Malawi : Les agricultrices et les agriculteurs peuvent gagner de l’argent grâce aux les légumes

| novembre 2, 2015

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Evinesi Chikhutu est devenue veuve en 1999. Son mari était le pilier de la famille, et Mme Chikhutu s’est retrouvée seule avec sept enfants, face à un avenir incertain.

Toutefois, elle a hérité d’un lopin de terre d’un hectare. À l’époque, ils y cultivaient de canne à sucre. Du vivant de son mari, l’essentiel du revenu de la famille de Mme Chikhutu provenait de la récolte annuelle de canne à sucre. Son mari exerçait de petits emplois pour avoir de l’argent pendant la saison morte.

Mme Chikhutu vit à Mtambila, un village situé à l’ouest de Lilongwe, la capitale du Malawi. Après le décès de son mari, elle a continué à cultiver la canne à sucre pendant dix ans. Cependant, elle éprouvait des difficultés à subvenir aux besoins quotidiens de sa famille. Elle explique : « J’avais besoin d’argent pour prendre soin de mes enfants tous les jours. Pour preuve, la plupart de mes enfants ont dû quitter les bancs parce que [je ne pouvais plus] leurs frais de scolarité. »

Finalement, Mme Chikhutu a cessé de cultiver la canne à sucre, car elle avait besoin d’un revenu permanent. C’est à ce moment qu’elle a découvert les légumes. Elle raconte : « Je me suis aperçu que les maraîchères et les maraîchers gagnaient plus souvent de l’argent. » En 2010, Mme Chikhutu a commencé à cultiver des tomates, du chou, du colza, du sénevé, des feuilles de citrouille et des haricots. Désormais, elle a un revenu régulier.

Crédit: Mark Ndipita

Crédit: Mark Ndipita

Mme Chikhutu gagne environ 75 $US par mois en vendant ses produits agricoles sur un marché voisin. Le matin, sa fille transporte les légumes au marché afin d’intercepter les client(e)s qui arrivent très tôt. S’il arrive que la fille ne vende aucun légume en fin de matinée, elle baisse ses prix pour éviter de rentrer chez elle avec des produits invendus. Mme Chikhutu pense qu’ils pourraient avoir plus d’argent sur un meilleur marché.

Jimmy Witimani cultive des légumes près du jardin de Mme Chikhutu. Il est heureux de pouvoir gagner de l’argent chaque jour en vendant ses légumes, mais il est préoccupé par la baisse de fertilité de son sol. M. Witimani déclare : « Il y a seulement huit ans, nous cultivions nos légumes avec du fumier de chèvres et de poules uniquement, mais maintenant, nous sommes incapables de cultiver des denrées de bonne qualité sans intrants chimiques. »

Le maraîchage exige beaucoup de travail en saison sèche. Mme Chikhuty explique : « Je me lève le matin pour arroser mes légumes. Je travaille jusqu’à l’heure du déjeuner et ensuite, pour être sûre que les plantes ne flétrissent pas à cause de la chaleur, je reviens les arroser pendant quelques heures en après-midi. »

Mme Chikhutu est heureuse de pouvoir subvenir aux besoins de sa famille et acheter les produits de première nécessité avec l’argent que lui rapportent les légumes. Plutôt que devoir attendre d’obtenir un revenu avec sa récolte de canne à sucre, elle gagne désormais de l’argent chaque jour.