Namibie: les ostréiculteurs luttent contre la marée rouge (The Namibian, New Era)

| avril 28, 2008

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De temps à autre, les conditions météorologiques sont propices à une marée rouge. Dans la lagune de Walvis Bay, sur la côte namibienne, un courant océanique chaud peut mener à ce phénomène. La chaleur permet aux algues de se multiplier rapidement et de devenir si abondantes que l’eau semble être de couleur rouge. C’est une scène qu’aucun pêcheur ne veut voir. Les algues en excès aspirent l’oxygène de l’eau. Quand les plantes meurent, elles libèrent des toxines naturelles. Le manque d’oxygène et les niveaux élevés de toxines dans l’eau peuvent dévaster les populations de poissons. En mars dernier, une marée rouge a tué environ 70% des huîtres dans la lagune de Walvis Bay. Les ostréiculteurs ont été incapables de sauver leurs stocks, qu’ils cultivent sous l’eau, dans des cages.

Cette année, c’est la troisième marée rouge depuis 2005. Les marées rouges précédentes ont eu lieu en juin 2006 et décembre 2005, mais certains ostréiculteurs disent que cette année est la pire qu’ils ont jamais vu. Ils disent qu’ils seront mieux préparés la prochaine fois.

À la suite de la dernière marée rouge et désireux de trouver des solutions durables au problème, les cultivateurs et d’autres institutions impliquées dans industrie des huîtres se sont rencontrés pour discuter des moyens de réduire les pertes. Ils ont demandé à deux chercheurs américains, spécialisés dans l’écologie des huîtres, de les aider à préparer une stratégie.

Ils ont appris que leurs huîtres étaient mortes parce qu’elles étaient très fragiles, mais qu’ils pourraient les rendre plus résistantes en les exposant à des conditions simulant la marée rouge. Par exemple, étant donné que la marée rouge réduit les niveaux d’oxygène dans l’eau, les agriculteurs peuvent conditionner les huîtres en les retirant de l’eau pendant quelques heures chaque jour. Certains ostréiculteurs ont évoqué la possibilité de développer un dispositif pour faire pivoter les cages d’huîtres et les déplacer aisément.

Les agriculteurs ont aussi appris qu’ils devraient noter quels types d’huîtres ont mieux résisté aux rudes conditions de marée rouge cette année, afin de sélectionner ces types pour la reproduction. Lors de la prochaine marée rouge, et les huîtres et les agriculteurs devraient être en mesure de mieux faire face au phénomène. Les agriculteurs savent maintenant comment anticiper la prolifération d’algues lorsque la température de l’eau augmente. Ils savent également quel est le meilleur niveau d’eau sous lequel ils doivent garder les huîtres pendant une marée rouge.

Un ostréiculteur cité dans un journal namibien a déclaré que, même s’ils ne peuvent pas contrôler la nature, les agriculteurs veulent être en mesure de contrôler leurs pertes. Dans le cas où ces efforts ne fonctionnent pas, les ostréiculteurs parlent également de garantir une assurance.

L’ostréiculture est une petite industrie en pleine croissance en Namibie. Plusieurs centaines d’agriculteurs produisent des huîtres dans la lagune de Walvis Bay. L’année dernière, 35 millions de dollars namibiens (environ 4,6 millions de dollars américains ou 2,9 millions d’euros) en huîtres ont été exportés vers des marchés tels que l’Afrique du Sud et Singapour.