Malawi : De petits jardins procurent des aliments frais aux réfugié(e)s

| mars 9, 2015

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En pensant au camp de réfugié(e)s de Dzaleka, on pourrait s’attendre à voir un endroit chaotique et bruyant. Mais tout autour du camp, installé au centre du Malawi, vous découvrirez un cadre époustouflant où des femmes et des hommes bêchent le sol de leurs lopins de terre.

Hanganimana Karisto a fui au lendemain du génocide perpétré au Rwanda en 1994. Après six années d’errance d’un camp à l’autre, sa famille et lui ont finalement atterri à Dzaleka en 2000. L’homme de 41 ans, sa femme et leurs trois enfants vivent dans le seul camp de réfugiés du Malawi depuis 14 ans.

La plupart des occupants du camp, situé à 35 km de Lilongwe, la capitale du Malawi, cultivent des produits frais dans de petits jardins. Ses denrées contribuent à compléter leur ration alimentaire mensuelle, qui consiste en un sac de maïs et un seau rempli de haricot ou de pois d’Angole distribués par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

Les rations alimentaires permettent aux réfugié(e)s de survivre, mais on y trouve peu ou presque pas de légumes. En 2005, M. Karisto a décidé qu’il avait besoin de compléter le régime alimentaire de sa famille par des légumes riches en vitamines. Il a bêché autant de terre qu’il le pouvait pour aménager son petit jardin.

À l’instar des autres réfugié(e)s, M. Karisto cultive surtout du chou chinois, de la moutarde sauvage et des tomates. Heureusement, il y a assez d’eau pour irriguer les cultures en saison sèche. Il raconte : « Nous plantons aussitôt après la saison pluvieuse et nous récoltons pendant deux mois environ avant de replanter à nouveau, et ainsi de suite. »

M. Karisto soutient qu’il n’y a pas assez de terrains dans le camp pour cultiver plus de denrées que la famille peut en consommer. Il aurait aimé augmenter sa production, mais il n’y a pas beaucoup de terres, et le camp manque de bons services de vulgarisation. Il explique : « Il s’agit d’un camp de réfugié(e)s … Nous ne sommes par libre d’utiliser les terres à notre guise. Cela a des répercussions négatives sur nos récoltes. »

Yamikani Kenala est l’agent de développement agricole du district de Dowa, où se situe le camp. Il soutient que les réfugié(e)s peuvent avoir des conseils et des formations, et que des services de vulgarisation sont offerts partout à travers le pays, y compris dans les camps de réfugié(e)s. M. Kenala poursuit : « J’aimerais demander aux agricultrices et aux agriculteurs de [chercher] de l’aide auprès de notre agent(e) de vulgarisation agricole affecté dans leur région si jamais ils ont des problèmes d’ordre agricole. »

Justin Akizimana est un autre résidant du camp qui a fui le Rwanda pendant le génocide. Il cultive des légumes dans son jardin, car il sait que les vitamines sont importantes pour une bonne santé. M. Akizimana raconte : « Si vous voyez les rations qu’on nous donne, il s’agit surtout d’aliments contenant des glucides et des protéines. Nous avons besoin de vitamines et les légumes de nos petits jardins nous en procurent. »