Nigeria : Des variétés de cultures de base riches en vitamines améliorent la nutrition

| août 4, 2023

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Nouvelle en bref

Fidelia Agara est une agricultrice et une femme d’affaires de l’État de Benue, au Nigeria, qui affirme avoir une meilleure vision depuis qu’elle consomme de la patate douce à chair orange. Selon elle, ses enfants sont maintenant en meilleure santé, et sont plus gais et plus robustes. La patate douce à chair orange est une des nombreuses cultures de base biofortifiées dont disposent désormais les agriculteurs et les agricultrices nigérians. À l’instar du manioc et du maïs, les nouvelles variétés de patates douces ont une teneur plus élevée en vitamine A. Beaucoup de personnes au Nigeria souffre d’une carence en vitamine A. Un projet réalisé dans le pays explique comment les nouvelles variétés peuvent être cuisinées, et lutte contre les mythes et les idées fausses se rapportant à leurs bienfaits. Le projet organise également des concours et des démonstrations culinaires. Adejoke Adwusi est nutritionniste et gestionnaire de projet à Workforce Nutrition. Madame Adwusi déclare : « Nous pensons local. Le changement de comportement pour une meilleure alimentation commence dans les familles. »

La malnutrition est un problème au Nigeria, et plusieurs organisations internationales et projets tentent de lutter contre la malnutrition et les carences nutritionnelles dans le pays. Une vitamine importante dont manquent beaucoup de personnes est la vitamine A, une carence qui peut provoquer la cécité, augmenter les maladies graves, notamment les infections infantiles courantes, ainsi que la mortalité maternelle et d’autres grossesses à problèmes. 

La vitamine A se trouve dans des légumes-feuilles verts comme l’épinard, ainsi que les légumes jaunes ou orange comme les carottes, les patates douces à chair orange et les citrouilles. En outre, le manioc et le maïs sont biofortifiés avec de la vitamine A. 

Fidelia Agara est une agricultrice et une femme d’affaires de l’État de Benue. Elle affirme que sa vision s’est améliorée depuis qu’elle consomme de la patate douce à chair orange. Elle ajoute que ce légume offre des possibilités variées et qu’elle le cuisine souvent pour sa famille. Elle parle de ses enfants : « Ils en consomment beaucoup, sous forme bouilli, frit, de jus, car elle a le goût de la carotte. Je fais même du pain [avec ça]. » Selon elle, ses enfants jouissent maintenant d’une meilleure santé, sont plus gais et plus robustes. 

On peut faire du pain ou des gâteaux avec la patate douce à chair orange en mélangeant la patate douce écrasée, de la farine de maïs, de la banane, du sel, du sucre, de l’eau tiède et du bicarbonate de soude. Il faut écraser la banane et la mélanger avec deux portions de farine de maïs et une portion de patate douce écrasée; ajouter de l’eau tiède ou du lait et du bicarbonate de soude pour obtenir une bouillie légère; enduire la marmite de margarine ou d’huile et ajouter le mélange de bouillie; et placer du charbon de bois au-dessus et en dessous de la marmite pour faire cuire jusqu’à ce que ce soit cuit. 

Madame Agara affirme qu’une de ses collègues a mélangé de la patate douce à chair orange avec du lait pour faire une boisson pouvant calmer la douleur d’un ulcère d’estomac. On peut également faire un jus avec de la patate douce écrasée avec de l’eau, du sucre et d’autres jus, ou en mélangeant des feuilles tendres de patate douce, de l’eau, du sucre et des jus. La patate douce à chair orange peut être rapidement transformée en farine, en bouillie, en chips, en pain et même en aliments pour bébé.

Yusuf Adamu cultive dans l’État de Kaduna depuis plus de 20 ans. Il cultive du riz, du maïs et du soja, et cultive et utilise des cultures biofortifiées depuis deux ans. Il déclare : « Il existe des bienfaits certains pour la santé. Nos femmes enceintes qui en consomment mettent au monde des bébés plus vigoureux, et pour moi, il semble qu’elle réduit les fausses couches. »

Certaines personnes s’inquiètent du fait que les nouvelles variétés sont des organismes génétiquement modifiés, ou OGM, qui pourraient nuire à la santé. Mais, en fait, les variétés riches en vitamine A sont biofortifiées, ce qui signifie que les phytogénéticiens et les phytogénéticiennes utilisaient des techniques de sélection croisée pour développer les variétés riches en vitamines. D’autres personnes croient que les nouvelles variétés visent à combattre des maladies particulières. À Benue, les membres de certaines communautés croient que la patate douce à chair orange est destinée aux personnes diabétiques. 

D’autres agriculteurs et agricultrices et membres de la communauté sont peu disposés à tester de nouvelles variétés simplement parce qu’ils se sentent à l’aise de consommer ce à quoi ils sont habitués. Benedict Ikam est vendeur de semences dans l’État de Benue qui déclare : « Certaines [personnes], veulent tout ce qui est jaune. Si c’est jaune, c’est ce qu’elles veulent. D’autres, tout ce qu’elles veulent c’est ce qui est blanc. Les vitamines ne les intéressent pas vraiment. »

Les gens qui sont habitués à un certain goût et à une certaine texture sont parfois peu disposés à adopter de nouvelles variétés, et cela peut rendre difficile la vente par les agriculteurs et les agricultrices les nouvelles variétés qu’ils et elles cultivent. Madame Agara déclare : « Certains agriculteurs avaient cultivé le manioc riche en vitamine A, mais n’avaient aucun marché. Il contient moins de fécule, donc il ne convenait pas pour l’akpu [manioc bouilli et pilé]. » Par conséquent, les agriculteurs et les agricultrices ont presque cessé d’en cultiver. 

Pour encourager plus de personnes à consommer les nouvelles variétés, un projet est en train de démontrer au Nigeria comment elles peuvent être préparées, et de lutter contre les mythes et les fausses idées se rapportant à leurs bienfaits. Le projet organise également des concours et des démonstrations culinaires, et offre une formation dans le domaine de la nutrition dans les communautés. Adejoke Adwusi est nutritionniste et gestionnaire de projet à Workforce Nutrition. Madame Adwusi déclare : « Nous pensons local. Le changement de comportement pour une meilleure alimentation commence dans les familles. »

Il est également important de former les producteurs et les productrices pour la promotion de ces variétés de cultures. Madame Agara déclare : « J’apprends aux autres producteurs à utiliser ce que j’ai appris, et j’essaie de les outiller pour leur permettre d’avoir toujours des marchés pour les cultures. »

Cette nouvelle a été produite grâce au soutien financier de l’Alliance Mondiale pour l’Amélioration de la Nutrition (GAIN) qui met en œuvre le projet Strengthening Nutrition in Priority Staples (SNiPS) au Nigeria en partenariat avec GIC et le Centre d’innovations vertes pour le secteur agroalimentaire au Nigeria avec l’appui du gouvernement allemand par l’entremise du ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ).