Prince Collins | juillet 13, 2015
Tebeh Kollie a perdu son mari il y a deux ans. La femme de 37 ans affirme que les choses ont été très difficiles pour elle et ses deux garçons. Elle ajoute : « Les membres de la famille ne nous soutenaient pas. Nous nous sommes battus pour survivre, mais c’était dur. »
Puis, elle a entendu que certaines de ces amies avaient appris à élever du poisson. Le ministère de l’Agriculture et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture avaient formé quelques agricultrices et agriculteurs dans le sud-est du Liberia.
Mme Kollie raconte : « Je me suis associée à mes collègues d’ici et nous avons aménagé une petite ferme dans cette communauté. Nous [venons] juste de l’aménager et nous espérons qu’elle continuera à nous rendre service. Maintenant, je peux envoyer mes enfants à l’école et préparer de quoi manger pour eux. »
Avant qu’elles ne commencent à élever du poisson, les veuves avaient du mal à joindre les deux bouts. Mais le revenu qu’elles gagnent actuellement grâce à la pisciculture leur permet de subvenir aux besoins de leurs familles.
Il s’agit de premier groupe de veuves à créer et diriger une ferme piscicole collective au Liberia. La ferme regroupe 10 étangs piscicoles, dont chacun contient 2 000 poissons. Les poissons seront prêts pour la vente dans environ trois mois.
Muna Wilson est membre de la coopérative des veuves. Âgée de 48 ans, la mère de deux enfants soutient que les veuves désirent être autonomes. Elles réinvestissent la plus grande partie de l’argent qu’elles gagnent dans la ferme. Les membres se partagent également une partie des recettes des ventes. Elles prennent quelques poissons pour les consommer chez elles ou les vendre au marché.
Mme Wilson déclare : « Les poissons sont vraiment de bonne qualité. Les gens aiment en acheter. Nos enfants vont à l’école et nos conditions de vie s’améliorent. En outre, nous pouvons aider d’autres femmes d’autres communautés. »
Jerry Smith est un spécialiste de la pisciculture, basé dans le sud-est du Liberia. Il affirme que le ministère de l’Agriculture compte aider les agricultrices et les agriculteurs qui désirent élever du poisson. Il est convaincu que la pisciculture constitue un énorme potentiel, non seulement pour le Liberia, mais pour tous les pays africains.
Naomi Miller est un autre membre de la coopérative. Elle affirme que, même si le projet est rentable, elles ont toujours des problèmes. Mme Miller raconte : « Pour l’instant, cela représente notre source de revenus et nous ne le tenons pas pour acquis. Les [experts] doivent venir nous aider à mieux faire les choses. Nous avons envoyé des demandes d’aide partout, mais personne ne nous a encore répondu. »
Mme Kollie est d’avis qu’elles ont besoin de plus de soutien. Elle déclare : « Nous avons besoin d’apprendre les techniques de prise des plus gros poissons pour éviter … de tuer par inadvertance les plus petits. » Mais, pour le moment, les femmes se réjouissent de pouvoir améliorer leurs sources de revenus. Elles sont contentes d’avoir de l’argent pour subvenir aux besoins essentiels de leurs familles, et de pouvoir remplir l’estomac de leurs enfants avec du délicieux poisson nourrissant.