Mali : Des femmes accèdent aux crédits grâce à un mécanisme d’ONG

| octobre 25, 2021

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Nouvelle en bref

C’est vendredi après-midi et Mariame Diarra éteint fièrement la motopompe à eau installée dans son potager, à Dougabougou, à 20 kilomètres de Markala, dans la région de Ségou, au Mali. Elle a acheté cette motopompe grâce à un prêt de l’association Ngon Démé (Solidarité) qui est appuyée par l’organisation locale ALPHALOG. Au Mali, les femmes rurales peinent à obtenir des crédits. Souvent, les femmes ne remplissent pas les conditions des institutions bancaires conventionnelles, car elles ne possèdent ni terre ni autres biens de valeur qu’elles peuvent donner en garantie. Pour faciliter l’accès des femmes au crédit, ALPHALOG utilise un fonds au niveau de la Banque Malienne de Solidarité (BMS) qui lui permet de garantir des prêts aux associations féminines. Avant de leur prêter les fonds, l’organisation forme les groupements de femmes sur des sujets comme la gestion, le développement d’un plan d’affaires, les notions de calcul et la tenue de livres.

Cet après-midi de vendredi, Mariame Diarra éteint fièrement sa motopompe installée dans son jardin maraicher à Dougabougou, une localité située à 20 kilomètres de Markala dans la région de Ségou, au Mali. Elle a acheté cette motopompe grâce à un crédit de l’association Ngon Démé « Solidarité » qui bénéficie de l’appui de l’organisation locale ALPHALOG.

Elle raconte : « Après mon adhésion à l’association, j’ai cotisé 1 500 FCFA (2,65 $ US) par mois. Trois mois après, j’ai demandé un prêt de 200 000 (354 $ US) pour payer ma motopompe. »

Au Mali, les femmes rurales rencontrent des difficultés pour obtenir un crédit. Souvent, elles ne remplissent pas les conditions des institutions financières formelles, car elles ne possèdent pas de terres ou d’autres biens de valeur que la banque pourrait saisir en cas de non-remboursement du crédit.

Afin d’aider les femmes à accéder aux crédits, ALPHALOG utilise un fonds à la Banque Malienne de Solidarité (BMS) qui lui permet de garantir les crédits des associations féminines. Avant de prêter le fonds, l’organisation forme les groupements de femmes sur des notions de gestion et d’élaboration d’un plan d’affaires, les notions de calcul ou de suivi de vente. Cette formation renforce les capacités des femmes à calculer, à vendre leurs produits et à réaliser plus de bénéfices. Une fois que les femmes ont terminé la formation, elles peuvent demander le crédit.

ALPHALOG travaille avec les groupements de femmes à leur demande. Mais pour bénéficier du partenariat, les groupements doivent présenter un document qui démontre qu’ils sont reconnus légalement. Après s’être mis d’accord avec le groupe de femmes, ALPHALOG retire le montant consenti du fond et le met à la disposition des femmes.

ALPHALOG garde le contact avec les groupements de femmes en faisant des suivis réguliers. Ces réunions aident les femmes à gérer leurs projets et leurs fonds.

Grâce au crédit accordé dans le cadre du programme, madame Diarra a pu payer une motopompe pour booster sa production maraichère. Elle remboursera son prêt pendant six mois son crédit en faisant des paiements de 25 000 FCFA (44 $ US). L’arrangement de paiement différé lui permettra de commencer à rembourser le prêt après 2 mois.

Monsieur Dramane Mariko est le coordinateur du Programme Gouvernance Locale Redevable, un projet mis en œuvre par ALPHALOG qui permet aux groupements de femmes d’obtenir un crédit. Monsieur Mariko exprime sa satisfaction de voir les femmes bénéficier des crédits pour financer leurs activités.

Il explique : « Généralement les banques ne font pas confiance aux femmes parce qu’elles n’ont pas garantie en biens meubles ou immeubles à saisir en cas de non-remboursement du crédit. Avec ce système de coaching, nous renforçons la confiance entre les acteurs(trices) et nous suivons les femmes de près dans l’exécution de leur projet jusqu’au remboursement total. »

De nos jours, plus de 150 femmes de 10 associations ou regroupements bénéficient des crédits grâce à l’appui de ALPHALOG. Par conséquent, ces femmes renforcent leurs activités commerciales pour satisfaire leurs besoins et contribuent au bien-être de la famille. C’est le cas de madame Diarra qui, depuis l’achat de sa motopompe, voit ses revenus augmenter considérablement. Le revenu supplémentaire lui permet d’accompagner sa seule fille dans sa scolarité en achetant des habits et ses fournitures d’école.

Mais toutes les femmes rurales du Mali n’ont pas la même chance de bénéficier du soutien d’ALPHALOG. Nayini Traoré est une habitante de Massala, un village de la commune rurale de N’gara, à Ségou. Après plusieurs tentatives, madame Traoré n’a pas encore eu la chance d’avoir un crédit par l’entremise d’une banque.

Elle déclare : « Depuis janvier 2021, je me suis inscrite à une caisse d’épargne et de crédit, là-bas je dépose mon argent. Mais quant au crédit, j’ai demandé à plusieurs reprises en vain. Parce que je n’ai pas de garantie parce qu’il s’avère que si je n’arrivais pas à payer c’est cela que la banque allait saisir en guise de remboursement. À cause de cet obstacle, je n’arrive pas à avoir accès à ce crédit. »

La présente nouvelle a été produite grâce au soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.

Photo : Une femme marche parmi les feuilles de palmier à Velingara, au Sénégal. Crédit : Tara Sprickerhoff, 2019.