Mali : Des producteurs de pommes de terre adoptent de nouvelles variétés et de meilleures pratiques face au changement climatique

| mai 24, 2021

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Nouvelle en bref

Dramane Doucouré cultive des pommes de terre dans son jardin de 300 mètres carrés sur les berges du fleuve Niger, à Ségou, au Mali. Ces dernières années, les pluies ont beaucoup diminué dans sa région. Par conséquent, il ne fait que de la culture de contre-saison. Il a adopté une nouvelle variété de pommes de terre qui est mieux adaptée pour cette saison, à savoir la Barcelona. Selon lui, cette variété résiste mieux au soleil. Mais il doit maintenir le sol humide lorsqu’il fait chaud dans la journée. Il arrose son jardin deux ou trois fois par jour, notamment le matin et l’après-midi. Monsieur Doucouré est satisfait maintenant de sa récolte, mais il doit trouver un bon moyen d’entreposer son surplus de pommes de terre.

Il est 17 heures à Sékoro, un quartier de Ségou, à environ 200 kilomètres de Bamako, au centre-sud du Mali. À ces dernières heures de la journée, le cultivateur de pommes de terre Dramane Doucouré coupe les mauvaises herbes de son jardin. Monsieur Doucouré exploite un jardin familial d’une superficie de 300 mètres carrés situé à côté des berges du fleuve Niger.

Ces dernières années, il a eu des difficultés à cause de la faible pluviométrie. Il explique : « Avant, je cultivais pendant toute l’année. Mais à cause de la rareté des pluies, je le fais maintenant juste pendant la contre-saison. »

Le changement climatique nuit à la production de la pomme de terre au Mali. Les saisons sont devenues instables et les producteurs(trices) ne peuvent plus se fier au calendrier cultural. Ils/elles ont également des problèmes d’approvisionnement en intrants, notamment la semence de pomme de terre qui arrive souvent en retard. 

Mais monsieur Doucouré plante de nouvelles variétés de pommes de terre mieux adaptées pour la saison de production. Il déclare : « J’utilise maintenant la variété appelée Barcelonais. Cette variété résiste plus au soleil que la variété Babina que nous utilisions avant. Mais je dois veiller à ce que la terre reste humide à cause de la chaleur en arrosant mon jardin deux à trois fois par jour, notamment le matin et l’après-midi. »

Keefa Kane est une productrice de pommes de terre de Ségou qui essaie également de nouvelles variétés. Pour protéger son jardin contre la chaleur, madame Kane arrose ses plants de pommes de terre trois fois par jour à l’aide d’un arrosoir. Avec ses enfants, madame Kane utilise au moins 40 à 50 litres d’eau.

Elle utilisait avant la variété Sahel, mais elle obtient de meilleurs résultats avec la nouvelle variété. Elle explique : « J’ai essayé la semence de [pomme de terre] appelée GELE. Avec dix kilogrammes de semences, j’ai récolté plus de 36 kilogrammes. Cette variété donne de jolies pommes de terre plus grosses et en quantité. Elle rapporte plus d’argent, car je vends le kilogramme à 400 FCFA (0,73 $ US) alors qu’avec la variété Sahel, je vendais le kilogramme à 200 FCFA (0,37 $ US). »

En plus des difficultés de production, les producteurs(trices) du Mali ont des problèmes pour la conservation. Monsieur Doucouré déclare : « Je n’ai pas les moyens pour conserver ma récolte pendant longtemps. Donc, quand je produis, je mets ma récolte dans des sacs que je vends au marché. Parfois je vends entre 100 à 120 kilogrammes et cela me rapporte 25 000 FCFA (41,81 $ US) à 30 000 FCFA (54,97 $ US). Mais ma production pourrit souvent à force de rester dans les sacs sous le soleil. »

Bougouna Coulibaly travaille dans secteur de l’agriculture à Ségou. Il anime des rencontres d’échange pour conseiller les producteurs(trices) sur les bonnes pratiques.Monsieur Coulibaly reconnait que les producteurs(trices) ont des difficultés à conserver leurs productions.Il leur suggère d’adopter de nouvelles techniques de conservation.

Par exemple, les cultivateurs(trices) devraient entreposer les pommes de terre dans des endroits bien aérés à l’abri du soleil. Monsieur Coulibaly explique : « Il manque des chambres froides pour la conservation. Comme alternative, la production doit être conservée dans des maisons en bancos, spacieuses avec des toitures en paille. »

Les bonnes pratiques après récolte commencent au champ. Monsieur Coulibaly suggère aux producteurs(trices) d’utiliser des engrais organiques comme le fumier ou le compost. Il recommande également que les pommes de terre soient récoltées seulement lorsqu’elles sont suffisamment mûres.

Comme monsieur Doucouré et madame Kane le savent, l’eau est essentielle pour avoir une bonne récolte de pommes de terre. Monsieur Coulibaly affirme que les cultivateurs(trices) doivent arroser leurs pommes de terre en moyenne 15 jours au moins. Cela signifie qu’il faut 3 000 à 4 000 litres d’eau. Lorsque les producteurs(trices) appliquent les pratiques de production recommandées, il est probable que les pommes de terre se conserveront plus longtemps.

Selon monsieur Coulibaly, de bonnes pratiques de production et de conservation sont importantes pour que les agriculteurs(trices) puissent tirer le maximum de profits des efforts qu’ils/elles consentent pour la culture des pommes de terre.

Cette nouvelle a été produite grâce à une subvention de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH (GIZ) qui met en œuvre le programme des Centres d’innovations vertes.