Madagascar : Des femmes de pêcheurs plantent des mangroves pour protéger l’écosystème

| mai 25, 2020

Téléchargez cette nouvelle

Nouvelle en bref

Lorsque les femmes d’Ampahazony, en Madagascar, vont à la plage pour attendre les pirogues de nos jours, elles perçoivent les voiles de plus en plus en pleine mer. Les stocks de poissons ont baissé, par conséquent, les pêcheurs doivent se rendre loin et rester en mer plus longtemps. La diminution des poissons est due en partie à la destruction de la mangrove. Ainsi, les femmes ont formé l’association « Manangy Miranga » et plantent et protègent des palétuviers. Elles ont aménagé une pépinière près d’un endroit où les palétuviers avaient l’habitude de pousser et récoltent les matériaux de plantation provenant de ceux qui survivent. Elles espèrent que les soins qu’elles apportent aux palétuviers contribueront à l’augmentation des poissons.

Il est 9 heures du matin à Ampahazony, une localité située à 20 kilomètres environ de Mahajanga, au nord-ouest de Madagascar. Accompagnée d’autres femmes et leurs enfants, madame Rafaravavifeno est déjà à la plage. Les femmes y vont régulièrement pour accueillir leurs maris et trier les poissons avant d’aller les vendre au marché.

Cependant, elles s’inquiètent de plus en plus pour leur moyen de subsistance dans cette région du pays où la pêche est la principale source de revenus. Les hommes attrapent de moins en moins de poissons.

Madame Rafaravavifeno déclare : « Dix années auparavant, à cette heure précise, nous aurions pu voir les voiles de pirogue alignées à l’horizon, mais, aujourd’hui, ils vont plus loin au large ». Il est impossible de voir les voiles depuis la plage de nos jours, car les pêcheurs doivent rester plus longtemps en mer à la recherche du poisson.

La réduction du poisson est en partie due à la destruction des forêts de mangrove. Une organisation de la société civile a sensibilisé la communauté en octobre dernier sur l’importance des mangroves pour l’écosystème marin, ainsi que les difficultés que rencontrent les mangroves. Après cette sensibilisation, les femmes d’Ampahazony décidèrent de créer l’association « Manangy Miranga, » qui signifie « Autonomisation des femmes ». Les membres plantent des mangroves pour protéger l’écosystème marin et assurer la reproduction des espèces marines comme les poissons.

Les mangroves poussent sur un sol sablo-vaseux. Par conséquent, l’association a aménagé une pépinière juste à côté du site où poussait la mangrove. Les membres ramassent les semences ou les matériaux de plantation parmi les restes des mangroves. Ils produisent les jeunes plants dans la pépinière pendant deux ou trois mois.

L’objectif de cette association est de permettre à la communauté de restaurer et gérer de façon durable les forêts de mangrove de leur village. En conservant les mangroves, ils peuvent avoir plus de prises de poissons avoisinant 8 000 tonnes par an.

Bien qu’il y ait des lois qui interdisent la coupe des mangroves, les gens continuent de les couper pour avoir un revenu lorsque les stocks de poissons baissent.

Un pêcheur nommé Mazava explique pourquoi il coupe les mangroves. Il déclare : « Il y a des lois régissant les mangroves entre les acteurs publics et la communauté locale. Mais comme la pêche est mauvaise, nous essayons de trouver une autre alternative pour avoir un surplus de revenus en coupant les mangroves pour en faire du charbon, du bois de construction, du bois de chauffage. »

Mais, maintenant qu’il sait que les mangroves préservent les ressources marines telles que les poissons, Mazawa contribuera aux efforts de restauration.

Il déclare : « Je serai volontaire pour assurer la sécurité de la forêt de mangrove environnante. »

Comme monsieur Mazava, plusieurs pêcheurs savent désormais l’importance des mangroves et sont prêts à aider l’association Manangy Miranga à réussir à les restaurer.

La décision prise par les femmes de pêcheurs d’Ampahazony est salutaire. Le reboisement des mangroves est le moyen le plus efficace pour remédier à la destruction de l’écosystème marin, et préserver ainsi les moyens de subsistance de la population d’Ampahazony.