, ce qui leur procure un revenu hebdomadaire d’environ 500 000 shillings ougandais (135 $ US).

L’irrigation, le labourage minimum et le puisage de l’eau par gravité dans les zones humides font qu’ils obtiennent de bons rendements.

Monsieur Nsamba a décidé de conserver six de ses trente acres comme une forêt naturelle entourée de marais et de ruisseaux. C’est là qu’il prend l’eau pour l’arrosage.

Edward Juuko cultive des fruits et des légumes dans le même district, où il utilise la terre située près des zones humides qu’il protège depuis quelques années.

Monsieur Juuko est un maraîcher et un agronome chevronné. Il produit plusieurs variétés de légumes, y compris des choux, des concombres et des aubergines, ainsi que des fruits comme les fraises, les papayes et les goyaves. Il cultive près, mais en dehors des zones humides pour éviter d’endommager ces écosystèmes fragiles.

Il soutient que la préservation de l’écosystème naturel des zones humides est très importante pour maintenir la biodiversité, fournir des services écosystémiques comme l’eau et l’air pur et préserver la beauté et la valeur culturelle du milieu naturel.

Il ajoute que la conservation des milieux humides et d’autres écosystèmes naturels peuvent jouer un rôle crucial en ce qu’ils aident les agriculteurs et les agricultrices comme lui à bien cultiver les fruits et les légumes et préserve la santé des écosystèmes dont l’agriculture dépend.

Esau Mpoza est l’agent régional de l’environnement du district de Wakiso. À ses dires, les zones humides régulent l’eau en absorbant l’excès d’eau lors de fortes pluies et en l’évacuant progressivement, ce qui permet de prévenir les inondations.

Il ajoute : « Elle aident également à réalimenter la nappe phréatique, et à maintenir un approvisionnement en eau stable et régulier pour l’arrosage, » entre autres utilisations.

Monsieur Mpoza ajoute qu’en préservant de bons milieux humides, les agriculteurs et les agricultrices favorisent un écosystème équilibré où des insectes utiles contribuent à lutter contre les organismes nuisibles et, par conséquent, réduisent le besoin en pesticides chimiques.