Kenya : Utiliser les papillons pour sauver les forêts (DW)

| février 26, 2018

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Dans la forêt d’Arabuko, au Kenya, il est facile de comprendre pourquoi les agriculteurs appellent les papillons « l’or volant. » Ils ont surnommé ainsi ces insectes par admiration pour leurs belles couleurs éclatantes.

Mais ce nom leur convient pour une autre raison. Grâce à un projet de conservation communautaire dénommé Kipepeo, des agriculteurs gagnent leur vie grâce à la forêt en élevant et en exportant des nymphes pour des expositions de papillons en Europe et en Amérique.

Arabuko est la plus grande forêt indigène de la côte de l’Afrique de l’Est, située à 100 kilomètres, au nord de Mombasa. Près d’un tiers des espèces de papillons du Kenya s’y trouve. De plus, malgré les pressions exercées par l’exploitation forestière illégale, la faune du parc se porte bien.

L’agriculteur Katana Charo déclare : « Le fait d’avoir une grande variété de marchés de papillons permet à nous les agriculteurs de réaliser de gros bénéfices…. Cela [nous] aide également à enrôler et recruter plusieurs paysans qui avaient l’habitude de détruire la forêt en abattant les arbres. »

Dans le passé, les habitants pouvaient gagner jusqu’à 150 $ US par semaine en coupant illégalement les arbres. Mais, comme cette activité était illégale, les revenus n’étaient pas garantis. Désormais, les habitants élèvent des papillons pour contribuer à la conservation des grandes forêts côtières de la région.

Les agriculteurs ont découvert les espèces de papillons qu’ils pouvaient vendre, et où ces insectes pondent habituellement. Ils ont également appris à les élever sans nuire aux populations de papillons.

Bernard Iha est un autre agriculteur qui vend des nymphes de papillons. Il explique : « Nous allons dans la forêt pour chercher [des] papillons et les ramener à la maison. Nous récoltons leurs œufs et les laissons se développer jusqu’à ce qu’ils atteignent le stade de nymphe. »

Les agriculteurs et les agents de protection des papillons ont identifié plus de 260 espèces dans la forêt, parmi lesquelles 70 ont un potentiel commercial. Les agriculteurs transportent leurs nymphes de papillons à la Maison du papillon du projet Kipepeo, dans le comté de Kilifi, pour l’exportation, à une distance d’au moins 20 kilomètres.

Hussein Aden dirige le projet Kipepeo. Il affirme que les papillons sont exportés pour être utilisés dans des expositions.

Monsieur Aden soutient que l’objectif du projet est d’améliorer les moyens de subsistance de la communauté. Il ajoute que les Kényans qui vivent près de la forêt d’Arabuko comprennent l’importance de conserver celle-ci. Certains sont passés de l’abattage illégal à l’élevage de papillons, et construisent des cages d’élevage sur leurs propriétés.

Les paysans gagnent environ 200 $ US par semaine. Ils soutiennent que cela suffit pour subvenir à leurs besoins et payer les frais de scolarité de leurs enfants.

Selon monsieur Aden, les habitants locaux coupaient les arbres de la forêt, mettant ainsi en danger plusieurs espèces, y compris les papillons et les oiseaux. Mais, de nos jours, ils gagnent leur vie grâce aux papillons.

La présente nouvelle est une adaptation d’un article intitulé « Kenya: Harnessing butterflies to save the forest » publié par la Deutsche Welle. Pour lire l’article original, cliquez sur : http://www.dw.com/en/kenya-harnessing-butterflies-to-save-the-forest/a-42442762