Mali : Des hommes se sensibilisent pour mieux vivre leur santé sexuelle et reproductive

| avril 3, 2023

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Nouvelle en bref

À Sanankoroba, une localité située à environ 20 kilomètres de Bamako, les 15 hommes de l’Association Grin du Savoir se réunissent autour d’un verre de thé pour discuter de santé sexuelle et reproductive, notamment des infections sexuellement transmissibles, ou IST, du VIH et de la planification familiale. Le membre Idrissa Diarra déclare : « Je détestais les préservatifs, car je pensais que c’était pour les hommes qui fréquentent les prostituées. Mais avec nos échanges, j’ai compris que cela nous protège des IST et également nous permet d’espacer les naissances de nos enfants. » D’autres membres du groupe ont décidé d’adopter des méthodes de planification familiale, ou de se protéger avec des préservatifs chaque fois qu’ils ont des relations sexuelles. Le groupe est désormais un modèle au Mali parce que, pendant longtemps, la santé sexuelle était considérée comme une affaire de femmes. Cependant, grâce aux discussions et à l’entraide, les hommes comprennent de plus en plus que la santé sexuelle et reproductive concerne tout le monde.

C’est un samedi matin du mois de décembre et le temps est beau à Sanankoroba, une localité située à 20 kilomètres de Bamako. C’est un moment idéal pour les membres de l’Association Grin du Savoir de se retrouver autour d’un thé pour aborder la question du sexe. C’est un groupe exclusivement réservé aux hommes, et il est formé de près de 15 membres qui se réunissent pour s’informer sur la santé sexuelle et reproductive, notamment les infections sexuellement transmissibles, ou IST, le VIH et la planification familiale.

Idrissa Diarra est un membre de l’association. Au détour d’une discussion sur les relations sexuelles protégées, il s’est confié : « Je détestais les préservatifs, car je pensais que c’était pour les hommes qui fréquentent les prostituées. Mais avec nos échanges, j’ai compris que cela nous protège des IST et également nous permet d’espacer les naissances de nos enfants. »

À Sanankoroba, les hommes ne s’intéressent pas beaucoup à la santé sexuelle et reproductive, car ils ne sont pas très sensibles à ces enjeux. Mais, de plus en plus, les jeunes soucieux de préserver leur santé sexuelle s’échangent des informations.

Des discussions à l’Association Grin du Savoir permettent aux membres de comprendre les avantages de l’utilisation de certaines méthodes de contraception. Idrissa Diarra explique : « Grâce à nos échanges, j’utilise maintenant les préservatifs lors des rapports sexuels. Aujourd’hui je suis très heureux, car je peux contrôler la naissance de mes enfants. »

Pour monsieur Diarra, les préservatifs permettent d’éviter les grossesses non désirées et les IST, notamment le VIH et la syphilis. Il affirme que les préservatifs sont moins chers et accessibles à tous.

Abdoulaye Coulibaly est un autre membre du groupe. Monsieur Coulibaly est un homme marié qui a décidé d’adopter des méthodes de planification familiale. Pour cela, il allie la méthode de calendrier à l’utilisation des préservatifs. La méthode du calendrier consiste à identifier la période de l’ovulation grâce à l’observation du cycle menstruel de la femme pendant au moins six mois. L’ovulation survient généralement 14 jours avant la menstruation suivante.

Nouhoum Cissé est un jeune artiste célibataire. Monsieur Cissé est membre de l’association et il participe activement aux débats sur la santé sexuelle et reproductive. Il a décidé de se protéger lors de chaque rapport sexuel. Il explique : « J’utilise soit les préservatifs ou je m’abstiens pour éviter les IST et les grossesses non désirées. »

Mahamadou Tata est un commerçant et membre du groupe. Il y a quelques années, il était opposé à toutes formes de planification familiale. Il déclare : « Je ne voulais pas d’un quelconque planning familial ou de protection pendant les rapports sexuels. » Mais, aujourd’hui, lui comme tous ses amis s’investit à partager avec les membres de l’association leurs expériences afin d’éviter les IST et d’adopter les meilleures méthodes de planification familiale. Monsieur Tata comprend désormais les avantages de l’utilisation de méthodes particulières pour la contraception et la protection contre les IST.

Docteur Samba Diarra est médecin à l’Hôpital mère-enfant le Luxembourg de Bamako. Selon monsieur Diarra, les hommes ne fréquentent pas beaucoup les centres de santé en ce qui a trait à leur santé sexuelle et reproductive. Il raconte que les hommes consultent parfois un agent de santé lorsqu’ils soupçonnent une IST, mais il estime que seulement deux hommes sur 10 fréquentent les centres de santé sexuelle et reproductive.

Les membres de l’Association Grin du Savoir profitent de chaque occasion pour discuter de leurs expériences sur leur santé sexuelle et reproductive. Le groupe est aujourd’hui un exemple au Mali, car, pendant longtemps, la santé sexuelle était considérée comme une affaire de femmes. Mais grâce aux discussions et à l’entraide, les hommes comprennent de plus en plus que la santé sexuelle et reproductive concerne tout le monde.

Cette ressource a été produite grâce à l’initiative « HÉRÈ — Bien-être des femmes au Mali » qui vise à améliorer le bien-être des femmes et des filles en matière de santé sexuelle et reproductive et à renforcer la prévention et la réponse aux violences basées sur le genre dans les régions de Sikasso, Ségou, Mopti et le district de Bamako au Mali. Le projet est mis en œuvre par le Consortium HÉRÈ – MSI Mali, en partenariat avec Radios Rurales Internationales (RRI) et Women in Law and Development in Africa (WiLDAF) grâce au financement d’Affaires mondiales Canada.