Madagascar : un agriculteur trouve succès dans la culture de pommes de terre et de riz

| juillet 6, 2015

Téléchargez cette nouvelle

M. Rakotomalala a connu des hauts et des bas dans sa vie d’agriculteur au cours de ces dix dernières années. Il est propriétaire d’un champ d’un hectare aux alentours de sa maison à Morarano Ambohinaorina, un petit village situé à plus de 190 km d’Antananarivo, la capitale de Madagascar. Il y cultive depuis 2007 des pommes de terre et du riz et il s’en sort très bien. Mais, cela n’a pas toujours été le cas.

En 2005, M. Rakotomala avait suivi une formation sur la culture d’oignon. Suite à cette formation, il se lance dans la culture d’une variété locale d’oignon que l’on nomme Rouge de Betafo. À l’époque, l’oignon se cultivait bien et  les récoltes étaient bonnes. M. Rakotomalala explique : « Les productions étaient de quatre kilogramme par mètre carré, et chaque oignon pouvait peser entre 300 à 500 grammes».

En 2006, il a obtenu un contrat avec un exportateur qui lui achetait les oignons à 900 Ariary Malgaches (0,30 $US) le kilogramme, alors que le prix au marché local était à seulement 500 Ariary (soit environ 0,17 $US). Une année plus tard, il y a eu une surproduction d’oignons dans la région. Les oignons étaient invendables au marché local et aussi au niveau international.

M. Rakotomalala se souvient encore, comme si c’était hier. Il dit avec amertume: « Les odeurs d’oignons pourris ont affecté toute la région de Vakinankaratra. Certains paysans paient encore des dettes jusqu’à maintenant ».

M. Rakotomalala n’a eu d’autre choix que d’abandonner la culture de l’oignon. Comme d’autres agricultrices et agriculteur, il se tourne vers la culture de la pomme de terre et du riz, deux aliments de base de la population malgache. Comme le dit un vieux dicton, « les pommes de terre constituent les richesses et la vie de la région Vakinankaratra ». Cela est encore vrai aujourd’hui.

SAM_0820

M. Rakotomalala dit: « La réussite des paysans dépend d’eux-mêmes ». Photo: Noro Raoeliharison

Pour M. Rakotomalala, la pomme de terre et le riz sont deux cultures qui se complètent très bien. Il explique : « Le riz pluvial est deux fois plus productif après la culture de pommes de terre, avec une production de cinq à six tonnes par hectare tandis que pour un hectare de pommes de terre, les bénéfices sont de deux à troix millions d’Ariary  (entre 662 et 992 $US)».

En 2010, M. Rakotomalala a créé une coopérative réunissant les cultivatrices et cultivateurs de pommes de terre afin de partager son expérience avec les autres paysannes et paysans. Outre les activités sociales, la coopérative vend des semences de pommes de terre à d’autres cultivatrices et cultivateurs. M. Rakotomalala souligne que la région Vakinankaratra ne devrait souffrir d’aucune pénurie. La coopérative s’assurent de vendre les produits des ses membres à des clients qui approvisionnent des points de vente dans plusieurs régions de Madagascar.

Les cultures de M. Rakotomalala  sont tellement en demande qu’il a dû augmenter la superficie sur laquelle il cultive. Il loue un terrain de trois hectares à Betafo depuis 2009 et encore un autre terrain de trois hectares à Ambomiarivo, à proximité de chez lui  depuis 2013.

M. Rakotomalala dit que les agricultrices et les agriculteurs devraient toujours essayer d’améliorer leurs pratiques culturales, surtout en partageant leurs expériences avec leurs paires. Il dit : « La réussite des paysans dépend d’eux-mêmes ».